Lire sur des écrans publié le 30/01/2018

Spécificités et enjeux de la lecture de documents numériques composites

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A l’heure où les informations écrites ne sont plus exclusivement transmises sur des supports papier et où les écrits de savoir migrent vers les supports numériques, le Cnesco et l’Ifé recommandent d’assurer le développement d’habiletés complexes qui caractérisent la lecture sur écran.

Lecture sur écran / lecture sur papier : quelles différences ?

Adapter sa lecture aux nouveaux modes d’expression numérique s’avère essentiel tant l’organisation du texte à l’écran diffère de celle d’un texte imprimé :

  • le texte est virtuel et non permanent ;
  • son affichage varie selon les supports (ordinateur, tablette, smartphone) ;
  • son affichage varie selon les choix des lecteurs : taille des caractères, format d’écran ;
  • le texte est rarement visible dans sa totalité d’où la nécessité d’utiliser des outils de navigation pour les faire défiler ;
  • les documents sont composites et font interagir plusieurs éléments sur un même support (textes, photos, images fixes ou animées, sons) ;
  • les documents ne sont pas linéaires, ils sont fragmentés et le lecteur peut les augmenter grâce à des liens hypertextes.

Une lecture qui relève de la multitâche

La lecture sur écran nécessite des compétences usuelles de lecture (déchiffrage, lexique, syntaxe, compréhension) mais aussi des compétences plus complexes liées à la technique (gestion de la machine, repérage et navigation dans une page web, compréhension des hypertextes). Sur écran, le lecteur doit traiter de multiples sources d’informations, des informations très variées, tout en recevant de multiples stimuli susceptibles de le déconcentrer. Ce mode de lecture requiert des compétences spécifiques impliquant d’être capable de lire en combinant des informations hétérogènes provenant de supports médiatiques variés.

Or ces compétences ne sont pas toutes maîtrisées à la fin du collège.
Selon une enquête de la DEPP publiée en 2015 :

  • Près de 6/10 élèves de 3ème maîtrisent l’organisation arborescente d’un document numérique et la navigation dans un site web ; ils savent mettre en relation des informations hétérogènes et s’immerger dans les hypertextes, sont capables d’évaluer la pertinence thématique et la qualité des données qu’ils recueillent.
  • Mais à l’opposé, 4/10 élèves peinent à comprendre l’écrit numérique, soit par défaut d’expertise, soit par difficulté de mémorisation ou d’attention. Gênés par la présentation spatiale du texte à l’écran, ils pratiquent une navigation simple, souvent guidée, et ne sont capables de prélever et d’interpréter que les informations les plus explicites.

Pour rappel, les difficultés les plus fréquentes liées à la lecture numérique sont les suivantes :

  • la désorientation : le lecteur perd le fil de sa lecture ;
  • la surcharge cognitive ou « noyade » dans l’information : le lecteur est écrasé sous une surcharge informationnelle et par l’excès de traitement à réaliser ;
  • le zapping ou « la navigation à la surface des documents » (André Tricot) qui se produit quand le lecteur fait une lecture rapide sans prélèvements d’informations ; il ne s’attarde pas sur le contenu et passe directement à un autre document.
Document joint

Recherche documentaire effectuée en prolongement de l’étude de L’Odyssée d’Homère.