Miroirs de lecteurs : un scénario pour préparer l'entretien de l'EAF inspiré par les postures de lecteurs d'Anne Vibert publié le 03/10/2022  - mis à jour le 07/10/2022

Cet article a été rédigé dans le cadre des TraAM 2021-2022 qui invitaient à travailler les compétences orales des élèves avec le numérique.

Voici les thèmes principaux : images de lecteur, paroles de lectueurs, impressions personnelles et communauté de débat et d’interprétation ; comment prendre sa propre lecture comme objet d’analyse ; lire, se filmer pour s’analyser.

Conusltez la page de référence sur éduscol : Les travaux académiques mutualisés (TRaAM) : des laboratoires des pratiques numériques.

Présentation générale

Objectifs

Ce TraAM propose un scénario d’une année en classe de 1ère dont l’ambition est de préparer la deuxième partie de l’épreuve du BAC de français : l’entretien. L’oral est donc mobilisé pour mettre en valeur l’élève comme sujet lecteur. Il convient donc d’articuler deux grandes compétences de notre discipline et donc de faire de nos élèves de bons lecteurs et locuteurs.

Le constat, les motivations

Avec l’expérience, il est assez redoutable de poser un regard lucide sur l’année de français pour des élèves de première générale ou technologique et leurs enseignants de lettres : nous consacrons une si grande partie de nos heures à la préparation de l’écrit et de la première partie de l’oral que nous reléguons pour bon nombre d’entre nous la préparation de la deuxième partie de l’oral aux élèves eux-mêmes. Or, faire lire nos élèves et échanger autour de la lecture et du plaisir (ou non) de lire une œuvre reste le cœur de notre métier.

Quelle place donner à l’oral dans l’année, particulièrement à cet oral du lecteur ? Quelles activités permettront d’assurer d’une part une lisibilité pour nos élèves, et d’autre part un repère de progression ? Le numérique et notamment l’usage de l’enregistrement vidéo peuvent-ils devenir des catalyseurs d’apprentissages ? Comment construire à la fois un sujet lecteur et un sujet locuteur comme nous enjoignent les programmes ?

Le numérique au service des apprentissages

L’outil numérique joue, ici, deux rôles principaux : il permet le feedback si essentiel dans la construction d’un apprentissage et l’implication de l’élève.

Nota bene : couplés à ce dispositif, l’enseignement et l’usage des postures de lecteurs initiées et repensées par l’enseignante¹ offrent une démarche d’apprentissage compréhensible pour tous les élèves car explicite.

Exemple d’une posture de lecteur pensée par l’enseignante pour expliciter aux élèves les ressources à mobiliser lors de l’entretien.

Contexte

• une classe de 35 élèves de 1ères au lycée Maurice Genevoix, Bressuire

Matériel

• Une caméra (celle de l’enseignante ou celle du lycée), un trépied pour fixer la caméra
• Le CDI est régulièrement mobilisé dans le cadre de ces activités
• Une salle informatique (selon les séances)
• Les téléphones portables des élèves

Sites mobilisés

• Babelio
• Apps.Education
• Worldwall.net

Autres ressources

• la classe est inscrite comme Club pour l’Académie Hors-Concours

Le calendrier

Ce TraAM fait une large place à l’échange autour de la lecture cursive dans une pratique conjointe de l’oral. En voici le scénario annuel qui consiste en de multiples séances perlées. Dans ces dernières, l’objectif est de multiplier les occasions de croiser les regards : de l’élève qui apprend et analyse ses propres productions, des pairs mais également de l’enseignant. L’enseignante fait le pari que le sujet lecteur et le sujet orateur ou locuteur se nourrissent des interactions multiples et de la diversité des activités. Toutefois, le retour de certaines d’entre elles est essentiel pour solidifier les pratiques d’oral, consolider les méthodes mais également accroître la confiance et l’autonomie des élèves. L’enseignante a fait le choix de ces séances sur des temps de demi-groupes qui n’ont lieu qu’une semaine sur deux.

