EMC 3e – Découvrir le parcours d’une loi en France publié le 02/05/2025

Contexte de la séance

Cette séance s’inscrit dans le programme d’EMC de 3e : Les fondements de la République et l’Etat de Droit.

Dans la présentation du socle du cycle 4, il est rappelé dans le domaine D2 que :
« l’apprentissage du travail coopératif et collaboratif sous toutes ses formes, [se fait] en classe, dans les projets conduits par les élèves au sein de l’établissement […] L’organisation et l’entraînement, déterminants pour la réussite, se construisent dans la classe à travers leçons et exercices »

De même, dans le cadre de référence des compétences numériques (CRCN), il est souligné que « toute activité de lecture, d’écriture et d’expression orale peut prendre appui sur des supports ou des outils numériques ».

De plus, dès la rentrée prochaine, le parcours PIX conduira les élèves à se former et s’informer de manière plus approfondie sur l’utilisation de l’IA, d’où l’utilisation d’un assistant virtuel généré par une IA pour travailler sur ce sujet.

Objectifs de la séance

Durant deux heures de cours, les élèves, répartis en plusieurs groupes, travaillent sur le parcours de 3 lois françaises, et finissent par produire un schéma de synthèse qui illustre le parcours d’une loi en France.

Les objectifs de cette activité sont les suivants :

 Comprendre le parcours d’une loi
 S’approprier du vocabulaire et mobiliser du lexique (Parlement, navette, projet/proposition de loi...)
 Mettre les élèves en autonomie (travailler et coopérer au sein d’un groupe) et les rendre acteurs de leurs apprentissages (production d’un schéma de synthèse qui sera présenté et partagé à la classe)
 S’approprier, utiliser et mobiliser des ressources numériques (digipad / digidiagram / Mizou)

Modalités de mise en œuvre

• Niveau éducatif : 3e Cycle 4
• Durée : 2 heures
• Ressources numériques utilisées : ordinateurs

• Applications numériques utilisées :
  • Un digipad, un outil de La Digitale, qui sert de carnet de bord pour l’activité
  • Mizou, un assistant virtuel qui sert de référent pour les élèves
  • Digidiagram, un outil de La Digitale qui permet de réaliser des productions graphiques facilement

• Pré-requis :
  • Pour mener à bien cette activité, il est nécessaire que l’enseignant se soit approprié les différents outils, que le digipad soit prêt et surtout que l’assistant virtuel Mizou ait bien été paramétré. Il est important de passer un peu de temps sur la création de l’assistant Mizou, notamment afin que celui-ci ne donne pas les réponses trop facilement aux élèves. Il est vraiment pensé comme un assistant qui doit leur servir pour reformuler ou expliquer certaines notions et non pas donner les réponses des études de cas.

Plus-value du numérique dans cette séance

Deux outils, disponibles sur la plateforme La Digitale sont utilisés dans cette séance : un digipad et un digidiagram.

 Le digipad est un plus pour laisser les élèves en autonomie. Cet outil centralise le travail et les ressources pour cette activité. Les élèves y retrouvent la feuille de route avec les consignes, les documents en couleurs pour chaque loi, ainsi que la fiche tuto pour utiliser digidiagram et le lien pour accéder à l’Assistant virtuel.

 Digidiagram (dont le lien est intégré directement dans le digipad) est un outil de production graphique. Cet outil permet de réaliser rapidement des schémas, synthèses et cartes mentales. Il est utilisé ici pour produire un schéma décrivant le parcours d’une loi. Cet outil offre de nombreuses possibilités et se révèle être très facile à manipuler par les élèves.

Un autre outil, qui mobilise les ressources de l’Intelligence Artificielle, est également utilisé :
- Mizou est un site qui permet de créer un assistant virtuel, un agent conversationnel avec lequel les élèves vont pouvoir converser pour découvrir et s’approprier le vocabulaire. L’enseignant paramètre avant la séance l’assistant virtuel qu’il désire et le site génère ensuite un lien (qui est intégré sur le digipad). Pour découvrir le fonctionnement de cet outil, voir le tutoriel de J. Nallet

Cet outil est très pratique, car il peut remplir plusieurs rôles :
 celui d’un lexique, les élèves peuvent interroger l’assistant sur du vocabulaire et des notions peu claires. Et contrairement à un lexique classique, il permet aussi aux élèves de demander une reformulation si jamais, la première définition n’est pas comprise
 celui d’un "assistant", qui peut guider et accompagner les élèves sur leur parcours, les élèves osant plus facilement poser des questions "idiotes" à une IA qu’à l’enseignant.

De plus, l’un des avantages de Mizou, c’est que l’enseignant qui a paramétré l’assistant, dispose d’un accès à l’ensemble des échanges et des discussions des élèves. Il est donc très facile de suivre et d’avoir un regard sur les questionnements des élèves. Ce qui présente un double intérêt : celui de voir si les élèves se sont montrés sérieux et investis dans l’activité mais également celui de voir si un point en particulier a posé des problèmes aux élèves. Pour l’enseignant, c’est donc un support très intéressant qui permet d’adapter les prochaines séances en reprenant des points qui ont pu être plus compliqués pour les élèves.

