BAC + : valoriser l’ambition des élèves publié le 07/06/2009  - mis à jour le 15/06/2009

L’expérimentation (article 34, de la Loi d’orientation), intitulée BAC +, d’impulsion académique, a été validée début 2008.
Elle concerne les baccalauréats professionnels et technologiques et vise à conduire davantage de jeunes bacheliers vers un diplôme de l’enseignement supérieur en incitant ceux qui en ont l’ambition à intégrer des filières universitaires courtes professionnalisantes.

Des projets communs sont élaborés par les équipes pédagogiques de LP, LGT et IUT ; l’objectif est de sensibiliser les bacheliers aux formations de l’enseignement supérieur et créer des conditions favorables d’échanges de savoirs afin de vérifier leur aptitude à prétendre à des poursuites d’études.

La MEIPPE accompagne, dans leurs nouvelles pratiques, les équipes engagées depuis quelques mois dans cette action qui valorise l’ambition et le projet personnel de l’élève.
5 lycées professionnels du secteur automobile ont été accompagnés l’année dernière, non seulement de façon individuelle, mais aussi lors de temps d’échanges en réseau :

LP G. Barré - Niort (PDF de 52.5 ko)
LP Albert Grégoire - Soyaux (PDF de 65.6 ko)
LP Réaumur - Poitiers (PDF de 70.3 ko)

Nous proposons, au terme d’une année d’expérimentation, une première analyse qui s’appuie sur des temps de mutualisation de pratiques, ainsi que sur les retours d’expérience, rédigés par les équipes accompagnées.


Première évaluation concernant les pratiques professionnelles développées au cours du projet

des partages de savoirs engendrant des changements de pratiques

Les enseignants soulignent que les échanges pédagogiques lors de l’élaboration de projets communs sont fructueux et qu’ils ont un effet « stimulant » sur leurs pratiques.

  • Cette démarche, qui permet de favoriser les partages de savoirs et de pratiques, incite un certain nombre d’enseignants à modifier, par exemple, les apports pédagogiques proposés aux élèves ; ainsi, une équipe souligne que cette action a confirmé le fait qu’il était important d’accentuer, en amont, le travail sur les savoirs fondamentaux
  • Des changements de posture sont également à noter, qui favorisent la réflexion sur la motivation des élèves, sur leur ambition et leurs opportunités en matière d’orientation.
  • Développement d’outils communs pour la mise en œuvre de cette opération : outils d’analyse, d’évaluation qui ont renforcé le travail d’équipe.

Cette expérimentation a donc permis aux enseignants de réguler ponctuellement leur approche pédagogique et leurs pratiques et de proposer une réflexion différente sur l’orientation.

La question de l’orientation : de nouvelles représentations et perspectives

L’expérimentation a été conduite en étroite collaboration avec les conseillers d’orientation psychologues qui ont pu, à cette occasion, mener une réflexion approfondie avec les bacheliers sur leur projet personnel.
L’analyse s’est poursuivie avec les enseignants ; en effet, grâce à ce travail d’échanges très concrets sur site, ils ont fait découvrir aux élèves, non seulement, les différentes opportunités qui s’offraient à eux en matière de poursuites d’études, mais ils ont également pu amorcer une réflexion sur leur ambition, leur motivation et leurs potentialités.

Les premiers impacts visibles sur les élèves

  • Des changements de comportement et de posture

Les équipes remarquent que ce projet a eu pour premier effet d’engendrer une stimulation réelle liée, certes au développement des projets communs, mais surtout aux enjeux de cette opération. « Une certaine émulation a pu être observée car ce groupe a eu un effet moteur au sein de la classe dans toutes les matières ».
Certains élèves ont en effet surpris par leur engagement, leur implication (y compris pendant les stages et hors temps scolaire), leur aisance lors de leur prestation orale le jour de la soutenance. Ils se sont souvent montrés plus sûrs d’eux, par la suite, après avoir découvert les champs possibles en matière d’orientation et de perspectives personnelles.
Leur regard sur leur contexte de travail a parfois changé, suite aux discussions menées avec les étudiants. Les bacheliers ont pu s’inscrire dans un véritable travail collaboratif avec des échanges de savoirs, de compétences et de point de vue ; c’est ainsi qu’un enseignant relève qu’ « à travers ces projets communs, les élèves d’IUT (de culture scientifique) ont pu apporter leurs connaissances dans le domaine des méthodes de travail et des calculs numériques et les bacheliers ont apporté leurs connaissances pratiques et ont fait part de leur expérience, entre autre en montage-démontage de mécanisme ».


Les conditions de réussite pour la mise en œuvre et les éléments de transfert

Un certain nombre de points, clairement identifiés dans les retours d’expérience des équipes, sont à mettre en évidence.

Les freins

  • une présentation tardive du projet a obligé les équipes à travailler dans l’urgence avec les élèves ;
  • la dérogation concernant les temps dégagés sur les heures de PPCP n’a pas toujours été prise en compte car les équipes ont estimé qu’elles ne pouvaient pas s’en dispenser

Les leviers

  • Des équipes très impliquées de part et d’autre qui ont fait en sorte que l’opération réussisse (accueil, mise en œuvre facilitée, découverte des différents ateliers, accompagnement des élèves…..) ;
  • Le temps spécifique, complémentaire, qui a été consacré à cette action ;
  • La proximité de certains sites a facilité le travail d’échanges, qu’il s’agisse des visites ou bien de la réalisation des projets en binômes.

Conclusion et perspectives

Nous pouvons ainsi avancer que cette expérimentation a eu des incidences sur les pratiques des enseignants et sur les élèves concernés.

Un travail de régulation et d’amélioration de l’action a été envisagé par les équipes depuis la rentrée 2008 qui porte notamment sur les points suivants :

  • Une communication proposée plus tôt en direction des familles et des élèves ;
  • une réflexion plus approfondie sur les outils d’évaluation et de suivi ;
  • une répartition parfois différente des groupes concernés ;
  • une plus grande diversité des sites visités et des offres de formation présentées ;
  • un suivi de cohorte au niveau des BTS et des IUT est engagé.

Notons enfin que cette expérimentation, dont la plus–value a été soulignée aussi bien sur la pratique des enseignants que sur les élèves, a eu un effet que nous pourrions nommer « effet spirale » puisque d’autres enseignants du même secteur, dans les établissements concernés, s’inscrivent progressivement dans la démarche aux côtés de leurs collègues déjà engagés, et puisqu’un autre secteur, le tertiaire, participe depuis la rentrée 2008 à cette dynamique.