Le Temps sculpté et Enluminé au Bas Moyen Age publié le 17/05/2011

Présentation du projet pédagogique

Plusieurs thématiques vous sont proposées pour aborder le Bas Moyen-Age à travers son contexte social, religieux, économique...
Ces thématiques sont au cœur du programme d’histoire de cinquième mais également d’autres disciplines, en premier lieu les lettres, qui offre l’opportunité d’un décloisonnement et finalement d’un travail pluridisciplinaire qui peut répondre aux préconisations de l’enseignement de l’Histoire des Arts.

Thématiques possibles

« Arts, créations, cultures », « Arts, Espace, Temps », « Arts, Mythes et Religions », « Arts, Ruptures, continuité »

Disciplines conviées

Arts Plastiques, Lettres, Histoire, Géographie, Langues, SVT, Éducation Musicale, Éducation Physique.

La démarche pédagogique

  • Présenter le contexte
  • Débattre : Histoire ou Histoires
  • Faire des recherches par groupes de deux sur les églises ponctuant les chemins de pèlerinage, carte géographique en main.
  • Observer la position de Roncevaux
  • Lire éventuellement la Chanson de Roland.
  • Visionner un film sympathique : Saint-Jacques-La Mecque (qui ne devrait fâcher aucune confession).
  • Lire éventuellement des passages de romans de Jeanne Bourin (« La chambre des Dames »…) qui a su si bien nous parler de la vie quotidienne au Moyen Age.
  • Observer les travaux des mois. Savoir les reconnaître. Observer leur représentation en Italie. Dire les tâches incombant aux paysans en utilisant un lexique technique agricole fourni dans le synopsis.
  • Construire des planches ou des herbiers des plantes médicinales (les dessiner, peindre, photographier)
  • Visiter des sites proches : Fénioux, Civray, le Musée Condé, les châteaux cités… S’imprégner du lexique de l’architecture.
  • Narrer la vie du seigneur avec force détails. Décrire très minutieusement les Heures, par le biais d’exposés présentés par groupes de deux élèves qui devront relever le moindre détail et parler aussi des couleurs.
  • Observer les saisons d’Arcimboldo. Les décrire en langue.
  • Dire ce qu’est une allégorie.
  • Présenter Vivaldi, ses instruments. Comment reconnaître les saisons dans le langage musical ?
  • Dans la chorégraphie de Roland Petit, notez les couleurs des costumes, les gestes.
    Essayons-nous à la danse. Photographions les danseurs, croquons-les...
    Nous sommes devant la Basilique Saint-Marc de Venise… et si nous faisions un tour virtuel en gondoles, elles sont amarrées juste derrière le Palais des Doges !

Les objectifs disciplinaires proposés

Notions

  • Appréhender une longue époque : le bas Moyen Age : son contexte social, religieux, économique.
  • Connaître la vie des Seigneurs et des Paysans.
  • Comprendre la valeur de la terre, du terroir, du territoire.
  • Connaître les travaux, les ressources de la terre : cultures et forêt, plantes médicinales.
  • La France : un monde rural en évolution.
  • Découvrons la toponymie : la création de bourgs : leurs noms.
  • Analphabètes et Lettrés
  • Les ordres religieux. Leurs règles. Leur mode de vie.
  • Les pèlerinages, le culte des reliques.
  • L’architecture religieuse. Eglises, monastères…
  • Découvrir le langage roman de la sculpture, du vitrail et de l’enluminure.
  • Comprendre le passage de la mythologie, au sacré et au profane : le zodiaque.
  • Le calendrier liturgique et les travaux des mois.
  • Découvrir notre patrimoine littéraire rural : les dictons populaires.
  • Découvrir notre patrimoine architectural local : Fénioux, Civray, Chantilly…
  • Découvrir un exemple de patrimoine roman italien : Parme.

