Selon Isabelle Roux-Baron1 , expliciter les tâches demandées aux élèves pourrait permettre de réduire les inégalités scolaires en gommant les implicites accessibles aux seules catégories sociales proches de la culture scolaire.
Une autre façon de rendre un apprentissage explicite est de permettre à l’apprenant de poser un regard a posteriori sur ce qu’il a accompli. Si l’on pose la question à un élève “qu’est-ce que tu as fait ?”, il y a de grande chance qu’il parvienne à expliquer plus ou moins clairement le travail réalisé. Mais si on lui demande “qu’est-ce que tu as appris en le faisant ?”, c’est beaucoup plus difficile. Une possibilité pour l’enseignant est de chercher à rendre explicite les apprentissages, par exemple en listant clairement (voire même en construisant avec les élèves) les objectifs à atteindre pour une séquence donnée. Cependant, cela ne préjuge pas du sens que cet apprentissage a pour l’élève : quel lien avec son projet d’orientation ? son expérience ? ses aspirations ? Quel effet sur sa vision du monde ?...
Enfin, si une partie de l’explicitation en classe se fait par différentes reformulation des tâches à réaliser, l’expérience montre que cela est rendu beaucoup plus difficile par une situation d’enseignement à distance. Comme le présente la rubrique "Planifier", formulées sur un support numérique pour une lecture autonome, les consignes sont appelées à être précisées, parfois simplifiées. Des temps (ex : visioconférence "questions-réponses") et des supports (ex : forum, tchat) spécifiques sont nécessaire pour permettre ces reformulations, précisions et vérifier la bonne compréhension des tâches par les élèves.
(1) Isabelle Roux-Baron, « Réduire les inégalités sociales en enseignant la compréhension de textes narratifs à l’école maternelle », Repères [En ligne], 59 | 2019, mis en ligne le 25 février 2020, consulté le 05 juin 2020. URL : http://journals.openedition.org/reperes/2126 ; DOI : https://doi.org/10.4000/reperes.2126