Être RUPN en 2024 publié le 09/09/2024 - mis à jour le 26/09/2024
Chaque année un questionnaire est adressé aux RUPN1 pour les inviter à faire le bilan de leur année et en dégager des pistes pour leur accompagnement.
446 personnes ont exercé la mission de RUPN cette année, soit une moyenne de 2,23 personnes par établissement.
145 ont répondu au questionnaire, soit 32 % (baisse de 10% par rapport à l’an dernier, peut-être parce qu’il n’y a pas eu de rappel envoyé).
89 de ces personnes sont RUPN en collèges, 33 en lycées, 20 en LP et 3 en EREA.
Certaines difficultés demeurent : l’usage du numérique pour l’éducation reste un sujet peu populaire chez leurs collègues, qui expriment aussi du découragement notamment concernant leurs conditions de travail et dans certains lieux le mauvais état du matériel. La gestion du temps et de l’agenda reste une question délicate.
Ce qui avance : une meilleure relation avec les partenaires (moins de lenteur signalée dans le traitement des tickets d’assistance). Une réflexion partagée sur les questions sociales et de santé liées à l’usage des écrans.
Diffuser des informations utiles sur le numérique dans l’éducation
Les newsletters sont appréciées, notamment les lettres diffusées par les équipes départementales ou par le SRANE.
Pour se tenir informées 30 % des personnes utilisent les réseaux sociaux. Les plus cités sont X (anciennement Twitter), Facebook, Tchap, Instagram. 26 % s’appuient sur des personnes ressources, les plus citées étant les collègues RUPN et du SRANE.
Exemple de document de synthèse créé par un RUPN pour ses collègues (LP Branly).
Parmi les informations qui ont fait défaut 2 personnes signalent « Comment utiliser l’IA ? »
Pour connaître les besoins, certain.es RUPN sondent les collègues régulièrement (voir exemples).
Organiser ou faciliter des échanges professionnels autour du numérique
Beaucoup des personnes aimeraient apprendre des méthodes pour le faire.
Les méthodes les plus utilisées :
Discussions à la demande avec les collègues et mises en relation
Café numérique. L’un d’eux détaille "Réunion mensuelle ouverte aux collègues (enseignants, tous personnels, et inviter des élèves est envisagé). Nous évoquons l’actualité numérique ; échangeons et débattons sur les usages (temps devant les écrans, l’IA et l’esprit critique...) ; mutualisons nos pratiques et outils ; nous réglons les problèmes et je réponds aux besoins du moment (comment utiliser pix-orga ou changer son mot de passe intranet académique…)". Un autre précise « une fois par semaine entre 12h45 et 13h40 »
Ateliers thématiques (mais c’est compliqué de "motiver" les collègues qui y sont peu présents).
Exemple de méthode de Café numérique
Mettre en place des mini-ateliers de formation

Infographie : Une mallette
de 15 tablettes pour 30 élèves...
On s’organise !!
53 % ont mis en place des ateliers de formation, et 12 % constatent que ça n’a pas bien fonctionné.
Sont exprimées les difficultés liées au manque d’envie (découragement des profs), de temps (tâches multiples) et d’agendas (services partagés entre plusieurs établissements…).
En grande majorité ces ateliers concernaient la prise en mains d’outils
Thèmes cités par ordre décroissant de fréquence :
• Apps éducation
• Pix et organisation de Pix dans l’établissement (24% en ont fait sur ce thème)
• outils de l’ENT
• la Digitale
• Pearltrees
• Pronote
• diaporama
• prise en main PC
• prise en main tablettes
Les ateliers concernant des pratiques pédagogiques sont peu proposés (16% des personnes interrogées). Thèmes évoqués : l’hybridation de l’enseignement, l’utilisation des QCM, l’écriture collaborative, l’intercorrection par les pairs.
Accompagner les collègues dans le cadre de leurs projets
20 % des répondants ne sont jamais consultés par leurs collègues quand ils mettent en place des projets.
Pour les autres, les thèmes de consultations les plus mentionnés sont les projets Erasmus, la demande de ressources pour des activités spécifiques nécessitant l’utilisation du numérique (ex Escape game…) et eTwinning
Participer au pilotage du numérique
Sur les 95 personnes qui ont aidé au pilotage 73 l’ont fait sur des questions d’équipement, 36 pour la concertation (comités de pilotage), 37 sur des plans de développement ou d’amélioration (parfois en lien avec Schematic, la co-éducation, l’inclusion, des compétences numériques, "Devoirs faits").
