Aide pour une mise en oeuvre efficace des PPRE publié le 29/09/2008

Contribution du groupe académique "PPRE", académie de Poitiers, septembre 2008. (Coordination : Jean-Baptiste Lepetz, IA-IPR et Chantal Ripoche, IEN)

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Préambule

La mise en œuvre des Programmes Personnalisés de Réussite Educative (PPRE) répond à des objectifs clairs qui s’inscrivent dans le cadre défini par les orientations nationales et académiques de la politique éducative. L’article 16 de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 prévoit en effet qu’ «  à tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu’il apparaît qu’un élève risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d’un cycle, le directeur d’école ou le chef d’établissement propose aux parents ou au responsable légal de l’élève de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative  ». La circulaire n° 2006-058 du 30 mars 2006, qui précise par ailleurs que le PPRE est « tout autant une modalité de prévention de la difficulté scolaire, visant à empêcher un redoublement, qu’un accompagnement de celui-ci lorsqu’il n’a pu être évité  », fait entendre une résonance toute particulière dans notre contexte académique (marqué par un taux de redoublement des élèves au collège encore supérieur à la moyenne nationale). La mise en œuvre des PPRE s’inscrit dès lors pleinement dans celle du nouveau projet académique 2008-2012 et vise en particulier les objectifs 1 (« accompagner l’évolution de la pédagogie en encourageant des changements de pratiques ») et 2 (« donner toutes les chances, à travers des stratégies ambitieuses, aux élèves les plus fragiles ») de la priorité 1 : « garantir un parcours de réussite à tous les élèves ».

  • La recherche d’une mise en œuvre efficace des PPRE (désormais étendue du cycle des apprentissages fondamentaux de l’école primaire au cycle central du collège) doit conduire à une réflexion pédagogique préalable de l’ensemble des professionnels concernés (dont le lieu privilégié est sans doute le conseil des maîtres à l’école primaire et le conseil pédagogique au collège) afin d’inscrire le PPRE dans le contexte particulier de l’école ou du collège et de définir ses modalités d’organisation en fonction de la politique de l’école ou de l’établissement et de leurs contraintes. Faire l’économie de cette réflexion stratégique préalable, qui doit permettre de définir clairement, pour l’ensemble des acteurs, le cadre partagé et la forme générale du PPRE de l’établissement, interdit de concevoir la nouveauté et l’intérêt propre de cette forme d’aide et l’expose alors au risque de l’assimiler et de la réduire à un dispositif de soutien disciplinaire annuel.
  • Le PPRE gagne à être conçu, présenté et mis en œuvre d’abord et avant tout comme un outil de (re)motivation, de (re)mise en confiance de l’élève à qui il doit être possible, au terme de quelques semaines d’engagement dans un PPRE, de faire mesurer la réalité d’un progrès accompli et d’un écart encourageant entre une situation de départ et une situation d’arrivée. Viser un tel objectif conduit à envisager cette nouvelle forme d’aide pédagogique comme une démarche d’équipe qui doit impliquer fortement l’élève et qui associe significativement sa famille.
  • La mise en œuvre efficace des PPRE doit permettre d’éviter une prise en charge uniquement externalisée de la difficulté scolaire. Le lieu premier et privilégié de cette mise en œuvre est donc bien dès lors la classe, autour de laquelle certaines actions ou certains dispositifs spécifiques associés prendront véritablement tout leur sens. La mise en œuvre du PPRE ne concerne donc pas, au collège, un ou deux professeurs d’une division, mais l’ensemble le plus large possible des membres de la communauté éducative.
  • Cette implication commune et cohérente des acteurs, dans et hors la classe, rend précieux et particulièrement opérant le texte du Socle commun : celui-ci peut en effet, par exemple, être préalablement lu ou relu par chacun dans le but de dresser la liste, au sein de chacun des sept grands piliers ou grandes compétences, des capacités et des attitudes transversales qui peuvent être travaillées dans des cadres disciplinaires variés, avec les quelques élèves concernés. Les objectifs opérationnels de tout PPRE, ainsi rapportés au Socle commun, seront à la fois ciblés et consistants, dûment identifiés sur un document formalisé.

La conception initiale de ce document formalisé (à laquelle chacun est invité à prendre part et qui peut être discuté au sein du conseil des maîtres et du conseil pédagogique) offre tout d’abord, on l’a dit, l’occasion privilégiée d’une définition de la nature et de la place spécifique de cette nouvelle forme d’aide au sein de l’établissement. Le renseignement de chaque document formalisé pour les élèves concernés, par exemple au retour des congés ou au début d’un trimestre, à partir d’une analyse initiale faite d’observations et d’évaluations, formelles et informelles, permet par ailleurs d’expliciter, pour l’élève, pour les professeurs et pour les parents, les objectifs visés, les démarches mises en œuvre dans la classe et la nature des actions éventuelles hors la classe qui les prolongent (soutien disciplinaire, dispositifs d’aide personnalisée, accompagnement éducatif, concours de la famille, etc.). Le document formalisé vient enfin faciliter la mesure des progrès réalisés par l’élève, relativement aux objectifs définis initialement quelques semaines plus tôt, et dont l’intéressé, le professeur des écoles ou le professeur principal et le parent prennent acte au cours d’un entretien de sortie de PPRE, qui, s’il est conduit par le directeur de l’école ou l’un des membres de l’équipe de direction prendra alors toute sa valeur symbolique et sa capacité mobilisatrice.

Le groupe académique propose à toute équipe qui souhaite, à l’école ou au collège, coordonner son action, une aide à la mise en œuvre des PPRE.