Un SPIP pour et par les élèves en Histoire Géographie au collège publié le 14/10/2008  - mis à jour le 13/05/2010

TUIC / B2I / tout niveau /

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Actualité : Bilan exhaustif au bout de deux années de pratique exprimé dans l’article publié le 16 avril 2010 sur le site des Clionautes.

Depuis septembre 2007, j’utilise avec les élèves du collège Anne Frank à Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres) un SPIP en histoire géographie et éducation civique.

Logo SPIP

Qu’est-ce qu’un SPIP ? Réponse d’une non spécialiste.

Vous naviguez actuellement sur un SPIP, vous en avez donc l’expérience.
SPIP signifie "Système de publication pour l’internet partagé" et l’on trouve tout ce qu’il est bon de savoir sur le site officiel.
Un SPIP est un C.M.S. (Content management system) comme il en existe d’autres, il a l’avantage d’être libre (open source), gratuit et surtout facile à prendre en main tant du côté rédacteur que du côté administrateur. En effet, tout l’environnement et les outils du site public (sommaires, moteur de recherche, onglets, liste des rédacteurs, une...) sont générés de façon automatique.
Il s’agit donc d’un site dynamique et collaboratif dont le contenu est modifiable par toutes les personnes ayant le statut de rédacteur ou d’administrateur.

Quels usages pédagogiques de ce SPIP ?

La mise à disposition de ressources, la classe hors les murs

Le SPIP permet la mise à disposition des élèves de ressources diverses (liens, devoirs et corrigés, exercices interactifs, méthodologie, cours...) sur lesquelles je ne m’étendrai pas car dans cette fonction, un SPIP ne se distingue pas vraiment d’un site statique.
Un mot néanmoins sur la zone d’accès restreint du SPIP : les ressources du Web ou libres de droits sont présentes sur le site public tandis que les ressources spécifiques1 à chaque chapitre ne sont accessibles qu’aux personnes qui en ont les droits, les élèves2.

Ces pages, auxquelles les "simples" visiteurs n’ont pas accès, offrent aux élèves :

  • les diaporamas du cours mis en ligne à la fin de chaque séquence,
  • des ressources complémentaires utilisées ou non en classe pour leur permettre de revoir ou d’approfondir.
    • des fichiers audio (une chanson engagée, un témoignage de résistant...),
    • des vidéos en ligne sur le site TV ou l’INA,
    • des liens vers des sites Web portant spécifiquement sur le thème du chapitre,
    • des dossiers complets sur Curiosphère par exemple ou encore des expositions en ligne sur la BNF...

Faire rédiger des articles par les élèves, une pédagogie active et motivante.

C’est la réelle plus-value d’un site dynamique et collaboratif par rapport à un site statique. En effet, comme l’écrit Serge Pouts-Lajus dans les Cahiers pédagogiques intitulés "Le numérique à l’école"3 : "Efficacité pédagogique maximum des TIC quand les machines sont mises entre les mains des élèves".
Aussi, je demande aux élèves tout au long de l’année de réaliser sous forme d’articles publiés sur le SPIP :

  • des travaux en autonomie,
  • des synthèses suite à une activité en classe,
  • la trace écrite de travaux présentés à l’oral ,
  • des productions à l’issue d’une sortie pédagogique,
    Je place également sur le SPIP les productions des élèves réalisées de manière collective (exposés, cartes mentales...) mais c’est lorsque les élèves sont rédacteurs que les compétences (disciplinaires, transversales et en matière de TUIC) mobilisées sont les plus intéressantes.
    J’offre également la possibilité aux élèves de me proposer des articles de façon spontanée... mais sans succès pour le moment. Un point sur lequel porter ma réflexion. Il n’est pas rare que les élèves me proposent des sites Web, que je référence alors sur SPIP.

La publication est facteur de motivation parce que l’élève participe à la construction du savoir collectif en réalisant des travaux qui ne sont pas seulement destinés au professeur. Le respect des règles éditoriales (expression écrite, citation des sources…) n’est pas exigé de façon artificielle, il l’est par la publication en ligne qui responsabilise l’élève.

Le but n’est pas d’évaluer un travail final « parfait » mais bien de former les élèves. L’outil permet une grande facilité pour retravailler l’article et y apporter des corrections. Le professeur et l’élève utilisent le forum attaché à chaque article pour échanger en permettant plusieurs allers retours entre les remarques du professeur et les corrections faites par l’élève. SPIP permet également un suivi des modifications de l’article, une aide précieuse quand on suit le travail de plusieurs dizaines d’élèves.
Cela prend beaucoup de temps, je ne le cache pas mais je sais que tout élève sérieux suivant les consignes et les conseils personnalisés peut obtenir une excellente note, et c’est le cas.
Je remarque également qu’avec certains adolescents, la communication écrite (par les commentaires attachés à l’article ou bien par courriel au sujet de leur travail) est beaucoup plus riche que celle que j’obtiens oralement dans l’enceinte du collège. De nombreux élèves profitent de cet espace confidentiel pour solliciter des conseils qu’ils suivent sérieusement alors qu’ils ne feraient pas la démarche de le faire devant leurs camarades.
De mon côté, le fait de pouvoir développer des appréciations en prenant le temps me permet à la fois de préciser et de nuancer ma pensée, ce qui n’est pas toujours possible dans le temps du collège.

Un SPIP est également un outil précieux pour tout travail d’équipe.

(1) Celles qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre des accords sectoriels sur l’utilisation des oeuvres protégées à des fins d’enseignement et de recherche (BO n°5 1/02/07)

(2) Cette nécessité pour les élèves de s’identifier et d’entrer un mot de passe pour accéder à ces ressources est une façon concrète d’aborder avec eux la question des droits, compétence C.2.3 du B2I collège : "utiliser des documents en respectant le droit".

(3) N°446 des Cahiers pédagogiques, octobre 2006