Les 15 % qui n’ont pas aidé au pilotage l’expliquent ainsi :
un autre RUPN s’en est occupé dans l’établissement,
absence de pilotage du numérique
un pilotage auquel le RUPN n’est pas associé.
Relations avec les partenaires
Sauf exception les relations avec les partenaires sont bonnes, notamment avec la collectivité territoriale et le SRANE. Des personnes de la Charente Maritime signalent qu’elles aimeraient pouvoir faire plus directement les demandes d’assistance par Seren-IT.
Relations avec le dispositif d’assistance académique : satisfaction dans l’ensemble et beaucoup n’ont pas eu l’occasion de l’utiliser cette année, ce qui est plutôt bon signe.
Dans les projets pour l’année qui suit sont évoqués plusieurs fois :
le développement d’ateliers pour les parents,
la formation sur l’utilisation de Apps éducation,
multiplier les ateliers présentant les outils (tablettes, outils de l’ENT).
Leurs suggestions au rectorat pour améliorer l’usage du numérique éducatif
Proposer des formations sur le terrain en présentiel afin de permettre un réel échange et une prise en main du matériel et des applications/logiciels
Avoir du matériel qui fonctionne !
Création d’un "labo de Culture Numérique" (par analogie aux labo maths) pour analyser nos pratiques, expérimenter, veille d’information, faire le lien avec la recherche (Techne, INRIA...)
créer un moment particulier dans l’année (sur quoi ? quand ? avec qui ? des parents, des élèves...)
création de nouveaux murs virtuels de ressources (orientation - parcours avenir / EBEP).
Former aux applications institutionnelles et libres (ENT, AppsEdu, eTwinning, La Digitale).
Permettre d’avoir accès à un ordinateur et/ou une tablette par élève ET par cours. Ce n’est actuellement pas le cas vus que les ordinateurs professeurs comptent dans les ordinateurs pédagogiques ce qui diminuent grandement l’accès au numériques pour les cours et les élèves.
Alors que beaucoup de solutions pour gérer l’hétérogénéité des classes passent par l’usage du numérique, nous ne pouvons les mettre en place avec ce qui est à notre disposition pour l’instant.
Avoir une équipe stable.
Des VNI (Vidéo projecteurs interactifs) et des dédoublement de classes pour faciliter l’utilisation des salles informatiques.
Si on veut que les enseignants puissent faire évoluer leurs pratiques, il faudrait reconnaitre le temps qu’ils y consacrent comme un vrai travail.
Poursuivre, sur le plan national, des développement d’applications utiles pour les enseignants et les élèves afin de sortir des GAFFA.
Réflexion sur le BYOD2.
Réflexion sur l’IA.
Améliorer les processus de changements de serveur pédagogiques.
Mise en place de stratégies communes dans les équipes pédagogiques, autour d’un même outils par exemple pour la réalisation des portfolios numériques élèves
Un ENT pleinement fonctionnel !
Transmettre en direct des tutoriels aux collègues pour utiliser les outils Apps éducation.
Encore améliorer le wifi, c’est mieux mais avoir une connexion wifi partout et toujours fonctionnelle pour emporter l’adhésion des collègues.
Les élèves de 6ème sont beaucoup moins à l’aise depuis la suppression de la techno, difficile de combler ce manque par des actions au travers des autres disciplines.
Connaissances des appareils mobiles
Tablettes : la grande majorité sait utiliser une tablette et sait ce qu’une tablette peut apporter en classe (ou détruire ajoute un répondant).
63 % des répondants disent en utiliser en classe.
Smartphones : La grande majorité savent ce qu’un smartphone peut apporter en classe. Ils sont 65 % à l’utiliser en classe. Quelques remarques :
• à éviter au collège
• non car nous avons des tablettes
• Certains collègues les utilisent quand le reseau ne fonctionne pas, c’est le plan B pour sauver leur cours.
• Oui, mais je n’y suis pas favorable. Le temps d’écran de nos collégiens est déjà trop élevé
• peut apporter … ou détruire.
• BYOD difficile dans mon établissement
• le mien mais pas les élèves (exceptionnellement)
• Seulement avec les plus grands
• avec MoDco
• Occasionnellement (hygiène numérique cette année + système de QRcode pour des contenus) : permet d’individualiser le rythme de travail
• Oui souvent pour la recherche de références ou pour avoir la photographie d’un objet pour mieux le dessiner
• Non plus maintenant
• Très ponctuellement car tous nos élèves n’en ont pas et manque toujours la connexion wifi gratuite et fluide pour les élèves.