Savoir-faire

  • Savoir exposer à l’oral et à l’écrit grâce à l’acquisition du lexique approprié.
  • Savoir décrire une image en langue étrangère.
  • Lire pour s’imprégner de la terminologie.
  • Découvrir la musique, la danse, l’amour courtois.
  • Comparer la culture artistique française avec celle de cultures proches dans l’espace : l’Italie, les Flandres.
  • Comprendre les influences artistiques : la Renaissance italienne, la minutie flamande.
  • Annoncer l’arrivée de la Renaissance en France.
  • Arcimboldo. Les saisons. Les allégories.
  • Observer, décrire, critiquer, débattre, argumenter.
  • Savourer le gout du naturel, de l’anecdote dans le langage artistique roman.
  • S’émerveiller, surtout s’émerveiller

Nature et objectifs de l’évaluation

  • On pourra évaluer tous les exposés et travaux pratiques liés à ce synopsis.
  • En langue, on donnera le lexique des plantes, fleurs et fruits principaux utilisés par Arcimboldo (ainsi que leurs couleurs) et on appréciera la capacité de description, la fluidité de l’expression, mais surtout la critique.
  • On appréciera la participation aux activités. La réactivité des élèves.
  • La capacité de mobiliser ses connaissances transversalement.
    On recueillera au passage peut-être des souvenirs d’enfance. (souvenirs de vendanges...)
    L’art raconte l’homme. Il nous parle de nous, donc il nous parle. Il faut s’en rapprocher.
    Tout signe de rapprochement, même maladroit doit être le bienvenu.
    Pour l’aimer, il faut le décrypter, le comprendre en quelque sorte, comme un ami.

Introduction

Le contexte social autour de l’An Mil

La société médiévale est fondée sur le rapport à la terre. Source de richesse, elle assure le pouvoir à ceux qui la détiennent (les seigneurs laïcs ou clercs). Ainsi, nombre de mariages s’effectuent en considération des possessions ultérieures qu’ils apporteront, grâce à la dot de la femme.
Dans les campagnes, on voit apparaître de nouvelles techniques qui permettent d’accroitre la production agricole.
On assiste à une poussée démographique. Aussi, on défriche et on augmente les terroirs en créant de nouveaux villages : les essarts.
En ville, on échange et vend les surplus agricoles. Les marchands sont organisés en guildes. Ils s’enrichissent et créent un groupe social dynamique. Certaines villes parviennent à se dégager de l’emprise du seigneur. Elles obtiennent des libertés et des franchises.
Un groupe puissant les administre et les entoure de murailles pour les protéger. (Les foires, en particulier celles de Champagne, favoriseront, dès le XVeme, les échanges non seulement commerciaux, mais culturels et entre Italie et Flandres, circulera un goût de Renaissance, qui ne sera pas sans déplaire).

Chronologie

Le Moyen-âge est traditionnellement divisé en deux phases :
1. Le Haut Moyen-âge : de la fin de l’Empire Romain d’Occident (476 ap. J.-C.) à l’an Mil.
2. Le Bas Moyen-âge : de l’an Mil à 1500 environ.
Pour définir la date buttoir du bas Moyen-âge, certains historiens tiennent compte de la Chute de l’Empire Ottoman en 1453, d’autres de l’invention de l’imprimerie (en 1455, impression de la Bible par Gutenberg), d’autres de la découverte de l’Amérique en 1492.

Activité Histoire, Lettres et Sciences  : Débat « Une Histoire ou des Histoires ? »
L’histoire doit-elle se référer selon vous aux batailles, aux inventions, aux sciences, aux phénomènes religieux, ou à d’autres critères encore ?

Le contexte religieux

Autour de l’an mil, l’église se lance dans un vaste mouvement de réformes morales et disciplinaires.
La ferveur religieuse est telle que l’Europe se couvre d’églises.
Le clergé séculier vit au contact des laïcs dans les villes.
Dans le village se dresse l’église paroissiale avec son cimetière.

On voit se créer de grands ordres monastiques fondés sur un idéal de pauvreté. Le développement des villes marchandes, au XIIIe siècle, suscite la création d’ordres mendiants, voués à la prédication et non plus à la prière en communauté, tels les ordres franciscains et dominicains.
Le clergé régulier a choisi de vivre à l’écart, dans des monastères. Un monastère est une communauté de moines (hommes) ou de moniales (femmes, on dit aussi religieuses) voués à la prière et au travail, dans la chasteté et l’humilité.
Les monastères bénédictins, fidèles à la règle de Saint Benoît de Nursie, sont fondés à l’écart des villes, généralement dans des fonds de vallée que les moines ont soin de défricher et mettre en valeur avec le concours de frères convers, en charge des tâches domestiques, ainsi que de serfs ou de paysans libres. Les enfants confiés aux monastères en vue de devenir moines sont appelés oblats (du latin oblatus, offert).
Parmi les monastères de cette sorte, relevons Cluny, en Bourgogne, où la règle appliquée est celle de Saint Benoit (règle bénédictine).
À Cîteaux, les Cisterciens observent la règle de Saint Bernard.
Les croisades entraînent la création au XIe siècle d’ordres monastiques combattants, avec des moines-chevaliers (Templiers, chevaliers Teutoniques...).

