Les voix des fleuves : Biennale de Lyon du 21 septembre 2024 au 05 janvier 2025 publié le 11/11/2024
Focus sur quatre artistes de cette édition consacrée au partage et à la rencontre entre plusieurs identités et entités
Mona Cara
Diplômée des Arts décoratifs de Paris et en fin de cursus aux Beaux-Arts de Paris, Mona Cara est une artiste plasticienne née en 1997.

Tapisserie présente aux grandes Locos, Halle 1. "En résidence au sein de différents territoires de la région Auvergne Rhône-Alpes, Mona Cara a mené un travail collaboratif avec des artisan·es spécialisé·es et des bénévoles pour la création de sa pièce monumentale. Elle a confectionné la dentelle à la chapelle de la Visitation de Brioude avec l’aide de professionnel·les et d’amateur·rices de l’Hôtel de la Dentelle et produit le tissage jacquard aux usines Les Tissages de Charlieu. À Lyon, elle a réalisé l’assemblage des différentes pièces avec des habitant·es et usager·ères des quartiers Guillotière et Moncey-Voltaire."
Mona Cara crée des œuvres textiles uniques, inspirées à la fois des tapisseries historiques et de l’univers de la bande dessinée. Elle transforme le chaos du monde en scènes d’apocalypse joyeuse. Pour cela, elle mélange techniques artisanales et industrielles, comme le tissage jacquard (tissage programmé par ordinateur), qu’elle utilise pour programmer des motifs et textures complexes.
Ses créations font référence à des images enfantines, comme les Teletubbies ou Peppa Pig, et elle utilise l’humour et le décalage pour questionner les problèmes de la société actuelle.
Œuvre visible Aux Grandes LOCOS
Pour aller plus loin un Atelier A d’arte lui est consacré : Mona Cara
Mathias Odin
Diplômé des Beaux-Arts de Cergy en 2023.

"Si je pars de mon quotidien, mes assemblages, installations, sculptures, rebuts d’existences, amènent à la surface les interactions au sein desquelles elles sont produites, constituant parfois des dispositifs producteurs de socialité."
Matthias Odin explore notre lien aux objets du quotidien à travers des œuvres inspirées de sa propre expérience. En parcourant la ville, au fil des rencontres et des amitiés, il garde des souvenirs de ses promenades : des objets trouvés ou récupérés qu’il intègre dans ses sculptures, assemblages et installations. L’errance, les rencontres, la quête de soi et l’adaptation sont ses thèmes favoris.
Au second plan se dessine la critique de la précarité du logement, l’artiste invitant les visiteurs·euses à déambuler dans un studio de 9 m², surface habitable minimum légale en France.
Œuvre visible à IAC - Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes
Oliver Beer
Plasticien et musicien, Oliver Beer a étudié la composition musicale à l’Académie de musique contemporaine, puis les beaux-arts à @ruskinschoolofart (Université d’Oxford) et le cinéma à la Sorbonne à Paris.
Mené par le musicien et plasticien Oliver Beer, le projet Resonance Caves révèlera le lien entre les premiers arts visuels de l’humanité et notre relation innée à la musique et à l’acoustique au coeur de grottes ornées du sud de la France.
Œuvre visible Aux Grandes LOCOS
Raphaëlle Peria
Diplômée de l’École européenne supérieure d’arts de Bretagne.

Raphaëlle Peria utilise l’image comme support pour mener un travail de l’ordre du dessin. Depuis quelques années, elle développe une technique de grattage dont elle se sert pour faire apparaître de nouvelles formes et révéler les éléments de la photographie qui sont les plus évocateurs du sujet qu’elle approche.
Raphaëlle Peria transforme la photographie en travaillant directement sur sa matière : elle efface, conserve et révèle les éléments qu’elle juge essentiels, jouant habilement avec les contrastes. Ses œuvres sont sublimées par une méthode précise de « destruction » : elle gratte le papier photosensible pour faire disparaître certains détails de l’image.
Œuvre visible à la fondation Bullukian
Pour aller plus loin un film sur son travail : Ce qu’il en reste

Situées en bordure du Rhône, non loin de sa confluence avec la Saône, implantées sur un territoire de plusieurs dizaines d’hectares, les Grandes Locos désignent un ensemble de bâtiments industriels inauguré en 1846 par la Compagnie des hauts fourneaux, forges et ateliers d’Oullins, devenu centre technique de la SNCF au cours du XXe siècle. Témoin de l’histoire du chemin de fer français, ces usines sont consacrées jusqu’en 2019 à la révision de locomotives électriques et à la maintenance des pièces détachées. Aujourd’hui reconverties en lieu culturel, elles accueillent la 17 e édition de la Biennale de Lyon, qui fait résonner l’histoire du site à travers les œuvres des artistes, qui évoquent le voyage et le déplacement, la réparation et le soin, la force du collectif et de la contestation.