Rappelons que son usage par les élèves n’est actuellement autorisé qu’à titre exceptionnel en collège, selon des règles précises indiquées sur Eduscol.
Connaissances scientifiques sur la plus-value du numérique
Pour l’évaluation
57 % répondent ne pas connaitre les recommandations des sciences cognitives pour évaluer les apprentissages avec le numérique, et parmi elles et eux la majorité aimeraient être formées.
Commentaires :
- rétro action rapide, différenciation
- QCM interactifs par exemple et auto-évaluations, inclusivité
- je suis inquiet du tout numérique
- J’ai davantage besoin de mettre en lien le numérique avec la didactique des disciplines. Les sciences cognitives me semblent trop générales.
Pour la mémorisation
57 % ne connaissent pas les recommandations issues de la recherche faciliter la mémorisation via le numérique, et la majorité aimeraient être formés.
Remarques :
• Les logiciels ou applications type "quizz", "boîte de Leitner" qui permettent une meilleure mémorisation.
• courbe de l’oubli, réinvestissement, mémorisation active
• multi-supports, métacognitions
• flashcards, textes tronqués, cartes mentales, learning apps, parcours d’apprentissage avec mémorisation expansée (via Genially et learningapps...)
• Utiliser le testing à partir de questions (cerveau Bayésien) correspondant aux essentiels du cours régulièrement et la reprise expansée . Des logiciels tels Anki ou Wooflash permettent de le faire.
• Je voudrais être plus précis sur le changement de paradigme qu’engage le numérique dans notre société notamment dans dans les entreprises ou la vie courante. Les connaissances que l’on enseigne ne sont plus utilisés de la même façon qu’avant et l’IA va nous obliger à aller encore plus loin dans la réflexion.
Sur l’accessibilité numérique
40 % répondent ne pas avoir de connaissances à ce sujet, dont le tiers a l’intention de se former.
Remarques :
• mise à disposition d’une documentation spécifique sur ce sujet, auprès des collègues, en plus des documents fournis lors d’une journée de formation (mais pas d’enthousiasme de leur part).
• réalisation d’une fiche récapitulative des moyens pour rendre accessible le numérique.
• Via les AESH
• Formation EBEP3 et CUA4
• Un peu j’ai suivi des formations de Canopé cette année sur ce point (notamment la CUA).
• A travers Pix
Développement des compétences numériques
Je fais connaître Pix : 73 % répondent oui et certains précisent que ça occupe l’essentiel de leur temps
Je fais connaître Pix+ Edu : 30 % répondent oui mais certains signalent qu’ils ou elles ont l’intention de le faire
Je crée des tutoriels : 47 % répondent oui
Je conseille mes collègues : 74 % répondent oui et certain.es précisent : au quotidien, de manière informelle, sur demande…
Connaissance et usages des ressources institutionnelles
• Edubase 30 % ne connaissent pas et seulement 16 % les ont utilisées
• Apps Education quasiment tout le monde connaît et 71 % l’ont utilisé
• Pix tout le monde connaît et 77 % l’ont utilisé
• Lumni enseignement 81 % connaissent et 42 % l’ont utilisé
• Internet sans crainte 54 % connaissent et 26 % l’ont utilisé
Après le bilan, l’action
Le programme de réunions, de classes virtuelles et de stages prévu pour l’année 2024/2025 pour les RUPN s’efforcera de prendre en compte les demandes exprimées. Il inclura des retours de la recherche et techniques pour faciliter des échanges professionnels autour du numérique.
Des murs virtuels, cartes mentales, documents thématiques de synthèse ou infographies seront ajoutés dans les espaces les plus pertinents (espace dédié sur l’ENT ou/et dans une rubrique du site SRANE).
L’accompagnement des inspecteurs et inspectrices, et du personnel administratif pour développer l’usage de Apps Education sera poursuivi.
La diffusion des tutoriels va être repensée.
Intégrer à la formation continue des temps et modules sur la mémorisation et sur l’évaluation s’appuyant sur le numérique, et sur l’accessibilité numérique (modules sciconum, tutos ou expressos Pix, temps spécifiques dans les regroupements de RUPN).
Poursuivre les entretiens pour mieux percevoir comment acculturer à l’IA.
Merci à toutes les personnes qui ont contribué à cette enquête.
Voir l’analyse plus détaillée de l’enquête.