Activité histoire :
La toponymie (du grec, topos, lieu) indique l’étude des noms de lieux.
Les grands défrichements. Les hameaux se bâtissent sur les terrains gagnés sur la forêt.
Au Moyen-âge on voit apparaître de nombreux lieux liés à la féodalité :
Châteauneuf, Neufchâtel, Castelnau, Neufchâteau, Châtellerault, Villefranche (ville exemptée de taxe)... Mais c’est incontestablement la religion catholique qui a créé le plus grand nombre de noms de lieux :
_ Les saints font leur apparition ; Saint Martin est le premier toponyme de France :

  • Les Croix (Croixrault),
  • Les Eglises (Ste Mère Eglise),
  • Les Chapelles (Chapelle Morthemer),
  • Les Abbayes (St Antoine l’Abbaye).
    En connaissez-vous d’autres ?

Les pèlerinages

Les laïcs, angoissés par le salut, multiplient les pèlerinages vers les lieux saints. Les routes de pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle, Rome et Jérusalem sont très fréquentées. Les chemins sont ponctués de monastères où le pèlerin demande l’hospitalité pour la nuit, avant de reprendre son bâton (le fameux bâton de pèlerin).
Débat :
L’engouement pour les marches sur les itinéraires vers ces lieux saints est fort au jour d’aujourd’hui. Comment l’expliquer ? Est-ce une mode ? Un phénomène sportif ? Un peu les deux ? Est-ce qu’on cherche à marcher pour méditer ? Pour expier ses fautes ?

Filmographie : Saint-Jacques-La Mecque.
Réalisation et scénario : Coline Serreau
Production : Charles Gassot, Jacques Hinstin pour Téléma, France 2 _ Cinéma, Eniloc Films, TPS Star
Musique : Hugues Le Bars, avec des morceaux de Johann Sebastian _ Bach, Georg Friedrich Händel et Jean-Philippe Rameau
Photographie : Jean-François Robin
Année de production : 2004 / Date de sortie : 12 octobre 2005
Genre : Comédie / Durée : 1H52 min / Distribué par UGC
Pays : France / Langue : français
Couleur : Color / Son : Dolby

Activité Géographie : Dire par où passe l’itinéraire qui mène à Saint-Jacques de Compostelle depuis chez vous. Indiquez les étapes et faites une recherche par groupes de deux sur chaque église ou monastère digne d’intérêt pour notre matière.

L’art roman, fruit d’une société profondément religieuse, rurale et morcelée s’exprime selon une pluralité de formes dans toute l’Europe. Les décors sculptés sur les tympans et les chapiteaux représentent des scènes de la bible, mais aussi les travaux agricoles et les signes du zodiaque.
Le sculpteur doit éduquer et impressionner les fidèles, qui ont la hantise du jugement dernier.

Le culte des reliques

Dire ce que sont les reliques (voir article sur le site en sixième « les Premiers Chrétiens »)
Indiquez les reliques les plus vénérées par les Chrétiens du Moyen-âge.
Ex. la couronne d’épine du Christ, son linceul….
Ex. Reliquaire de Sainte Foy de Conques. IX ème s.

Le culte des reliques a déterminé des modifications dans l’architecture de l’Eglise.
Les reliques, auparavant conservées dans la crypte située en-dessous du chœur, vont être placées dans des chapelles positionnées dans l’abside et un chemin (le déambulatoire) permettra aux pèlerins de déambuler, sans perturber le service ou la méditation.

Les bâtisseurs

La fonction de la sculpture est présente partout dans les églises romanes : sur les chapiteaux, les tympans, les portails. Son lien avec l’architecture ne lui permet pas de s’en détacher (et de s’exposer « en ronde bosse »).
La sculpture s’adapte aux espaces laissés par l’architecture.
Les ouvrages sont solides et massifs. Les thèmes sont religieux et symboliques.