Ces outils permettent donc de travailler l’autonomie et la motivation des élèves tout en leur faisant mobiliser des ressources numériques, découvrir les ressources d’un agent conversationnel IA et travailler des compétences du CRCN utiles pour la validation de PIX (attendue en fin de 3e)

Déroulement de la séance

Après une rapide explication des consignes et des objectifs de la séance

emc_2_-_fiche_d_activite (PDF de 756.2 ko)

ainsi que du digipad 

Les élèves sont répartis en différents groupes et doivent tous travailler en autonomie sur au moins trois lois parmi celles accessibles sur le digipad :
 Les nouvelles régions
 Le mariage pour tous
 La réforme de la justice des mineurs
 La réforme du permis de conduire
 La réforme des retraites

Pendant environ 40 minutes, les élèves travaillent sur les documents qu’ils ont à leur disposition en répondant à des questions sur leur cahier et en complétant un tableau de synthèse.

Ils s’appuient sur les corpus documentaires qui sont accessibles sur le digipad pour répondre à leurs questions, et sur « Emma, l’assistante parlementaire virtuelle » pour approfondir et découvrir certains points de vocabulaire.

Ensuite chaque groupe, après une rapide vérification des questions, passe à la tâche finale, où il s’agit de produire un schéma de synthèse qui présente le parcours d’une loi. Les élèves sont d’abord incités à faire un brouillon de leur schéma, avant d’utiliser digidiagram. Ils disposent d’un tuto qui est disponible sur le digipad.

tuto_digidiagram-1 (PDF de 445.9 ko)

Ce temps prend environ 1h. À la fin de la séance, les élèves déposent leur production sur le digipad afin que toute la classe puisse y avoir accès. La séance suivante est l’occasion d’un retour sur les différentes productions et chaque groupe justifie ses choix de mise en forme. C’est l’occasion d’apporter à l’oral, d’éventuelles corrections et / ou approfondissements.

Compétences travaillées

• Compétences disciplinaires :
  • S’approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte
  • Prélever et extraire des informations
  • Apprendre à utiliser des outils numériques qui peuvent conduire à des réalisations collectives

• Compétences du CRCN mises en œuvre par les élèves :
   CRCN : consulter le tableau avec une entrée par compétence
  • Communication et collaboration
    • Interagir
    • Partager et publier
    • Collaborer
    • S’insérer dans le monde numérique
  • Création de contenus
    • Développer des documents textuels multimédia
  • Environnement numérique
    • Évoluer dans un environnement numérique

• Compétences du CRCN-Edu mises en œuvre par l’enseignant :
   CRCN-Edu : Domaines et compétences
  • Ressources numériques
    • Sélectionner des ressources
    • Concevoir des ressources
  • Enseignement - Apprentissage
    • Concevoir
    • Mettre en œuvre
  • Diversité et autonomie des apprenants
    • Inclure et rendre accessible
    • Différencier
    • Engager les apprenants
  • Compétences numériques des apprenants
    • Développer les compétences numériques des apprenants

Bilan critique de la séance

Cette séance s’est très bien déroulée, l’utilisation de l’IA a été un vrai facteur de motivation et de curiosité pour les élèves. Ils se sont impliqués dans cette tâche et tous les groupes sont parvenus à répondre plutôt correctement aux questions et à produire un schéma de synthèse via digidigram dans le temps imparti.

Les élèves apprécient généralement ce type d’activité en autonomie et la possibilité de choisir les lois sur lesquelles ils pouvaient travailler leur permet de s’investir plus et de se sentir plus acteurs de leurs apprentissages.

L’utilisation de Mizou a été un vrai plus par rapport à un lexique classique, car en consultant les historiques des discussions, on peut voir que plusieurs élèves ont demandé à l’IA de reformuler une définition jusqu’à ce qu’elle soit plus claire pour eux. C’est donc sur ce point un outil intéressant. De plus, cet outil permet une meilleure gestion de l’hétérogénéité des élèves et de leur diversité. En effet, ils sont libres de poser autant de questions qu’ils le désirent et l’IA a le temps de répondre de manière autonome et adaptée à chacun d’entre eux. Ce qui n’est pas toujours possible pour l’enseignant face à des classes chargées. Quant aux élèves plus en avance sur l’activité, plusieurs se sont "amusés" avec l’IA tout en restant dans le cadre du cours, mais en prolongeant la discution à l’aide des relances de l’assistant. Certains élèves ont posé des questions sur le positionnement politique de certains élus, d’autres sur la localisation de certains lieux... Mizou apparaît donc comme un outil utile et bien adapté aux besoins des élèves.

Par contre, un point de vigilance est à apporter lors de la création de l’assitant virtuel, il est vraiment nécessaire de bien spécifier qu’il s’agit du système législatif français afin de ne pas perturber les élèves avec des réponses qui impliquent le modèle anglo-saxon. De même, il est important de paramétrer l’IA pour qu’elle ne donne pas directement les réponses aux questions concernant les études de cas, il faut en effet que les élèves, via les documents à disposition, fassent par eux mêmes, ce travail de sélection d’informations. Certains élèves ont en effet essayé de demander directement à l’IA de compléter leur tableau ou alors de produire leur schéma de synthèse.

Au niveau de l’utilisation de digidiagram, celui-ci est très simple pour les élèves. Après une présentation collective et un tuto à disposition sur le digipad, la majorité des élèves avait les clés pour manipuler cet outil facilement. Les productions finales sont diversifiées et dans l’ensemble sont cohérentes par rapport au sujet demandé. Par contre, on peut regretter l’impossibilité de construire le digidiagram de manière collaborative via deux ordinateurs. Mais cela reste un outil très appréciable et intuitif.