Repérer et lutter contre les violences sexistes et sexuelles publié le 08/06/2025 - mis à jour le 12/06/2025
Cette séance est proposée par Alexia MOREL, TZR Histoire-Géographie 86.
Contexte et objectif de la séance
- Thème : Égalité, fraternité, solidarité
- Séquence : Agir pour l’égalité femmes-hommes et lutter contre les discriminations
Après avoir travaillé sur la conquête des femmes pour l’égalité, comme étant un long chemin parcouru et à parcourir, une séance est consacrée à l’identification des formes de violences sexistes et sexuelles et les sanctions possibles en cas d’agissements non conformes à la loi. Une troisième séance est consacrée à comment lutter contre les discriminations, le harcèlement et cyberharcèlement et leurs mécanismes d’exclusion. - Niveau éducatif : 5ème
- Durée : 1 heure
- Objectifs de la démarche
Comme développé dans le Bulletin officiel du 13 juin 2024, dans la vie quotidienne et professionnelle, des inégalités demeurent et les violences sexistes et sexuelles persistent, il convient donc de prévenir/sensibiliser à ces violences et prendre connaissance des lois qui nous régissent et des sanctions possibles. En lien avec la vie affective, relationnelle et sexuelle, étudier la prévention des violences sexistes et sexuelles a pour but d’assurer la sécurité de toutes et de tous.
Cette activité peut également s’inscrire en lien avec le programme EVARS (éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité) puisqu’elle traite du genre et de l’orientation sexuelle et développe l’acceptation des autres dans leur diversité pour ainsi lutter contre les discriminations. Elle permet de faire comprendre que tout acte de nature sexuelle non désiré constitue une violence sexuelle. Les élèves apprennent à identifier et à réagir de manière efficace lorsqu’une personne est victime de violences sexistes ou sexuelles en apportant une écoute empathique, un soutien à la victime, à identifier des personnes de confiance à qui signaler ce genre de violences et ainsi savoir faire des choix responsables,
entre ce qui est acceptable et inacceptable.
Notions développées
respect
égalité
discrimination
harcèlement
violences sexistes et sexuelles
le droit
Matériel
une pyramide des VSS par groupe ;
8 cartes plastifiées de présentation du jeu et de situation par groupe ;
six enveloppes par groupe où sont préalablement indiquées dessus les sanctions ou
non de chaque VSS et de la situation de drague.
Compétences travaillées
Développer les aptitudes du discernement et à la réflexion critique ;
Être responsable envers autrui ;
Mutualiser et coopérer.
Déroulé de la séance
Cette séance doit être réalisée avec un deuxième adulte dans la salle ( : infirmière scolaire, PsyEN, autre professeur).
Les élèves sont répartis en îlot de quatre. Les groupes sont préalablement choisis, doivent être mixtes tant en genre qu’en personnalité.
L’enseignant présente les objectifs de la séance et la problématique aux élèves. Puis présente le déroulé de l’activité, lit les consignes. L’enseignant doit être vigilant à la sensibilité de certains élèves qui ont pu être confrontés à des violences dans leur vie personnelle et doit accorder la possibilité à quiconque de sortir prendre l’air pendant l’activité si besoin.
Ensuite, il lance les élèves en activité pendant 20 minutes. Il s’agit pour les élèves de classer des études de cas sur la pyramide des violences sexistes et sexuelles.
L’enseignant n’intervient pas pendant ce temps de réflexion des élèves en groupe. Ainsi, ils sont obligés d’échanger, de mutualiser et coopérer, pour identifier quelle situation correspond à quelle enveloppe (une VSS ou de la drague). L’enseignant circule pour s’assurer que chaque élève prend part à l’activité et il écoute leur cheminement intellectuel pour arriver à une conclusion de groupe et ainsi les évaluer sur leur mutualisation et coopération.
Une fois le temps écoulé, une correction avec l’ensemble de la classe est effectuée, reprenant chaque situation et son classement. Cela permet aux groupes d’argumenter pourquoi ils ont placé telle situation à tel endroit de la pyramide et ainsi s’approprier les définitions de chaque VSS et la loi.