1. Les livres de pierre

La société étant encore très rurale, le public qui fréquente les églises est en majorité analphabète.
Le sculpteur narre les Histoires de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments, mais exécute aussi des représentations fantastiques, monstrueuses et déformées, vouées à épouvanter ceux qui les regardent : l’objectif étant de les éloigner de toutes tentations, dangers du péché, présence du diable.

L’alliance du sacré et du profane

Le temps terrestre a une correspondance avec le temps céleste, scandé par le déplacement des planètes et représenté par les symboles du zodiaque.
La nature scande les temps du paysan, mais c’est l’église qui l’emplit de sens.Le cycle des mois et des travaux y correspondant est une thématique de prédilection des artistes romans, aussi bien dans les reliefs sculptés, que dans les enluminures. C’est au Moyen-âge que s’opère la fusion entre Chronos, père mythologique de Zeus et Chronos, dieu grec du temps, identifié avec la Sagesse.

Le zodiaque est une expression qualitative du temps, caractérisée par l’influence des planètes sur l’existence humaine, divisée en 12 parties égales, correspondant aux 12 mois de l’année. Lors de l’avènement du christianisme, on cherche à concilier la tradition astrologique du passé avec la nouvelle orthodoxie religieuse en interprétant en un sens moral de nombreuses figures zodiacales : aux personnalités mythologiques s’ajoutent les 12 apôtres ou des prophètes et la figure de l’année au centre de la roue est remplacée par celle de Jésus-Christ Chronocrator. Le motif apparaît surtout à la renaissance dans la représentation à caractère philosophique et moral des horoscopes de souverains, papes et autres autorités.

Les saisons marquent les moments fondamentaux de la vie de l’homme, la naissance, la maturité, le déclin, la mort.
Le mythe olympien associe Zeus au bélier (printemps) Hélios, le lion (été) Dionysos, le taureau (automne), Hadès, le serpent (hiver).
Au moyen-âge et à la Renaissance, l’iconographie représente les saisons à l’aide des activités agricoles : semailles, fenaison et moisson, récolte et vendanges, chasse.


 L’art roman : en Italie comme en France

2. Plus chic : les livres enluminés

Activité Arts Plastiques, Histoire et Lettres : Visite du Domaine de Chantilly : Musée et bibliothèque
http://www.institut-de-france.fr/
Le musée Condé et ses collections
Le musée Condé, installé dans le château, présente les collections du duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe 1er et dernier propriétaire du domaine avant son legs à l’Institut de France (l’Académie française).
Ces collections offrent un vaste panorama de la peinture occidentale et, à travers de nombreux portraits illustres, une promenade dans l’Histoire de France, du XVe au XIXe siècle.

Un livre d’heures est le type le plus courant d’ouvrage médiéval enluminé. Chaque livre d’heures est unique, mais tous contiennent une collection de textes, de prières et de psaumes avec des illustrations correspondantes et constituant un recueil de base pour la pratique de la religion catholique.

Un psaume est une prière poétique de la Bible, composée de plusieurs versets. Les Psaumes sont des chants, des louanges et des poèmes dédiés à l’Eternel. Le chant des Psaumes est réglé au rythme des Heures qui représentent huit réunions de prière en 24 heures. Selon les théoriciens du Moyen Âge, la science harmonieuse des nombres forme l’esprit selon les principes divins, et, la musique étant elle-même une science, elle doit obéir à ces préceptes. Dans le christianisme, la liturgie des Heures est priée (chantée ou récitée) à l’aide du Psautier suivant des rythmes variés, en 1, 2 ou 4 semaines, à raison de 3 à 8 offices ou moments de prière par jour.