Le scénario "Miroirs de lecteurs" propose des séances d’une heure durant lesquelles les élèves sont en activité intense et en autonomie sous le regard et l’impulsion de l’enseignante.

Description de la démarche

Séance 1 de début d’année

Dès la séance de rentrée, les enjeux et modalités du BAC sont clarifiés aux élèves. L’entretien est alors clairement dissocié de l’exposé et de la question de grammaire. L’impératif d’un choix et d’une lecture personnels d’une œuvre est posé.

Séance 2 (en demi-groupes) : choix de lecture cursive 1 et "question-box"

A leur arrivée au CDI, les élèves sont informés de l’intérêt de leur présence au CDI : bénéficier d’un grand espace qui permettra de fonctionner de manière confortable, une salle étant consacrée à une mission, en particulier.
Ce faisant, les deux missions de la séance sont énoncées :

• choisir une œuvre cursive de son choix pour rapidement se mettre à lire, justifier son choix et capter son horizon d’attente pour pouvoir le réinvestir à l’oral (du BAC)
• tenter une première pratique d’oral avec "une question-box" proposant des questions autour du rapport de chacun à la lecture

L’enseignante organise les élèves en tablées de 5 dans la grande salle du CDI. Sur chacune des tablées figurent les documents fabriqués par l’enseignante : ils présentent les œuvres cursives proposées à la lecture des élèves. A ce titre, l’enseignante a complété ces documents de manière très personnelle en s’adressant aux élèves directement et en formulant ses propres arguments de lecture. D’entrée de jeu, le ton est donné dans ce type de séances : l’objectif est de se parler de lecteur à lecteur, sans prise en considération du statut de chacun, enseignante et élèves sont lecteurs, se confondent et la parole de l’un vaut totalement la parole de l’autre dans ce partage de la lecture.

Voici les instructions écrites données aux élèves, les cinq documents de présentation des œuvres cursives proposées aux élèves figurent à la fin de cet article.

L’un des groupes est envoyé dans un espace d’attente au CDI menant lui-même à une petite salle où l’enseignante a déjà disposé une caméra sur un pied et des questions plastifiées à retourner. Il s’agit d’y répondre de manière spontanée et argumentée. Aucune autre instruction n’est donnée aux élèves hormis l’indication que ces questions sont à l’image de ce qu’on attend dans la partie entretien du BAC : elles invitent les lecteurs à offrir un regard personnel, sensible et argumenté sur les œuvres lues, sur la littérature en général. La caméra est mise en route et les élèves se présentent individuellement dans la question-box, piochent une question, répondent et sortent de la salle.

Bien souvent, l’activité fait son effet et à la sortie des élèves, le petit groupe de 5 échange autour de leur première prestation, le feedback se fait naturellement entre pairs. A la fin du passage du groupe, l’enseignante est aussi vite mobilisé pour ce retour d’expérience des élèves qui se projettent dans l’entretien, ce qui fait naître de façon évidente la motivation pour s’y préparer. La séance suivante est alors directement accueillie avec soulagement et impatience des élèves !

De l’autre côté du CDI, les élèves sont en lecture des documents proposés par l’enseignante, feuillettent au besoin les œuvres laissées à disposition, consultent s’ils le souhaitent Babelio, discutent avec leur professeure et entre pairs. Dans tous les cas, de multiples regards de lecteurs, réels ou virtuels, viennent se croiser et motiver une lecture personnelle. Une fois l’œuvre cursive retenue par chacun d’entre eux, ils complètent leur premier écrit de lecteur de l’année à coller dans leur carnet de lecteur. L’objectif est de justifier son choix de lecture et de verbaliser son horizon d’attente, autant d’éléments utiles pour formuler, à l’avenir, son expérience de lecture, celle-là même qu’on attendra le jour de l’oral du BAC.

