Formation SVT : La problématisation en Lycée publié le 25/08/2017

Compte rendu d'une formation réalisée le 23 mai 2017 au lycée Valin (La Rochelle)

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Analyse de situations de classe : implication des élèves dans la problématisation

Lors de la préparation de cette formation, nous avons cherché à illustrer nos propos à travers l’analyse d’un certain nombre de situations de classe. Nous avons alors constaté combien l’étape de problématisation est un préalable incontournable pour débloquer le raisonnement attendu dans certaines activités.

Par exemple, nous avons modifié une séance de seconde où nous faisions manipuler des modèles de circulation océanique et atmosphérique. A l’issu de cette séance, nous escomptions obtenir un schéma des circulations autours du globe terrestre.
Depuis quelques années, plusieurs versions de la séance, avec des images en accroche, un découpage différent de la séance, un questionnement, une présentation variables ne résolvaient pas le fait que seulement une toute petite minorité d’élèves parvenaient à proposer un schéma fonctionnel cohérent avec les observations des modèles. Même si de nombreux blocages avaient été levés, nous n’arrivions pas à diagnostiquer vraiment d’où venait le problème.
Cette année, en testant par écrit la problématisation en amont de la séance, nous nous sommes aperçus que les élèves qui ont su réaliser ce schéma fonctionnel étaient justement ceux capables de formuler le problème avant de réaliser leurs expérimentations. Nous pouvons donc supposer que les années précédentes, les élèves en situation de réussite étaient en fait ceux qui intuitivement avaient formulé et intériorisé la problématique (sans l’incitation du professeur).

Il semble aussi que la fréquence à laquelle les élèves sont confrontés aux situations de problématisation est primordiale.
Voici deux exemples dans des niveaux de classes différents :

Évolution des fréquences alléliques dans une population d’escargots des haies

Un exemple en classe de seconde, dans le thème 1, traitant de la biodiversité et plus précisément des mécanismes pouvant conduire à la spéciation. Il s’agit de réfléchir sur l’impact de la sélection naturelle et de la dérive génétique sur les escargots des haies. Un site Evolution MegaLab montre la répartition des différentes couleurs de coquilles de ces escargots en Europe essentiellement. On dispose également des données historiques...

Dans les séances précédentes, la biodiversité, la structure de l’ADN, la notion d’allèle ont été travaillées. En outre, on s’est assuré que la représentation graphique des allèles sous forme de camembert était comprise des élèves. Les deux documents suivants sont présentés au vidéoprojecteur, et la question posée est : "A partir de l’étude des données du document , formulez un problème biologique à résoudre. ".
Les réponses des élèves de deux classes préalablement triées ont été présentées aux collègues stagiaires (cf photo).

Le fonctionnement de l’œil : la camera obscura

Un exemple en classe de première S. Il s’agit d’une activité proposée à la fin de la première séance dans le thème 3 C (corps humain et santé) traitant de la vision. Les élèves y ont réalisé une dissection de l’œil de porc, ils devaient proposer un rôle probable, dans le processus de la vision, pour chaque élément anatomique repéré.
Un montage est présenté en fin de séance avec la méthode pour l’utiliser : placer la boîte de conserve dans la manche d’un blouson, le trou vers le côté "main" de la manche, le papier calque vers le côté "corps", puis regarder par la fenêtre, à travers la manche, en plaçant sa tête dans le blouson...

La question qui leur est posée est : "Quels problèmes scientifiques pouvez-vous formuler ?"
Leurs réponses ont été préalablement triées et présentées aux collègues stagiaires (cf photo)

Les deux classes de secondes concernées avaient été confrontées, régulièrement depuis de le début de l’année, à des situations de problématisation. Les premières S, par contre, découvraient cette façon de faire à l’occasion de la séance...
Quand on compare les problèmes scientifiques rédigés par les classes des deux niveaux, il est clair que le raisonnement et la réflexion sont plus poussés chez les secondes que chez les premières scientifiques.

On pourrait également retenir de cette formation que le passage à l’écrit est beaucoup plus efficace pour les élèves que lorsque la problématisation n’est abordée qu’oralement en classe entière...