A.I.L.O. et 4èmes CHAAP au collège de Segonzac grâce au Pass Culture publié le 17/05/2023
Atelier d'installation lumineuse et de Mapping Vidéo
C’est grâce à la part collective du dispositif Pass Culture que les élèves de quatrième de la Classe à Horaire Aménagé Arts Plastiques du collège Font-Belle de Segonzac ont eu l’opportunité de collaborer avec deux artistes du collectif A.I.L.O. durant deux jours. Pendant cet atelier de "Création immersive - Lignes sensibles", les collégiens ont pu explorer les possibles nés de la rencontre entre art et technologie, tout en approfondissant leur dynamique de travail collaboratif ainsi qu’en analysant les éléments de leur contexte scolaire quotidien dans l’objectif de créer in situ une installation lumineuse ainsi qu’une installation de mapping vidéo dans la salle d’arts plastiques du collège.
« Derrière l’acronyme A.I.L.O (Atelier d’Immersion Lumineuse et Obscure), se prononçant comme le mot hello, se cache une jeune plasticienne qui, depuis 2014, expérimente les processus d’interaction entre lumière et obscurité, palpable et impalpable, réalité et reflet, pour créer des volumes : installations ou sculptures. A.I.L.O est aussi un travail d’équipe : membre très actif au sein de l’entité A.I.L.O, Fabrice Leroux, artiste multimédia, offre son savoir-faire sur les technologies numériques et réalise les créations sonores.(…) Immersion et interaction sont les notions maîtresses de ses productions qui engagent le regardeur dans des expériences sensorielles et visuelles, dans un dialogue visant à le déconnecter du réel. La lumière et les lignes en sont les composantes principales. (…) Les déplacements (du spectateur) modifient l’œuvre et font de lui une partie prenante de sa (re)création, le déstabilisant au point de lui rendre difficile la distinction entre la réalité matérielle et sa démultiplication éclatée par les surfaces réfléchissantes. »
Le premier jour de l’atelier, Eva-Maria Berge et Fabrice Leroux ont expliqué leur processus de création aux élèves en se basant sur les traces vidéos de leurs œuvres in situ. Les notions au cœur de leurs démarches artistiques ont été ainsi été approfondies avec un panel de références artistiques et culturelles complémentaires établies en fonction des spécificité de notre CHAAP via une séquence d’arts plastiques élaborée en amont.
Abordant des techniques et des concepts qu’ils utilisent pour créer des installations lumineuses et des installations de mapping vidéo, nos artistes ont souligné l’importance de la collaboration et de l’expérimentation dans leur travail mais aussi de la confrontation physique à un espace immersif, de la prise de conscience de la mise en espace de l’œuvre, de son dispositif, des stratégies mises en place pour prendre en compte le spectateur.
Anna-Eva Berge et Fabrice Leroux ont initié les élèves à la création in-situ en leur apprenant à regarder l’espace qui les entoure et à en extraire des détails pour leur future création. Les élèves ont ainsi réalisé des croquis afin de développer la notion de création in-situ, d’apprendre à regarder l’espace qui les entoure et s’entraîner à en extraire un ou plusieurs éléments. Ils ont ensuite confronté leurs intentions et en ont extrait une thématique commune. Leurs projets individuels ont été ainsi refondus afin de correspondre à l’expérience d’une plongée sous-marine qu’ils ont décidé de proposer au public.
Expérimentant dans un premier temps grâce aux différentes sources lumineuses, les chaapistes ont observé la manière dont la lumière transforme les matériaux et les différentes géométries à l’échelle du lieu. Hybridant les techniques et les approches dans un élan créatif certain, ils ont exploré installation lumineuse et mapping vidéo dans l’espace environnant afin d’en changer la perception en l’orientant vers l ’élément aquatique.
Pendant la seconde journée, Torche motorisée, lumière noire, rhodoide, tulle et eau ont ensuite été installés à dessein dans les éviers, dans la réserve, dans des assemblages de tables pour y suggérer grotte aquatique, vague de surface, massif corallien et même fantôme de noyé. Enfin le travail audio est venu ponctuer la modification de la perception de l’espace de la salle de classe.
Dans le but de partager les réalisations de l’atelier avec les autres classes et les adultes de l’établissement, nos élèves de la CHAAP ont dû élaborer une présentation orale de l’atelier et des concepts présents dans leur exposition désormais intitulée "Vaguement Lumineux". Ils ont également dû tenir compte de l’agencement physique, incluant les sens de circulation et les parcours dans un environnement obscur mais structuré par les installations et la manipulation des lampes torches, ce qui a donné une dimension proche de celle d’une performance lors de cette médiation.
Mme Berge et M. Leroux, très impliqués se sont montré particulièrement satisfaits de la qualité de l’écoute ainsi que de l’ardeur et du plaisir des élèves dans la réalisation de ce projet.
Ces deux jours auront permis à nos chaapistes une appréhension réflexive de l’architecture de l’établissement ainsi qu’en conséquence une analyse fine de leur contexte scolaire tant spatial que temporel. A travers la médiation de leurs créations, les collégiens ont pu établir des liens avec les productions du collectif A.I.L.O, travailler à structurer leur présentation, approfondir leur compétences à exposer, et partager le plaisir et la fierté de la création avec leurs camarades et les adultes de l’établissement.
Une nouvelle fois, la participation à ce type d’atelier a permis à de nombreux élèves de dévoiler une facette de leur personnalité peu présente dans un cadre plus scolaire. La qualité du retour porté sur leur production par leurs camarades lors de la médiation ainsi que le plaisir partagé, l’intérêt des élèves aux références artistiques et culturelles, la justesse de l’analyse des enjeux des nouvelles technologies et le gain en autonomie et en responsabilité témoignent d’un projet particulièrement efficace, au delà de l’ importante implémentation de leur Parcours d’éducation artistique et culturelle et de leur Parcours Avenir, que les chaapistes, le collectif A.I.L.O. et Lesimagesenmouvement sont fiers d’avoir mené à terme.