Séance 3 (en demi-groupes) : débriefing ou feedback

Lors de cette séance, nous visionnons les vidéos de la "question-box". La bienveillance de tous est requise dans les consignes données par l’enseignante au préalable. Elle concède aux élèves qu’il est difficile de se voir et de s’entendre mais tout le monde s’accorde sur le fait qu’il est utile de se voir et de s’entendre pour progresser à l’oral. L’objectif de la séance énoncé est de formaliser des stratégies pour réussir l’entretien. Au fur et à mesure des lectures des vidéos, voici les remarques des élèves :

• il est plus pertinent de choisir une œuvre qu’on a vraiment lue et dont on se souvient, d’où l’importance de notes régulières de lecture
• une bonne réponse lors de l’entretien consiste en une réponse cohérente et précise
• une bonne réponse lors de l’entretien consiste en une réponse argumentée
• une bonne réponse lors de l’entretien consiste en une réponse développée proposant des exemples concrets en rapport avec l’œuvre (personnages, passages…)
• une bonne réponse lors de l’entretien peut également proposer une ouverture en sa fin

Ces remarques des élèves deviendront, au cours de l’année, les critères partagés par la classe et l’enseignant pour évaluer l’entretien.

Séance 4 : prise de parole en continu “Je suis expert en…”²

Cette partie ne fait appel à aucune ressource numérique en particulier. Elle permet de plonger les élèves dans une pratique de l’oral : pratique actionnelle autant que réflexive. En voici, les étapes :

• après un brise-glace, l’enseignante organise les groupes de travail selon les post-its collectés qui indiquaient un domaine d’expertise chez les élèves, chaque groupe est constitué d’un expert et de plusieurs auditeurs
• pendant deux minutes, l’expert a carte blanche pour renseigner un maximum ses camarades sur son domaine d’expertise, les auditeurs l’écoutent tout en sachant qu’il devront en fin de séance présenter le domaine d’expertise du camarade
• à la fin des deux minutes, les élèves experts sortent et débriefent avec l’enseignante pendant que les auditeurs préparent des questions (une chacun environ) à poser à l’expert dans l’optique de retransmettre son expertise en fin de séance
• pendant cinq minutes, les élèves posent leurs questions à l’expert, celui-ci est donc amené à compléter son propos
• à la fin de l’échange, les experts prennent congé pour 5 minutes de leurs camarades qui organisent un oral de synthèse sur le champ d’expertise de leurs camarades
• au retour des experts, un membre de chaque groupe fait la présentation du domaine d’expertise au grand groupe

L’activité qui ne dure qu’une heure met les élèves dans une situation d’oral riche mêlant production et écoute. Un retour sur expérience ou feedback est proposé au groupe. Cela permet à l’enseignante de faciliter le transfert de cette activité à celle de l’entretien. Les deux mêlent effectivement oral en continu et échange. Par ailleurs, du point de vue du contenu, l’enseignante fait remarquer aux élèves que d’une expertise sur un domaine en particulier, ils devront, pour l’oral de français, “maîtriser” une œuvre de leur choix pour en parler avec autant d’aisance.

Séance 5 (en demi-groupes) : présentation d’une lecture cursive de son choix

Les élèves, ayant lu leur première œuvre de l’année, sont placés en îlots de 4 environ pour faciliter l’échange et le feedback par les pairs. La mission de l’heure leur est indiquée : composer la première partie de l’entretien qui consiste en une prise de parole en continu révélant à la fois le titre et l’auteur de l’œuvre élue, son intrigue, ses thèmes et la justification du choix de l’œuvre.
Pour commencer, l’enseignante fait entendre la captation qu’elle a enregistrée la veille autour de la présentation d’une œuvre qu’elle venait de lire. En guise de feedback à destination des élèves, elle évoque sans complexes les difficultés éprouvées, donne ses astuces et propose une page de son carnet sur laquelle elle avait griffonné quelques notes organisées. L’objectif de la manœuvre est à nouveau de croiser les regards de lecteurs et de construire des méthodes pour l’oral.
Ensuite, les élèves démarrent leurs oraux en suivant les modalités ci-dessous :

• préparation de notes s’ils en ressentent le besoin
• passage des élèves en îlots puis feedbkack entre pairs
• deuxième passage pour améliorer les premières performances

Enfin, consigne est donnée aux élèves de bien vouloir reproduire leur oral chez eux en s’enregistrant avec leur téléphone portable. Les travaux sont à remettre dans le dossier de dépôt de l’enseignante via un lien fourni aux élèves avec Nuage de AppsEducation. L’enseignante pourra alors porter un regard et des conseils personnalisés à chaque élève (cette étape est renseignée comme “5 bis” dans le scénario de ce TraAM).