Ensuite, un moment de dialogue est organisé avec les élèves sur leur ressenti face à ces situations, leurs questionnements. Cela peut permettre d’aborder les différences générationnelles sur ces sujets, l’inceste, l’actualité, les personnes ressources vers lesquelles ils peuvent se tourner s’ils sont victimes ou témoins… Enfin, alors que l’activité est ramassée, un tableau récapitulatif est réalisé dans le cahier des élèves sur ce qu’ils ont retenu, sur les différentes formes de VSS, les mots-clés associés et les sanctions possibles selon le code pénal, du travail ou de l’éducation.
Finalité
Cette séquence d’enseignement moral et civique a été prolongée avec la professeure d’Arts Plastiques. Il a été demandé aux élèves de travailler sur le ressenti d’une victime d’une violence sexiste ou sexuelle, de discrimination (racisme, grossophobie, validisme, LGBTphobie, xénophobie) ou de harcèlement ou cyberharcèlement. Les élèves devaient emmener leur cahier d’EMC et s’en servir si besoin pour traiter ces sujets.
Le cahier des charges demandait aux élèves de réaliser plastiquement une affiche mettant en évidence l’émotion ressenti par une victime, en écrivant un unique mot sur ce que peut ressentir la victime et d’utiliser un appareil photo.
Retour d’expérience
Cette activité a été réalisée sur quatre classes de Cinquième, au début du mois de janvier. Cela permet de connaître les élèves et d’établir des groupes d’élèves bienveillants et efficaces dans le travail.
Dans chaque classe, une petite partie des élèves a pu se montrer, dans un premier temps, timides, mais les autres élèves du groupe, très motivés par le sujet ont permis de développer un espace serein de dialogue pour étudier chaque carte-situation en confiance. Ils se sont tous, sans exception, investis dans l’activité, en prenant part aux
échanges. Aucun élève n’a demandé à sortir de la classe pendant l’activité, alors que certains ont été victimes de VSS. Certains d’entre eux se sont emparés de cette activité, non pas pour faire part de leur expérience, mais pour faire prendre conscience aux autres de l’analyse des situations. Aucun n’a remis en question cet enseignement puisque les
objectifs et le programme ont été explicités.
A l’issue de l’activité, au moment du dialogue en grand groupe, cela a fait naître chez les élèves des questionnements, ils se sont demandés si ces situations étaient réelles ou fictives, ce à quoi d’autres ont répondu que peu importe si elles l’étaient ou non, elles sont plausibles. Certains ont fait du lien avec l’actualité (affaire Pelicot, Gérard Depardieu, MeToo…), d’autres ont questionné et échangé sur l’évolution de la parole des femmes face aux violences, le rapport des femmes à l’espace pour se déplacer dans la rue, les modèles éducatifs différenciés entre les garçons et les filles... Garçons comme filles se sont révélés très matures pendant l’activité et pertinents lors du dialogue en grand groupe.
L’activité a eu un impact dans le temps sur les élèves. En effet, certains élèves à la séance suivante m’ont expliqué avoir été capables d’identifier des situations de harcèlement ou discrimination au travail après avoir échangé avec leurs parents. Certains collègues m’ont rapporté, quelques semaines après la séance, que des élèves ayant tenus des
propos sexistes se sont fait reprendre par leurs camarades comme quoi ces paroles pouvaient relever de discrimination ou d’agissement sexistes et les sanctions qu’ils pouvaient encourir, et que l’enseignant n’avait donc pas eu besoin d’intervenir car ils s’étaient auto-gérés.
A la fin de la séquence, j’ai questionné les élèves sur leur ressenti par rapport à cette séance. Tous disent avoir apprécié l’aspect ludique, ils ont estimé que pouvoir dans un premier temps parler ensemble de ce sujet qu’ils estiment sensibles pour ensuite échanger avec l’enseignant était plus facile. Certains ont fait remarquer que l’on ne parlait pas suffisamment de ce sujet des VSS et qu’il fallait abaisser la barrière du tabou.
Enfin, les élèves, lors de l’annonce du projet interdisciplinaire se sont pleinement emparés des sujets, ont choisis eux-mêmes les thématiques qui les avaient le plus touchées . Ils ont été très investis. Ils souhaitent que leurs travaux soient affichés de manière anonyme pour que chacun se sentent concernés.