Le terme "enluminure" est souvent associé à celui de "miniature", qui vient du latin minium, désignant un rouge vermillon. Jadis, le terme s’appliquait, de préférence, aux lettres ornementales majuscules (lettrines) dessinées en rouge sur les manuscrits ; puis le rapprochement (sans fondement étymologique) avec les mots minimum, minuscule, s’est opéré, et la miniature a désigné les images peintes, de petite taille, comparées aux tableaux et aux peintures murales (fresques). S’appliquant à toute représentation de format réduit, le terme a donc désigné également les petites scènes peintes sur d’autres objets que les manuscrits.
On peut donc parler de manuscrits enluminés, de manuscrits à miniatures, et même de manuscrits à peintures, comme le font certains spécialistes, puisque l’artiste chargé de cette part de l’œuvre était nommé pictor au Moyen Âge, pour le distinguer du scriptor (étymologiquement ce terme a donné scribe c’est-à-dire "celui qui écrit", mais copiste est plus adapté pour le Moyen Âge) chargé de la seule copie du texte.
Dans sa forme initiale, un livre d’heures ne rassemblait que des textes appropriés aux heures liturgiques. Avec le temps, leur texte s’enrichit de données plus profanes telles qu’un calendrier avec les prières et les messes pour certains jours saints.

Comme de nombreux livres d’heures sont enluminés, ils constituent une importante documentation sur la vie aux XVe et XVIe siècles et sont la source d’une iconographique sur la chrétienté médiévale.Vers la fin du XVe siècle, des tirages imprimés furent réalisés selon le principe de la xylographie.
Le plus célèbre livre d’heures est Les Très Riches Heures du duc de Berry.

Troubadours de l’amour à Poitiers

Les troubadours sont à l’origine de la poésie profane en Occident. Leur nom vient du bas latin trobar, qui signifie trouver ou... composer des vers ou de la musique (on les appelle aussi trouvères en langue d’oïl. Oïl et Oc signifient : OUI. Oïl est le terme utilisé au nord de la France d’alors, Oc : au sud). Ils vont de château en château et racontent des épopées en vers qui magnifient les vertus chevaleresques. La Chanson de Roland est la plus célèbre de ces épopées ou chanson de geste (du latin gesta qui signifie action et désigne un exploit guerrier).
Ces poètes itinérants originaires pour la plupart d’Aquitaine ou de Provence ont inventé l’« amour courtois », fait de tendresse et de passion. Ils sont en général d’extraction noble ou bourgeoise. Certains appartiennent même à la haute noblesse. C’est le cas du duc Guillaume IX d’Aquitaine, grand-père d’Aliénor d’Aquitaine. Celle-ci, fidèle à la tradition familiale, s’entoure de troubadours à Poitiers. Parmi eux le célèbre Bernard de Ventadour... À sa cour, gentes dames et troubadours chantent et dissertent à loisir, rivalisant d’esprit et de charme. On débat par exemple du point de savoir si l’amour est encore possible dans le mariage, quand la relation charnelle devient une contrainte et n’est plus le fruit d’un libre choix !...
De tels débats, soulignons-le, témoignent de l’émergence de l’individu (et de l’individualisme) : avant que les femmes cultivées de la chrétienté occidentale ne se mettent à raisonner, il était convenu en Europe comme dans toute les autres régions du monde que l’individu devait s’effacer devant la famille, le clan ou l’État. Aliénor et ses consœurs donnent les premiers coups de boutoir à ces conventions « universelles » en revendiquant le droit d’aimer, voire d’épouser la personne de leur choix.
Les cours d’amour comme celles de Poitiers vont déboucher plus tard sur l’académie des Jeux Floraux, à Toulouse.

Activité Education musicale :
Musique renaissance : recherche sur le luth. Ecoutons la pavane n°3 de Luys Milan
http://www.youtube.com/watch?v=nBcBl-nVA2E
La pavane est une danse de cour lente du XVIe siècle, dansée près du sol par des couples disposés en cortège. Son nom évoque la ville de Padoue dont elle serait originaire.
La pavane consiste en deux simples et un double en avant (marche), suivis des mêmes en arrière (démarche). On peut également continuer à avancer sur la deuxième partie, parcourant ainsi la salle en cortège de couples.
Recherche. Quelles sont les origines du luth ?

"Archimboldo (1526-1593) : un surréaliste de la Renaissance"

Activité Education musicale et Education Physique : Commentez, mais surtout dansez !
Les quatre saisons ont continué à être célébrées au fil du temps.
Voyez à l’époque baroque :
Regardez cette vidéo réalisée sur la Place Saint Marc de Venise, devant la basilique. Ballet de Roland Petit sur la musique baroque d’Antonio Vivaldi. http://dailymotion.virgilio.it/video/x78o3s_le-quattro-stagioni-di-roland-petit_music