Séance 6 (en classe entière) : choix et défense en comités de lecteurs de cinq œuvres parmi quarante extraits proposés par l’Académie Hors-Concours

L’enseignante réunit à nouveau ses élèves au CDI pendant deux heures. En suivant le lien ci-après, un article spécifique sur le sujet peut éclairer les mouvements de l’activité.
A la fin de la séance qui comporte lecture et argumentation à l’oral, les élèves votent individuellement avec leurs téléphones portables pour les cinq œuvres retenues.
Un mois plus tard, après connaissance des œuvres élues au niveau national, les élèves choisiront et auront en leur possession leur deuxième œuvre cursive. Ils pourront ainsi démarrer leur deuxième lecture. Ce dernier temps consacré à la lecture personnelle se fait hors-classe et est évoqué comme séance “6. bis” dans le scénario.

Séance 7 (en demi-groupes) : préparation et organisation d’interviews ou entretiens de lecteurs

Cette séance intervient après la lecture de la deuxième œuvre cursive par les élèves. L’enseignante explique aux élèves qu’ils vont aborder la préparation de la deuxième partie de l’entretien constituée d’un échange avec un enseignante examinateur durant 6 minutes.

L’enseignante organise sa classe en îlots de quatre élèves. Les élèves arrivent en classe avec l’œuvre avec laquelle ils souhaitaient travailler. Avant d’entrer dans la séance à proprement parler, ils ajoutent un postit à l’attention de leurs camarades. Ce postit contient un bref résumé de l’œuvre, la liste des thèmes principaux de celle-ci. Le format du post-it est voulu par l’enseignante : il contraint les élèves à rédiger une courte note qui va et faciliter l’activité qui suivra et limiter la longueur de la séance.

La rédaction d’un post-it à destination du camarade qui va choisir les questions à leur poser remplit la double fonction de réactiver la mémoire des élèves autour de leur oeuvre et d’informer suffisamment les élèves "interrogateurs" pour sélectionner avec pertinence leurs questions à l’instar de l’enseignant "examinateur" le jour du BAC.

Il est ensuite confié, à chaque élève, les missions suivantes :

• prendre connaissance du postit rédigé par son camarade
• sélectionner une à deux questions parmi toutes celles proposées dans le recueil “Réveille tous les lecteurs qui sommeillent en toi !” (à découvrir et télécharger plus bas) que l’enseignante a remis à chacun des élèves sous la forme de 6 feuilles A5 agrafées
• poser la ou les questions à un camarade de son choix
• si l’élève n’est ni interrogé, ni celui qui pose des questions mais qu’il est auditeur, il évaluera la qualité de la prestation de celui qui est interrogé à partir des critères formulés par les élèves eux-mêmes en début d’année que l’enseignante a pris la peine de réactiver auprès des élèves en rappelant l’activité de la "question-box". Elle a également formalisé les critères de réussite sur la séance fournie aux élèves
• faire un retour ou prendre en compte les conseils formulés selon le rôle joué par chacun

Oeuvre cursive en main, post-it à l’attention d’un camarade, recueil de questions organisées selon les postures, les élèves profitent désormais de la séance en toute autonomie et l’enseignant peut alors devenir une oreille attentive pour ses élèves.

L’étonnement des élèves à la découverte des questions est assez remarquable. Ils se délectent des questions qu’ils vont poser et s’interrogent sur ce qu’ils répondraient. Le classement avec les postures de lecteurs rend très lisibles les ressources à mobiliser d’autant que les élèves sont familiers du dispositif pédagogique déployé dans les séances de lecture littéraire en classe.

Les petits recueils de questions sont des supports de travail concrets qui projettent les élèves dans la réalité de l’entretien mais il seront aussi des supports de préparation à la fin de la séance. Les élèves en apprécient la lecture.

