Cycle 4 - Saynètes sonores publié le 06/07/2016 - mis à jour le 24/02/2020
Changer la perception et la réalité d'une image vidéo en travaillant le son.
- Niveau : cycle 4
- Question : La représentation ; images, réalité et fiction
- Questionnement :
- La ressemblance (les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment la différence entre ressemblance et vraisemblance).
- Notions : temps,espace, matière
- Compétences disciplinaires :
- Expérimenter, produire, créer (recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins des création artistique).
- Mettre en œuvre un projet (confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci).
Qu’est-ce qui rend une image vidéo (réelle ou virtuelle) crédible, vraisemblable ?
En observant les films au cinéma, les publicités à la télévision, les jeux vidéo ..., une réponse s’impose : le son !
Il agit directement sur les sens du spectateur beaucoup plus que l’image ou le verbe. Son impact est subtil. La réaction provoquée est subjective, affective, émotionnelle. Le son oriente la réalité et la perception de l’image.
Compétences et apprentissages visés :
Le montage vidéo a été choisi pour entraîner les élèves à élaborer des plans en séquences.
Traiter un son (utiliser une sonothèque libre de droit, synchroniser, moduler...) et une vidéo (enregistrer des images vidéo avec un appareil photo numérique, utiliser un logiciel de montage) sont des compétences numériques à travailler.
Les apprentissages sont d’ordre méthodologiques et techniques (gérer le temps des différentes étapes de travail, stocker et enregistrer correctement les données et les réalisations, découvrir toutes les possibilités d’un nouveau logiciel).
Apprentissages culturels aussi (le son dans le cinéma et les métiers qui s’y réfèrent).
Mais surtout apprentissages d’attitude (réfléchir au sens que l’on veut donner à son montage en appréhendant les relations entre l’image et son référent, reprendre son travail pour l’améliorer, poser un regard critique sur sa production et celle des autres, faire appel à son sens de l’intuition et de l’expérimentation).
Déroulement du cours
avant la réalisation
Dans un premier temps, il est nécessaire de faire le point sur les connaissances des élèves en matière d’histoire du cinéma et en particulier le son.
En montrant un extrait de Charlie Chaplin de 1936, Les Temps modernes , la discussion a porté sur les moyens utilisés pour nous faire comprendre l’histoire sans dialogues parlés. L’importance de la musique et des bruitages ont vite été repérés, ainsi que leur sens et leur utilité : donner un aspect crédible (à la machine par exemple), accentuer l’humour...
Il a été nécessaire de mieux définir ce que l’on entend par "son" : la musique, les bruits (sons naturels), les bruitages (sont artificiels, construits), les bruits mixés qui donnent une ambiance sonore... On capte ou on construit un son comme on le fait avec l’image.
Question naturelle des élèves : Qui "fait" le son au cinéma ?
c’est l’occasion de parler rapidement des métiers liés au son, en particulier du bruiteur. J’ai alors montré une publicité pour les restaurants végétariens HITL (extrait de l’émission Culture Pub) où l’on voit un bruiteur en plein travail.
J’ai ensuite montré, sans le son, un extrait du film de Jacques Tati, Mon Oncle, 1958 (la scène de la cuisine) en leur demandant de l’imaginer. En revoyant la même scène, avec le son, certains sont étonnés d’entendre les bruits du repas en arrière-plan (expliquer le point d’écoute) mais beaucoup considèrent que les bruitages collent bien à l’ambiance de la cuisine "moderne". Le gag du verre qui tombe est jugé indémodable. Le léger décalage de cette vidéo trouvée sur youtube où son et image sont légèrement décalés permet de parler de la synchronisation.
Pendant la réalisation
Explication de la demande :
Filmez des gestes du quotidien, faites-en un montage vidéo puis changez la bande son. Les nouveaux bruitages, inattendus et surprenants, devront donner une perception différente de l’image.
Après avoir montré où trouver sur internet la banque de son libre de droit, comme sound fishing, comment et où enregistrer les rushes et les sons, l’utilisation du logiciel de montage Windows Movie Maker (heureusement très simple et rapide !), les élèves se lancent.... difficile pour certains, sans problème pour les autres. Ils fonctionnent en binômes. Les uns commencent par chercher les sons dans la sonothèque et trouvent le geste qui correspondra. D’autres filment en premier le geste puis trouvent ensuite le son.
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