Lire collectivement un ouvrage avec le numérique publié le 22/04/2024

Contexte et objectif de la séance

L’objectif de cette séance est d’accompagner la lecture d’une œuvre qui sera étudiée au cours d’une séquence. Les petits commentaires que les élèves sont amenés à faire régulièrement sont ensuite le support de diverses activités d’analyse.

Plus-value du numérique dans cette séance

Le numérique est indispensable au scénario : tout repose sur le partage d’un document contenant l’œuvre étudiée, et sur lequel les élèves peuvent ajouter librement des commentaires.

Modalités de mise en œuvre

  • Niveau éducatif : 2nde/1ère (adaptable au collège)
  • Durée : Scénario mené parallèlement à une séquence (3-4 semaines)
  • Ressources numériques utilisées :
    • Ordinateur personnel des élèves
  • Applications numériques utilisées :
    • éditeur de texte en ligne permettant l’écriture collaborative
    • outil de création de carte mentale

Déroulement de la séance

Étape de commentaire de l’œuvre :

Commentaires de 1ère (Manon Lescaut)

Commentaires de 1ère (Manon Lescaut)

Lancement en introduction à la séquence qui visera à l’étude de cette œuvre. L’œuvre complète (libre de droits) est partagée sous forme numérique avec les élèves, en leur donnant les droits pour insérer des commentaires. Chaque élève devra, chaque semaine, insérer au moins un commentaire sur un passage de son choix de l’œuvre en question. Cela peut aller du commentaire très minimaliste ("J’aime bien ce passage") à quelque chose de plus élaboré. Ils sont également encouragés à commenter les commentaires de leurs camarades ("Je suis d’accord parce que", "Je ne suis pas d’accord parce que").

Commentaires 2nde (Andromaque)

Commentaires 2nde (Andromaque)

Chaque semaine également, le professeur lance un "défi", qui oriente la teneur d’un 2ème commentaire que chaque élève doit faire. Par exemple, "associez un passage de votre choix à un instrument de musique, un objet, une couleur, etc." Cela peut, là encore, aller de la simple mention de l’élément associé à une réelle justification.
Parallèlement à cela, à chaque début de cours, l’enseignant.e lit quelques commentaires au hasard. Cela permet de discuter de certains aspects de l’œuvre, de donner des exemples de commentaires à ceux qui n’ont pas encore osé ou réussi. Cela permet aussi de maintenir une motivation, de donner de la chaleur humaine à ce dispositif qui peut devenir très froid et désincarné sans cela.

Étape de sélection et d’étude d’un passage :

Choix passage étudié 1ère

Choix passage étudié 1e

Après la première semaine par exemple, la.le professeur.e parcourt le document et détermine 3 passages qui ont été particulièrement commentés par les élèves. Il présente ces passages en classe (qui sont par exemple soulignés en jaune). Les élèves reçoivent pour consigne de commenter le passage qui leur plait le plus en expliquant pourquoi il pourrait plaire à la classe. Le passage qui reçoit le plus de commentaires sera étudié en classe. Pendant cette étude, les commentaires, si besoin imprimés sur papier, seront utilisés lors de l’analyse faite par les élèves.

Choix passage étudié 2nde

Choix passage étudié 2nde

Les deux étapes précédentes peuvent être répétées chaque début de semaine par exemple.

Étape de cartographie de l’œuvre :

A la fin de la lecture de l’œuvre, une dernière séance vise à dresser une sorte de "cartographie" de l’œuvre par la classe. La classe est disposée en îlots. Chaque groupe doit disposer d’un ordinateur. Il reçoit une portion de l’œuvre (1/8e s’il y a 8 groupes de 4) et tous les commentaires qui ont été faits sur cette portion, sous format numérique. Leur tâche est de catégoriser, sur MindMup2, sous forme de carte mentale, les commentaires qui ont été faits sur leur portion d’œuvre. Le but est d’obtenir une carte mentale avec entre 5 et 8 catégories de commentaires, elles-mêmes divisées en autant de thématique/axes que nécessaires, et enfin les commentaires de la classe au bout de chaque branche. Cela constituera l’analyse de l’œuvre par la classe.

Étape de mise en dissertation :

La.le professeur.e parcourt ensuite ces cartes mentales et détermine un ou plusieurs sujets de dissertation auxquels les analyses des élèves pourraient répondre. La classe est de nouveau divisée en îlots et le sujet de dissertation leur est donné. Chaque îlot doit élaborer un plan en s’appuyant sur les cartes mentales élaborées par la classe. Retour en classe entière : un groupe donne son plan. La classe le valide ou non, y apporte des changements ou non, puis s’arrête sur un plan commun. Enfin, si l’on veut, on peut faire rédiger la dissertation en confiant une partie à chaque îlot. La dissertation est ensuite lue dans l’ordre en classe, et conservée sur un document.

Compétences travaillées

  • Compétences du CRCN-Edu mises en œuvre par l’enseignant :
     CRCN-Edu : Domaines et compétences
    • Enseignement - Apprentissage avec et par le numérique
      • Concevoir
      • Mettre en œuvre
      • Évaluer au travers du numérique
    • Prendre en compte la diversité des apprenants et les rendre autonomes
      • Inclure et rendre accessible
      • Différencier
      • Engager les apprenants
    • Développement des compétences numériques des apprenants

Bilan critique de la séance

Ce scénario a été testé sur une classe de 2nde et une classe de 1ère.

Pour l’étape de commentaire de l’œuvre, les élèves ont davantage joué le jeu que je ne pensais. Les retours réguliers à l’oral en classe y sont pour beaucoup selon moi, ainsi que l’annonce du fait qu’une partie de l’appréciation du bulletin trimestriel ferait explicitement référence au sérieux du travail dans ce projet.
Les commentaires obtenus sont très variés, de la simple mention d’un passage apprécié à des choses qui peuvent ressembler à un paragraphe de commentaire littéraire. Les élèves ont également beaucoup rebondi sur les commentaires de leurs camarades, c’est également une pratique qui les motivait visiblement.

Pour l’étape de sélection et d’étude d’un passage, là aussi le dispositif a suscité un certain engouement. Je pense que les élèves ont compris à ce moment-là que nous allions réellement utiliser les commentaires qu’ils font, que leur travail avait donc un sens.