Évidemment, les rôles s’échangent au cours de cette séance, c’est là son intérêt. Interrogateur, évaluateur et élève lecteur / orateur, les élèves observent, vivent et sont acteurs des entretiens. L’activité implique les élèves autant qu’elle les pousse dans une attitude réflexive de la pratique de l’oral. Il arrive également qu’à une même tablée, les œuvres soient les mêmes. Cela peut présenter des avantages puisque les regards et perceptions des élèves sur les œuvres s’entrecroisent. L’effet miroir remplit donc une double fonction couvrant les deux enjeux de l’épreuve : lecture et oral.

Dans la perspective d’un réel entraînement avant les oraux blancs et à plus long terme avant l’oral officiel de l’EAF, l’enseignante confie également aux élèves deux liens vers des roues regroupant toutes les questions classées évidemment par postures, en fin de séance.

Il est possible de profiter de ces roues ci-dessous :

• roue 1
• roue 2

De la sorte, le numérique devient un parfait allié pour l’entraînement personnel de l’élève. En actionnant chacune des roues, l’élève est plongé devant le caractère parfois surprenant des questions grâce au caractère aléatoire de l’outil. Ainsi, il améliore sa répartie face à une question.

Séance 8 (en demi-groupes) : "question-box" et rédaction de critiques littéraires

A nouveau, cette séance pousse les élèves à se montrer autonomes. Elle fonctionne comme dans la séance 2 à la différence près que l’activité de choix d’une lecture cursive à partir d’un dossier réalisé par l’enseignante est remplacée par la lecture de critiques et l’écriture d’une critique personnelle sur le site Babelio.

Évidemment, l’enseignante a préparé dans sa séance quelques conseils pour la rédaction d’une critique que les élèves reçoivent dans leur fiche de séance. Lire les critiques d’autres internautes sur Babelio leur permet de se confronter à une multiplicité d’autres subjectivités de lecteurs et de la sorte d’élargir, de consolider, d’enrichir leur propre subjectivité.

De manière tournante, les groupes d’élèves interrompent leur travail de critique pour se rendre par groupes dans la "question-box", celle de début d’année qui les avait tant inquiétés. Il leur est spécifié qu’un retour sur ces oraux, à titre individuel, sera opéré. Les élèves ont carte blanche pour gérer la progression du groupe dans la "question-box" : seul, en groupes, à deux. Les élèves ont alors une nette préférence pour le collectif. On perçoit nettement l’enthousiasme des orateurs, l’implication des sujets lecteurs qui sont aussi spontanés que méthodiques dans leurs oraux.

Séance 9 (en demi-groupes) : retour sur la question box et derniers conseils pour l’oral

Pendant que chaque îlot est occupé à une préparation de lecture à voix haute (activité qui n’entre pas dans le cadre de ce projet TraAM), l’enseignante va à la rencontre de ses élèves avec son ordinateur. Elle réalise la lecture critique des vidéos de la "question-box" avec chacun d’entre eux. Dans un temps qui doit rester resserré pour permettre un retour à chacun des élèves dans l’heure, l’enseignante a à cœur :

• de prendre en compte la parole de l’élève sur ce feedback
• de mettre en lumière les réussites
• de projeter les élèves sur les prochains entretiens en livrant un conseil
• de confronter évidemment son regard de lecteur sur l’œuvre avec celui de l’élève dans une forme de partage de lecteur à lecteur, la lecture d’une œuvre n’étant jamais réellement terminée

Cette séance est essentielle pour poursuivre les progrès à l’oral, la réflexion sur la lecture et développer la confiance et des orateurs et des lecteurs qui se sentent alors de plus en plus légitimes à parler et à faire part de leurs pensées et sensibilités sur une œuvre littéraire.

Bilan

Cette expérimentation d’une préparation à l’entretien tout au long de l’année a clairement permis aux élèves de construire des compétences orales mais également de percevoir un réel enjeu dans leurs lectures cursives. En modulant les approches, en s’inscrivant dans une logique d’échange, les élèves ont gagné en légitimité et en assurance dans leurs regards de lecteurs et également dans leurs performances orales.

