Mille Plateaux CCN La Rochelle publié le 23/10/2022

24 mouvements/seconde une exposition transversale jusqu'au 27 octobre !!!

De la danse à l’écran. Oui mais aussi un pas de côté pour aller de la danse à l’écran, aux pratiques vidéographiques, cinématographiques. L’exposition qui inaugure ce lancement de Mille Plateaux Centre Chorégraphique National de La Rochelle livre un désir de décloisonnement de la part d’Olivia Grandville, nouvelle directrice du lieu sis dans la chapelle Fromentin dans le centre-ville de La Rochelle.

Décloisonnement d’abord à travers l’usage des lieux. En effet, si le précédent locataire avait fait de la Chapelle une black box scénique propice à une scénographie libérée du lieu, ici, c’est la Chapelle désacralisée que le visiteur retrouve avant tout. Plus de borniol et de plateau noirs mais le retour des murs, de la pierre, de ses alcôves et boiseries. Ensuite un dispositif scénique où des gradins amovibles se tournent vers le lieu et servent de supports à projection en assumant leur dimension sculpturale. La chapelle n’est plus simplement le lieu de monstration du spectacle mais (re)devient un lieu ouvert dans lequel le simple passant a aussi sa place. L’espace a vocation à devenir celui d’expérimentations, dont celle-ci.

Décloisonnement aussi car c’est un peu l’essence de la danse contemporaine que de venir flirter avec les arts contemporains. Ainsi, l’exposition se pose la question de ce que filmer la danse est l’expression. Dans ces allers-retours entre l’objectif et le corps, se joue une relation qui crée une autre forme de danse, une autre forme de vidéo ou de cinéma. Si ces liens sont déjà présents dès le ballet triadique d’Oskar Schlemmer au Bauhaus, ils viennent appuyer aujourd’hui une forme permanente de collaboration et de transversalité.
Ainsi, au milieu de noms tels que Boris Charmatz, Philippe Decouflé, Merce Cunningham, Trisha Brown ou encore William Forsythe, se mèlent ceux de Julien Prévieux, Clément Cogitore, Fischli & Weiss, William Wegman ou encore John Baldessari.

Au fond de la nef, c’est le Hand Movie de 1966 de Yvonne Rainer qui souffle sur les braises de fluxus pour raviver ces joyeux débordements du médium et qui semble orchestrer divinement l’agitation des corps dans les écrans.

Sur le site de Mille Plateaux on nous promet mille pratiques, ce premier rendez-vous laisse l’envie d’y croire !

Un seul regret : trop court ! tant il y a à voir ! Il faut y courir jusqu’au 27 octobre avant la fermeture.