Séquence 2nde - Arte cotidiano publié le 18/05/2022
Séquence A2-B1
Cette séquence traite l’axe "La création et le rapport aux arts" sous l’angle du quotidien. Il s’agit d’une expérimentation réalisée dans le cadre des TraAm interlangues sur le plan de travail et la différenciation. Sa problématique : ¿Puede ser el arte cotidiano ? vise à faire découvrir et réfléchir les élèves sur les manières de sublimer le quotidien en le transformant en œuvre d’art.
Pour cela, ils sont amenés à débattre pour définir les contours de la création artistique (Mini projet 1 - Débat mouvant). Ensuite, ils présentent une œuvre d’art urbain d’une sélection d’artistes en expliquant en quoi il s’agit d’un objet artistique du quotidien (Mini projet 2). Et enfin, ils discutent dans le cadre d’un World Café pour créer leur propre acte poétique de manière collaborative (Mini projet 3).
Le projet final est une expression orale en continu où les élèves présentent un objet artistique quotidien de leur propre création en réinvestissant les apports des quatre séances et des trois mini projets.
Arte cotidiano (Julien Pastre)
A l’issue de chaque séance, les élèves créent à la maison des questions d’un quiz collaboratif sur AgoraQuiz à l’aide de la synthèse construite en classe afin qu’ils puissent tester leurs connaissances et leur degré de réflexion quant à la problématique. Ils peuvent se mesurer en mode Duel, avec l’un des camarades (en synchrone) ou en solo. Ce travail permet de créer une culture commune (les élèves créent leur propre entrainement), de se tester tout au long de la séquence (développement de l’autonomie), et grâce aux statistiques, de revenir sur ce qui n’a pas été acquis (développement des stratégies d’apprentissage).
Arte cotidiano (Julien Pastre)
Pour un travail typiquement lexical, ils utilisent Quizlet car l’application est très appréciée pour ses multiples modalités d’apprentissage (flashcards, dictée, jeux, etc..). J’ai couplé Quizlet avec une fiche papier questions/réponses pour que chaque élève y inscrive le nouveau lexique brassé en classe et puisse se tester régulièrement. Ainsi, ils développent une mémorisation active selon des rythmes expansés (J+1, J+3, J+7...) tout au long de la séquence.
Arte cotidiano (Julien Pastre)
Les supports
- Ouverture : Photo du collectif madrilène Boa Mistura.
- Document 1 : ¿Qué es el arte urbano ? - Líneas Cruzadas.
- Document 2 : Jump / Niños mineros , Eduardo Relero
- Document 3 : Article "Poemas que caen como bombas", El País, 31/05/2018.
- Document 4 : Poema "Cambios de nombre", Nicanor Parra, 1962.
Les outils numériques
Digipad : Mur virtuel collaboratif.
Mentimeter : Application similaire à Wooclap, qui permet de créer des intéractions en classe : braistorming, nuage de mots, quiz, etc...
Digitools : Boîte à outils pour la classe en présence ou à distance (roue de la fortune, cartes, chronomètre, tirage au sort..)
Agoraquiz : Site permettant la création d’un quiz collaboratif par la classe.
Activités de collaboration
Plan de travail :
Inspiré de la pédagogie coopérative de Célestin Freinet et des travaux de Sylvain Connac, ce plan de travail a pour but d’expliciter le cheminement attendu d’une part de la réflexion par rapport à la problématique, et d’autre part, celui des tâches intermédiaires aboutissant au projet final. L’élève peut ainsi s’organiser dans son travail dont il connait les échéances et les attentes. Il met aussi à disposition des documents pour approfondir et d’élargir les réflexions, ainsi que d’outils linguistiques, méthodologiques et lexicaux.
Débat mouvant : Technique de débat invitant les participants à se positionner dans la salle selon leur opinion à propos d’une série d’arguments élaborée par la classe.
World Café : Technique de brainstorming permettant à chacun de proposer ses idées, de découvrir les idées des autres, et de construire collaborativement une production par groupes.
Le déroulé de la séquence
Ouverture
La photo d’ouverture de Boa Mistura vise à poser la problématique. Après avoir décrit la photo, les élèves déduisent que les artistes s’emparent d’une scène apparemment anodine pour en faire une œuvre d’art. Nous leur demandons alors de formuler des propositions de problématique sous forme question sur l’application Mentimeter.
Séance 1 : ¿Arte urbano o vandalismo ?
Suite à la problématisation de la séquence, nous mettons à portée le premier document en projetant des photos d’art urbain accompagnées de la question : ¿Arte urbano o vandalismo ?. Nous invitons ainsi les élèves à réagir spontanément en utilisant leurs connaissances et références personnelles. Ce premier temps valorise tous les élèves car il ne demande par de pré-requis particulier et prépare le terrain aux apports du document audio-visuel en réactivant du lexique et des tournures linguistiques.
Pour travailler la compréhension de l’oral de la vidéo intitulée ¿Qué es el arte urbano ? , on propose trois parcours différenciés adossés aux paliers du CECRL de manière à développer les stratégies de compréhension des élèves.
Par défaut, nous ne donnons qu’une question de problématique, d’un niveau B1.
Si cela s’avère trop difficile pour certains, nous leur proposons de leur fournir un guidage, d’un niveau A2+.
Enfin, pour les plus en difficultés, avec le moins d’assurance et d’acquis, nous pouvons donner un guidage encore plus précis, avec des suggestions permettant de faciliter la formulation des réponses.