Pour le vérifier, il n’y a qu’à relire la première vidéo et les vidéos finales dans lesquelles les sourires et les productions plus abouties et assurées sont perceptibles.

Enfin, les élèves ont vraiment eu la sensation d’être préparés à cette partie de l’oral si souvent délaissée et pourtant si riche pour notre discipline. Au-delà des compétences purement disciplinaires, toutes ces séances qui ont laissé les élèves dans une grande autonomie ont été des séances productives, foisonnantes où chacun a toujours travaillé, avancé avec plaisir, enseignante comme élèves.
Le numérique a permis à l’enseignante de capter les productions des élèves sans réel besoin d’une maîtrise technique.

De la sorte, l’apprentissage de l’oral a pu :

• être concrétisé par une production individualisée et visible pour tous, ce qui évidemment valorise les élèves et crée l’émulation
• être régulièrement mis à distance et réfléchi, la vidéo rendant possible des feedbacks collectifs et individuels répétés

Comme l’enseignante s’est également filmée, les élèves ont pu modéliser dans une certaine mesure et surtout partager autour de l’expérience de l’entretien. Cette prise de risque fut tout à fait nécessaire pour engager les élèves dans un usage décomplexé de la vidéo.
Le numérique n’incluait pas uniquement l’usage de la vidéo dans ce projet, les roues aléatoires sont devenues des outils d’entraînement qui ont dépassé le temps des séances. Les élèves étaient désormais autonomes dans la suite à donner à leur entraînement.

Écueils et perspectives

Le scénario fut une réussite à bien des égards. Les outils peuvent encore évoluer, c’est également leur intérêt, notamment les recueils de questions et les roues aléatoires. C’est un élément que l’enseignante a rapidement ressenti lorsqu’elle a mobilisé son recueil lors des oraux blancs avec d’autres élèves que les siens. En effet, certains d’entre eux avaient fait le choix d’autres genres que celui du roman. Il serait donc profitable de proposer des questions plus orientées vers ces genres parfois.

Chemin faisant, l’enseignante imagine donner davantage de place encore à la voix et au corps de ses lecteurs-orateurs. En ce sens, on peut aisément proposer qu’en 2nde, dans une année un peu moins exigeante que celle des premières générales, les élèves aient en projet de construire un booktube. Autre perspective, autre scénario mais mêmes compétences et outils pour créer une synergie entre oral et lecture.

Documents fabriqués par l’enseignante et fournis aux élèves

Séance 2 (en demi-groupes) : choix de lecture cursive 1 et "question-box"

 Fiches de séance et outils distribués aux élèves :

seance_groupe_-_lecture_cursive_et_oral (PDF de 298.3 ko)

questions_-_miroir_de_lecteurs (PDF de 59.4 ko)

seance_groupe_1_lc_carnet_de_lecteur (PDF de 88.2 ko)

 Dossiers de présentation des œuvres distribués aux élèves :

Dossier 1 - La Religieuse, Denis Diderot (PDF de 217.1 ko)

Dossier 2 - La Servante écarlate (PDF de 182.9 ko)

Dossier 3 - Les Victorieuses, Laëtitia Colombani (PDF de 182 ko)

Dossier 4 - Nellie Bly (PDF de 303.6 ko)

Dossier 5 - Que sur toi se lamente le Tigre, Emilienne Malfatto (PDF de 177.7 ko)

Séance 7 (en demi-groupes) : préparation et organisation d’interviews ou entretiens de lecteurs

Ci-dessous, les six pages du recueil de questions "Réveille tous les lecteurs qui sommeillent en toi" organisé en fonction des postures de lecteurs :

Page de garde (PDF de 102.3 ko)

Posture voyageur (PDF de 151.2 ko)

Posture lecteur cultivé (PDF de 145.4 ko)

Posture philosophe (PDF de 143 ko)

Posture stylisticien (PDF de 149.2 ko)

Posture sensible (PDF de 147.6 ko)