Atelier de collaboration entre l'EESI et la CHA-AP de Segonzac publié le 14/05/2019
Atelier d'animation entre collégiens et étudiants
Au cours du mois de Mars, les élèves de 4ème et de 3ème de la Classe à horaire aménagé Arts Plastiques du collège Font-Belle de Segonzac ont participé à un atelier d’animation copiloté par cinq étudiants plasticiens de l’École Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême.
Ce workshop a d’abord été préparé lors d’une visite de la CHA-AP à l’ÉESI pendant laquelle le projet fut élaboré lors d’un brainstorming entre la quarantaine de collégiens et les étudiants.
Le volontariat fut le moteur de recrutement des étudiants pour la participation à cet atelier. En effet, Christian Arnau, professeur et directeur pédagogique de l’école, épaulé par Agathe Servouz Technicienne d’assistance pédagogique, Atelier Images animées a ainsi pu regrouper cinq étudiants de première et deuxième année dans l’objectif de leurs offrir une rencontre constructive avec des collégiens dans le cadre de ce stage qui autorise l’acquisition d’UV pour l’obtention de leur DNA ainsi qu’un nouvel éclairage sur leur statut de spécialiste des images animées qu’ils pourront potentiellement réinvestir à l’avenir.
Grâce à l’ouverture des étudiants et l’appétit des collégiens, l’émulation fut rapide et le groupe a ainsi décidé de réaliser une série de courts métrages indépendants regroupés autour d’un personnage, d’une amorce narrative et d’une volonté d’hybrider différentes techniques d’animation. Le projet a pu s’affiner en cours d’arts plastiques ultérieurement en particulier sur les éléments communs nécessaires à l’homogénéité de la série comme l’aspect du personnage et la structure scénaristique ainsi que sur l’interprétation de ces incontournables en fonction de l’écart inhérent à l’individualité et à la technique. Il s’est inscrit donc naturellement dans une séquence intitulée « Touchée avec les Yeux » traitant de la représentation et de la narration visuelle en lien avec la question de la cohérence d’un tel ensemble.
Le choix de la technique effectué par M. Arnau s’est révélé particulièrement pertinent. Constituant une entrée pour l’imaginaire de nos élèves, l’animation requière organisation et anticipation pour la création des personnages, items et décors puis patience et technique lors des prises de vue mais se révèle « magique » lors de la reconstitution des premiers mouvements. Elle présente une très large palette de possibilités et est de plus assez adaptable aux délais et contraintes induites par ce type d’atelier.
C’est ainsi pendant un temps très court que ce workshop s’est déployé dans un projet collectif et collaboratif. En effet, en cinq semaines à hauteur de deux heures hebdomadaires, ce sont trois courts métrages qui ont été réalisés dans le collège. Librement, les collégiens se sont constitués en groupe, ont défini leur projet individuel et se sont attribués les fonctions et responsabilités nécessaires à l’aboutissement de leurs vidéos. Au-delà de leurs qualités et de leurs défauts, ces trois réalisations successivement sujets et objets, outils et supports, cheminements et objectifs constituent les traces d’une immersion.
Immersion des collégiens dans un atelier animé par des étudiants où le professeur se devait d’être e’n retrait. Nos élèves mis en situation de responsabilité ont ainsi pu échanger avec des plasticiens en prenant appui dans un premier temps sur les techniques d’animation liés au matériel prêté par l’EESI en particulier les bancs-titres et le logiciel Dragon Frame. Ils ont naturellement été amené par la suite à échanger sur les méthodes, pratiques et démarches de ces spécialistes voir pour certains de se projeter dans une orientation future.
Immersion des étudiants dans un atelier scolaire. En endossant un nouveau rôle, les élèves de l’EESI à la fois techniciens, spécialistes et plasticiens ont eu le loisir d’expérimenter la transmission, la tenue et l’animation d’un workshop avec des collégiens. Ils ont ainsi dû prendre en compte les possibilités et les contraintes d’effectif, d’espace et de temps ainsi que le rapport entre adulte et collégien, son imaginaire et ses conventions, son ambition et ses moyens créatifs, son enthousiasme et ses impatiences.
Une dernière visite des étudiants nous a permis d’organiser une restitution des vidéos réalisées et d’échanger ainsi sur l’efficacité du dispositif pour les uns et les autres à travers les productions et de constater l’évolution et les progrès critiques, plastiques, conceptuels et relationnels de chacun. Il est en effet aisé de s’apercevoir à travers les trois traces de cette action le bénéfice que chacun a pu tirer de ce dispositif (Taly 1, Taly 2, Taly 3). La qualité de l’échange en particulier de l’écoute des étudiants responsabilisés dans ce rôle valorisant, l’inscription dans une dynamique volontaire d’exploration plus précisément des Chaapistes dont le sens de l’adaptation et l’autonomie se sont ainsi développés, le plaisir de produire ensemble dans un objectif concret et fédérateur sont en effet évidents à partir des productions.
La CHA-AP a ainsi atteint les trois objectifs qu’elle ambitionnait pour nos élèves avec ce projet collaboratif et collectif adossé au Parcours d’Éducation Artistique et Culturel : Permettre la fréquentation de lieux culturels et d’institutions artistiques. Créer des rencontres avec des acteurs de ce milieu, des étudiants à la fois plasticiens et médiateurs dans ce contexte. Articuler fréquentation et rencontres autour de collaborations, de pratiques propices à l’acquisition de compétences techniques, méthodologiques, comportementales, culturelles et artistiques.