Sciences de l'apprentissage et numérique : mises en pratique pédagogique en Histoire-Géographie publié le 22/01/2019

Présentation du groupe « Sciences de l’apprentissage Histoire Géographie »

A la rentrée 2018 sur l’initiative de Mme Bétermin et M. Marien, IA-IPR d’Histoire-Géographie, a été mis en place un groupe de travail sur les sciences de l’apprentissage en Histoire Géographie.
Le but de ce groupe est d’étayer nos pratiques pédagogiques par l’apport de la recherche. Ce groupe disciplinaire est en lien avec un groupe académique qui dispose d’une assise scientifique et d’un partenariat fort avec le Cerca et le laboratoire Techne.

Ce travail s’inscrit dans les 4 ambitions du projet académique mais sert également les réflexions menées par le Conseil scientifique de l’éducation nationale, notamment dans le cadre de la Fabrique des Ateliers Académiques où la finalité est de passer du labo à la classe.

Brochure Ateliers académiques (PDF de 309.6 ko)

Fabrique des Ateliers Académiques/Recherche/Pratiques/Formations/Ressources

L’objectif des enseignants qui constituent ce groupe de travail est d’utiliser les avancées de la recherche dans différents domaines (neurosciences, psychologie cognitive, sociale, didactique, sciences de l’éducation…) comme des préconisations qui puissent leur permettre de concevoir rationnellement des dispositifs d’apprentissage.
Le numérique en tant que facilitateur d’apprentissage y a toute sa place.

L’usage du numérique dans les dispositifs d’apprentissage mis en place.

L’implication active des élèves.

D’après la recherche1. un élève « producteur » entre dans un processus d’apprentissage nettement plus efficacement qu’un élève qui reste passif. C’est en surmontant le doute et l’erreur que le cerveau, apprend :

« L’apprenant a besoin d’être confronté directement et le plus souvent possible à des situations actives de résolution, de mise en questionnement, de production, de travail sur l’erreur. » J.L Berthier.

Ainsi un certain nombre de scénarios pédagogiques ont été mis en place pour rendre nos élèves acteurs durant nos cours d’histoire géographie.

  • Le plan de travail
    Laetitia Léraut, professeur d’histoire géographie au lycée de Civray propose à ces élèves de Seconde une feuille de route, un plan de travail qui favorise l’engagement dans la tâche tout en rendant les élèves plus autonomes.
     Exemple de travail proposé en géographie en Seconde
  • La classe renversée
    Contrairement à la classe inversée, aucun contenu de cours n’est donné au préalable. Les élèves font le cours au professeur à partir de documents mis à leur disposition. Ils cherchent les explications à une question posée et les mettent en forme. Le professeur passe de groupe en groupe pour accompagner le travail. Le travail est ensuite présenté au professeur.
     Exemple de travail proposé en géographie 5ème

La gestion de la classe

Dans cette optique de travail, l’organisation de l’espace classe et la conception de séances en îlots se sont imposées car cela favorise le mode transmissif.

Travail en îlots / Coopération/ Usage du Tétra-Aide

Travail en îlots : écriture coopérative Géographie 5e

  • L’usage du tétra-aide

    Le Tétra-aide

    Il s’agit d’un petit outil de gestion du travail de groupe et de régulation de la parole, permettant de visualiser quand l’élève a vraiment besoin d’aide ou pas, quand il se fait aider...
    C’est en fait un outil de communication visuelle entre l’élève et l’enseignant pour signifier ou en est son travail.
    Selon la couleur du sommet pointé vers le plafond l’élève indique soit :

    • que tout va bien (VERT)
    • qu’il aide un camarade ( BLEU)
    • qu’il a une question non urgente (JAUNE)
    • Qu’il a besoin d’aide au plus vite ( ROUGE)
      Il est tout à fait possible de modifier les intitulés de chaque couleur.
Le tétra'aide de Bruce Demauge Bost (PDF de 303.7 ko)

Le tétra’aide de Bruce Demauge Bost

Bénédicte Chassagne, professeur au collège Ferdinand Clovis Pin l’utilise dans toutes ses classes et constate que le tétra’aide permet aux élèves de s’interroger sur leurs difficultés avant d’interpeller le professeur.