Après un temps défini pour qu’ils puissent visionner le document trois fois, nous demandons à la classe de mettre en commun les éléments de compréhension pour en faire une synthèse globale qui réponde à la problématique de la séance.
A l’issue de cette séance, nous demandons aux élèves de répondre à la question : ¿Se puede considerar el arte urbano como vandalismo ?. Les éléments de réponses sont récapitulés au tableau puis consignés sur la fiche de préparation du débat mouvant.
Pour la séance suivante, les élèves doivent hiérarchiser ces réponses dans le tableau qui leur servira de base pour se positionner dans la salle lors du débat mouvant.
Au moment du débat mouvant, nous tirons au sort avec Digitools une réponse parmi les 10 proposées par les élèves et nous invitons les élèves à se positionner aux quatre coins de la salle selon leur opinion. Ensuite, il revient à ceux qui sont complètement d’accord d’argumenter pour convaincre les autres de les rejoindre. Nous répétons cette opération autant de fois que le temps nous le permet.
Cette activité permet une prise de parole spontanée, et développe les stratégies de prise de décision, d’empathie et de gestion du stress, autant de compétences sociales, cognitives et émotionnelles favorisant l’engagement de l’élève.
Ce travail fait l’objet d’une évaluation formative selon les critères ci-dessous :
Séance 2 : ¿Cómo el arte irrumpe en lo cotidiano ?
Nous proposons de scinder la classe en deux groupes travaillant chacun sur une fresque de l’artiste argentin Eduardo Relero selon de même mode de différenciation que précédemment : trois niveaux de questionnement qui permettent aux élèves de réfléchir à leur vitesse sur la problématique de la séance.
Chaque groupe munit de son rapporteur présente une synthèse de l’analyse de son document à la classe, développant ainsi ses compétences de médiation.
L’objectif de cette séance est que, pour le mini projet 2, les élèves soient en mesure de présenter oralement lors de la prochaine séance une œuvre de leur choix parmi une sélection d’artistes en démontrant qu’elle intervient dans le quotidien de leur public.
Séance 3 : ¿Cuál es el papel de las bombas poéticas ?
Pour mettre à portée l’article sur l’action poétique du collectif Casagrande, nous proposons de visionner la vidéo (1’45 à 2’45 et de 4’17 à 4’40) en leur demandant d’émettre des hypothèses sur ce qu’il se passe et que contiennent les papiers. Cette activité permet de susciter des réactions spontanées tout en réinvestissant les apports culturels des séances précédentes.
Le travail de compréhension de l’article du País est différencié selon les trois paliers du CECRL.
L’objectif étant que les élèves comprennent en quoi consiste un oxymore et quel est son impact sur le public pour en faire de même. Ainsi nous les invitons à choisir un thème, d’écrire un oxymore et de le présenter oralement à la classe à la prochaine séance.
Séance 4 : ¿Cómo los artistas logran expresar su propia realidad ?
Pour entrer dans le dernier document, nous projetons des photos de Chema Madoz qui rappellent immédiatement la figure de style introduite auparavant.
Pour étayer la compréhension de ce poème, nous proposons trois types de guidage afin de développer les stratégies de compréhension des élèves selon leur degré de compétence.
L’objectif est qu’ils identifient la manière dont les artistes réinterprètent le quotidien afin de le sublimer pour qu’ils puissent par la suite écrire une strophe en utilisant un ou plusieurs objets quotidiens. Nous pouvons illustrer ce travail d’expression en faisant voir le projet Te comería a versos de Boa Mistura. Une fois cette strophe rédigée, nous proposons une activité World Café afin de rendre ce mini projet 3 collaboratif.
Pour cela, nous mettons toutes les stophes écrites sur des post-it au tableau et nous les organisons par catégories. Nous créons un groupe par catégories avec un rapporteur, et donnons cinq minutes aux élèves pour proposer une action concrète pour diffuser les poèmes. Au bout de ce temps, tous les élèves de chaque groupe changent de table sauf le rapporteur qui est là pour faire le lien. Nous répétons cela autant de fois qu’il y a de groupes. A la fin de la séance, chaque rapporteur fait une synthèse orale des propositions de son groupe.
Ce travail fait l’objet d’une évaluation formative selon les critères d’expression écrite ci-dessous :
Le projet final
Nous introduisons le projet en projetant deux œuvres, l’une de Salvador Dalí, l’autre de l’artiste contemporain mexicain Paul Fuentes dans le but qu’ils définissent ensemble le surréalisme. Ce travail de comparaison permet de rebrasser les apports linguistiques (lexique, comparaison, figures de style), méthodologiques (présentation, description, analyse du message, intention de l’oeuvre) et culturels (comparaison avec les autres styles artistiques étudiés) avant de les réinvestir dans un travail personnel.
Pour la réalisation du projet final, les élèves sont invités à transformer un objet du quotidien en le détournant de son utilisation initiale, de manière à transmettre un message personnel. Ils doivent ainsi créer une œuvre, pour présenter oralement :
1. le processus de création : ¿Cómo realizaste la obra ?,
2. son message : ¿Por qué la realizaste ?
3. son objectif : ¿Qué meta te propones alcanzar con ella ?
Ce travail est évalué avec la même grille de crtières que pour les mini-projets :
Séquence complète sur Digipad :