On va en salle d'arts plastiques ou en salle multimédia? publié le 05/07/2010  - mis à jour le 26/10/2010

Le choix de la salle pour travailler détermine en partie le choix des moyens employés : Le professeur choisit . Et les élèves ?

Constat : Des conditions de travail différentes, des manières différentes de travailler, l’envie de modifier les habitudes

Au lycée dans lequel je travaille la salle permet de travailler dans le même espace de deux manières : avec des moyens "traditionnels" ou en numérique. La possibilité est relativement vite donnée - une fois les apprentissages de base faits - de choisir de travailler comme ils leur semble bon, soit en traditionnel, soit en numérique, soit combinant les deux. J’ai de plus en plus tendance à considérer cela comme des espaces différents plus que comme des techniques. Cela offre une plus grande liberté aux élèves, donc une plus grande envie de travailler et de s’investir dans un travail plus personnel.

Un travail sur des "boîtes" en première

Autres exemples de travaux de lycée. Le contenu pédagogique n’est pas développé ici, les images ne sont là que pour montrer deux types de réalisations possibles.

Niveau seconde

  • Plat et volume ?

    Travaux:Deux manières

Niveau première

  • Travail en volume : Vers la sculpture abstraite, classe de première option facultative.

    Travaux:Deux manières

  • Travail en volume : Une Boîte qui serait dans la lignée de celles de Joseph Cornell,classe de première option facultative.

    Boîte selon Cornell : Deux manières

  • Travail en volume ou fabrication d’une image :"Déformation", classe de première option facultative.

    Travaux : Deux manières

 

Que disent ces élèves de la différence entre pratique réelle et pratique virtuelle ? Petit questionnaire

Questionnaire (Word de 93 ko)

Que disent ces élèves de la différence entre pratique réelle et pratique virtuelle ?

 


Au collège, il m’est difficile de donner ce choix aux élèves : Nous sommes soit en arts plastiques, avec un seul ordinateur, soit en salle multimedia. Un seul professeur, deux salles. Et pourtant, beaucoup de séquences seraient "faisables" de manière numérique et/ou traditionnelle, Comment faire pour que cela ne soit pas le professeur qui organise la séquence qui choisisse mais l’élève ?

Comment faire ? Une idée... Une séquence qui articule deux projets très différents et qui permette de choisir où travailler.

Gardons en tête une chose : Donner le choix aux élèves est censé leur donner une plus grande liberté donc une plus grande envie de s’investir dans le travail...
Il est certain que leur compétence à gérer le temps et à être assez autonomes sera sollicitée...
L’objectif visé n’est pas tant dans un premier temps de voir si les élèves sont capables de choisir le medium le plus approprié pour travailler que de voir ce qu’ils font quand une liberté supplémentaire par rapport aux habitudes de travail leur est donnée. Sentir qu’ils sont le maître à bord, y compris pour le médium, ce qui n’est pas la situation habituelle. Cela leur donnera t-il l’envie de s’investir -d’avantage ?-
Choisir le medium de manière la plus pertinente possible peut être un objectif à atteindre dans un deuxième temps : lorsque les élèves prennent conscience que les deux sont possibles, des enjeux, des avantages/inconvénients... A envisager dans le temps.

Le choix des propositions faites aux élèves :

  • Limiter les risques de confusion.
  • Un temps de travail court pour chaque réalisation pour éviter de commencer trop tard le deuxième travail et d’oublier la demande de départ.
  • Présenter l’expérimentation comme une sorte de petit "challenge".
    Choix du niveau : 4ème : Les élèves ont acquis des savoir faire, ont déja un recul sur la pratique, la réflexion.

Les deux propositions :

Rousse (PDF de 428.6 ko)

Oeuvres de Rousse montrées aux élèves

Le texte issu d’une séquence de Frédérique Forgereau. La proposition se réduit au texte, point de départ pour réaliser une "ville suspendue" ou dérivé...