  • L’utilisation de Classe Dojo

    Bannière Classe Dojo

    Classe Dojo est un système de gestion du comportement très simple d’utilisation par le professeur. Après s’être inscrit comme enseignant, celui-ci créé sa classe et entre les prénoms et noms de ses élèves. Un avatar est généré pour représenter chacun d’entre eux.

Classe Dojo

Les avatars d’une classe Classe Dojo

Classe Dojo
Exemples de points positifs

Quand un élève a un comportement positif, on clique sur son nom et on lui attribue le point en sélectionnant le comportement parmi ceux que l’on a enregistrer pour la classe. Ensuite, il est possible de regarder comment les élèves ont gagné ou perdu leurs points en choisissant la période (jour, semaine, de date à date)
Si vous le souhaitez, on peut aussi permettre aux élèves d’accéder à leur compte. Les parents peuvent voir les « résultats » de leur enfant. L’enfant peut alors modifier son avatar.

Une petite boite à outils est également très appréciable.

Boite à outils Classe Dojo

Les professeurs d’histoire géographie de l’académie qui l’utilisent ont remarqué une meilleure implication de leurs élèves soucieux d’attribuer des points à leur avatar.

Tutoriel Classe Dojo/ Partie 1

Tutoriel Classe Dojo

La mémorisation active

Mémorisation active

Un certain nombre d’outils numériques sont utilisés dans les cours d’histoire géographie pour faciliter cette consolidation mnesique, tels que Plickers, Quizlet, Kahoot, Quiznetic.
Ainsi Johann Nallet, professeur au collège de Gemozac indique que les élèves sont moins dépourvus face à la mémorisation, que l’évaluation est abordée avec bien plus de sérénité car les connaissances sont bien mieux acquises (en particulier pour les élèves en difficulté)
 Mémorisation active & Multitesting

Mémorisation active et multitesting-Johann Nallet-Exemples d'exercices

Mémorisation active et Multitesting-Johann Nallet-Exemples d’exercices

Christelle Morisset, professeur au collège A. Camus à La Rochelle utilise Plickers avec ses élèves de Sixième et explique que le travail sur l’erreur est ainsi vécu comme positif. Valérie Boulinguez, professeur au collège Henri Dunant de Royan estime que ces outils permettent la correction immédiate des erreurs et la mise en place de remédiation. Enfin Mathilde Chevrel, professeur à St Jean d’Angely remarque que ces élèves de terminale apprécient le rituel d’utilisation de Kahoot et que les fiches de mémorisation fonctionnent bien.

Les cahiers de mémorisation et de réactivation

  • Le cahier de mémorisation
    Même après un apprentissage efficace, la plupart des souvenirs se dissipe avec le temps à moins d’être fréquemment utilisés. L’oubli est permanent (on oublie à chaque instant) et c’est un phénomène naturel biologique. C’est pourquoi il est essentiel de faire des révisions à un rythme expansé.2
    Lydia Combeaud Lunel, professeur au collège de Châteauneuf sur Charente a mis en place un cahier de mémorisation numérique pour que ses élèves de 5e puissent réviser les notions essentielles du programme d’histoire à un rythme expansé.
    Présentation du livret de mémorisation avec Classkick

    Livret de mémorisation numérique conçu par Lydia Combeaud Lunel

Vidéo explicative donnée aux élèves pour accéder et utiliser leur livret numérique :

livretmemopublic
  • Le cahier de réactivation 3
    Il s’agit cette fois d’une réactivation collective en classe. Ce cahier est un outil interdisciplinaire.

Julie Favry, professeur d’histoire Géographie au lycée de la Venise verte participe au cahier de réactivation mis en place sous la forme d’un google docs :

Cahier de réactivation numérique- Lycée La Venise verte- Niort

(1) Les neurosciences cognitives dans la classe : Guide pour expérimenter et adapter ses pratiques pédagogiques, 16 août 2018, Jean-Luc Berthier, Grégoire Borst,Mickaël Desnos, Frédéric Guilleray, ESF