Droit de vote des femmes - Débat reconstitution en classe publié le 14/11/2017
Troisième - Activité pédagogique - EMC
Présentation de l’activité
- Le droit de vote des femmes françaises :
activité pédagogique autour de la proposition de loi du député Pierre-Etienne Flandin visant à accorder le droit de vote aux femmes françaises en 1919. Cette étude pourra avantageusement s’appuyer sur le docu-fiction "La Française doit voter" de Pierre Cazeneneuve, 2007. Durée : 1H en classe.
- Insertion dans la programmation :
une étude EMC qui sera idéalement réalisée après le chapitre d’histoire sur la Première Guerre mondiale dans le cadre d’un chapitre d’EMC abordant la citoyenneté et le droit de vote en France. La problématique de cette activité peut être : "Pourquoi la France a-t-elle tant tardé à accorder le droit de vote aux femmes ?"
- Capacités EMC :
- "Sensibilité" = comprendre l’indignation légitime des femmes discriminées par le refus du droit de vote
- "Droit et règle" = comprendre qu’une République qui se veut démocratique ne peut pas refuser le droit de vote aux femmes
- "Jugement" = comprendre la nécessité de l’égalité homme / femme
- "L’engagement" = participer activement aux échanges en classe et éventuellement produire un document.
- Compétences disciplinaires histoire-géographie :
- "Raisonner" = se poser des questions par rapport au droit de vote tardif accordé aux femmes en France
- "Langages" = s’exprimer à l’oral.
Déroulement de l’activité :
Étape 1 = Réflexion de départ
Distribuer la fiche activité élève (pièce jointe ci-dessous) et demander à chaque élève de réfléchir à cette question "Pourquoi la France a-t-elle tant tardé à donner le droit de vote aux femmes ?" Chaque élève formule par écrit une hypothèse. Les hypothèses sont évoquées brièvement à l’oral.
Étape 2 = Reconstitution débat
Projection en 1919 au moment du débat sur la proposition de loi Flandin. Les filles doivent défendre les arguments des suffragettes favorables au droit de vote, tandis que les garçons s’opposent au contraire au droit de vote des femmes et incarnent le machisme dominant la société française d’alors. Ces arguments sont présentés dans 2 fiches distribuées aux élèves (pièces jointes ci-dessous). On peut envisager ce débat de 2 manières :
- 1ère possibilité = diviser la classe en petits groupes de filles et de garçons et attribuer à chaque groupe un argument à défendre (débat qui mobilise donc tous les élèves à tour de rôle).
- 2ème possibilité = demander à deux petits groupes motivés de jouer l’intégralité du débat pendant que les autres élèves écoutent et identifient les arguments et contre-arguments avancés.
On encouragera bien sûr les élèves qui imagineraient d’autres arguments et on appréciera que ce débat soit joué avec cœur et vigueur !!
Étape 3 = Bilan
Faire le point en notant sur la fiche élève quelques arguments et contre-arguments par rapport à la proposition de loi Flandin de 1919. Expliquer aux élèves que la loi Flandin sera adoptée par la Chambre des députés mais rejetée par le Sénat (qui rejettera par la suite plusieurs autres propositions). Terminer l’étude en expliquant comment les femmes obtiennent finalement le droit de vote en 1944-1945 (légitimité suite à l’action essentielle des femmes résistantes, décision du GPRF présidé par De Gaulle...)
Remarques
Remarque 1 : on pourra utilement illustrer cette étude en diffusant de courts passages du docu-fiction "La Française doit voter", en particulier des extraits de l’intervention des députés Pierre-Etienne Flandin (rapporteur de la loi) et Edmond Lefebvre du Prey (opposé à la loi). Ce docu-fiction présente également des passages explicatifs lumineux appuyés sur des images d’époque. Une belle réalisation.
Remarque 2 : on pourra poursuivre ce travail en demandant aux élèves de réaliser un travail complémentaire comme une affiche, une biographie (sur Louise Weiss par exemple)...
Remarque 3 : j’ai testé cette activité en classe et elle a bien fonctionné. La plupart des élèves ont été enthousiastes et ont été des acteurs convaincants. Le machisme de certains garçons n’étant visiblement pas seulement "joué" pour la reconstitution, j’ai poursuivi cette étude par un point sur le sexisme en France (en politique, dans la publicité, dans la vie quotidienne).