Italo Calvino (PDF de 302 ko)

Le texte donné aux élèves

Organisation dans le temps et l’espace

3 séances de 1heure 30 (section ITC)

  • Séance 1 : Annonce d’une séquence "originale dans son fonctionnement". Explication des deux propositions :

La question du choix est posée à la classe : Qu’est ce que l’on peut faire en multimédia ou en arts plastiques en une heure trente environ pour chaque réalisation ? Comment allez vous choisir ? Le plus facile ? Ce qui va vous permettre de faire un travail qui vous semble intéressant ? Le danger du travail plus "technique" qu’intéressant...

Le choix dépend du projet de l’élève : Les deux propositions supposent la prise en compte de l’espace : "Ville suspendue" et travail à partir de la démarche de Georges Rousse. Ont-ils besoin d’un espace réel, virtuel pour réaliser leur projet ? Ont-ils envie de faire une maquette, une image ? de travailler en collage ?
Le choix dépend autant de la pertinence que de l’envie et j’ai un peu peur qu’ils choisissent le plus facile, le moins contraignant....
Petits projets croquis dans le cahier. Ils notent dans leur cahier de texte qu’ils amènent s’ils veulent des "choses" de chez eux, images, matériaux, ce qu’ils veulent.

  • Séance 2 : Réalisation d’un des deux projets en salle d’arts plastiques. Ils s’organisent de manière autonome.
  • Séance 3 : Réalisation d’un des deux projets en salle multimédia. Ils s’organisent de manière autonome.
HPIM1614

Ce qu’ils ont "fait"

A parir de Georges Rousse :
En réel, des maquettes, puis deux photos, une avec le point de vue qui correspond, une décalée.
En salle multimédia, ils ont travaillé dans des espaces qu’ils ont créés. Ils n’ont pas utilisé de photos. Travail avec un logiciel de 3D, sur le point de vue.
On pouvait s’attendre à ce qu’ils fassent un dessin en salle d’arts plastiques et qu’ils l’utilisent en salle info (mise en couleurs).

Sur la ville suspendue, très divers :
Retouche d’image. Pas de ville suspendue avec un logiciel de 3D. Temps (trop court).
Maquettes en réel. Pas de travail 2D, en peinture.

Constats

La liberté leur permet de mieux s’approprier les choses.
Cette séquence a permis d’élaborer un autre système de travail. Dynamisant.

Pour les élèves qui ont choisi l’ordinateur, celui-ci vient simuler ce qui aurait pu être fait en réel (pour Rousse).
Pour la ville suspendue, ils ont davantage créé en numérique (collage).
Le temps a joué sur l’utilisation de tel ou tel logiciel.

Travaux d’élèves

villesSuspImages (PDF de 784.8 ko)

Villes suspendues en salle multimedia

VillesSuspVolume (PDF de 284.7 ko)

Villes suspendues en réel

Rousse_reel (PDF de 303.5 ko)

Travaux sur Georges Rousse en réel

rousse_volumes_virtuels (PDF de 408.9 ko)

Travaux sur georges Rousse en virtuel


Remarques faites par les autres membres de la mutualisation

Questions 

  • Remarque : Deux incitations différentes : un texte, une image, ce qui a peut -être orienté également les productions...
  • En quoi cette séquence a permis de travailler le choix ? En quoi les élèves ont questionné le choix de la technique ?
    Je pense qu’ici, ce n’est pas cet objectif qui était réellement visé, cette séquence est une préparation à cet objectif, qui doit être travaillé dans le temps. A suivre...
  • Qu’en ont tiré les élèves ? Peut-être un regard différent, une amorce d’engagement vers l’objectif ci dessus. Une meilleure prise de conscience du potentiel, le leur, ceux des outils.
  • Pourquoi pas d’articulation traditionnel / numérique des élèves (sauf un groupe) ? Parce que c’était la première fois que l’on travaillait comme ça ; Parce qu’il faut peut-être plus leur suggérer au départ, mais par crainte de complexifier, une voie qui a été écartée.
  • Problématique de la séquence en relation avec le programme (espace au niveau 3ème). J’ai choisi
  • 1, de retravailler une séquence proposée par une collègue,
  • 2, de bien différencier les propositions et de travailler, pour moi en "terre connue" et qui plait aux élèves (Rousse)
    Les deux propositions s’inscrivent dans la problématique "des images et de leurs relations au réel . Il y a mise en regard de la matérialité et de la virtualité, exploration de la relation au temps et à l’espace.