Les réseaux sociaux en débat publié le 04/04/2023  - mis à jour le 12/07/2023

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Séance 2 : le débat

Afin d’impliquer le plus possible les élèves pendant le débat en les invitant à utiliser les informations extraites de la documentation fournie, la technique choisie est celle de "la rivière du doute".
On trouvera sur le web de nombreuses occurrences pour mettre en œuvre cette technique, par exemple :
 Débat mouvant, ou "jeu de la ligne" et "rivière du doute".

Cette méthode pour favoriser la prise de parole est effectivement ludique et participative. Les élèves restent debout dans chaque espace "Pour" et "Contre".
Des consignes sont données pour adopter la bonne posture lors de la prise de parole (que fait un corps quand il parle ?), pour s’écouter (qu’est-ce qu’une écoute respectueuse ?) et s’exprimer correctement (comment je parle ?) avec obligation, pour chaque prise de parole, d’énoncer un argument illustré par un exemple (qu’est-ce que je dis ?).
L’espace au centre, "la rivière du doute", nous a contraints à ajouter une consigne supplémentaire : ne pas rester dans cet espace plus de deux minutes. Seul espace avec des chaises, il peut susciter chez quelques élèves la tentation d’y rester.
Nous avons concrètement utilisé les pistes données ci-dessous. La professeure documentaliste était "le meneur" et le professeur de SNT "l’avocat du diable".

La rivière du doute (PDF de 310.9 ko)

Fiche accompagnement - Source : Engagé·e·s et Déterminé·e·s, le réseau des associations jeunes de solidarité internationale !

Exemples d’affirmations polémiques :

  • Lutter contre le cyberharcèlement est impossible
  • Les influenceurs ont toujours raison
  • Les réseaux sociaux nous dispensent d’avoir des amis véritables
  • Je peux tout dire sur les réseaux sociaux puisque j’utilise un pseudo
  • Twitter a eu raison d’exclure Donald Trump
  • Je ne peux pas savoir si l’information qui circule est vraie ou fausse
  • J’ai tout pouvoir sur mon empreinte numérique
    Etc.

Bilan

Le temps du débat est apprécié par les élèves. Il apporte une liberté de mouvement et une liberté de parole dans un espace à la configuration inhabituelle. Souvent, l’exercice est nouveau pour les élèves ; il suscite leur curiosité et leur envie de participer.
Les interactions paraissent ludiques mais elles permettent d’approcher des sujets graves ou préoccupants liés aux enjeux des réseaux sociaux. Les assertions, volontairement fermées, ou parfois provocatrices, peuvent cependant desservir le débat quand elles sont perçues par les élèves comme des affirmations de nature caricaturale, malgré l’avertissement énoncé au début de la séance. Mais elles sont aussi celles qui peuvent susciter le plus d’échanges intéressants, en fonction de la dynamique des groupes et de leur connaissance des aspects de l’enjeu abordé.
Pour tirer parti des informations puisées lors de la 1ère séance, il nous a semblé qu’une consigne supplémentaire devrait être apportée avant de lancer le débat, celle de citer régulièrement l’article de Topo ou la vidéo de référence pour illustrer ses propos.

Enfin, si cette séquence devait être reconduite, il semble nécessaire d’y ajouter un enjeu "mésinformation et désinformation", plus large que celui des Fake News, afin d’aborder le rapport à l’image engendré par l’irruption de l’intelligence artificielle dans les contenus diffusés via les réseaux sociaux (exemple du pape François en doudoune ou de l’arrestation de Donald Trump en mars 2023), mais aussi la modification du rapport des jeunes à la science induit par les réseaux sociaux, comme le fait apparaître une enquête IFOP1 demandée par la Fondation Jean Jaurès en 2022.

(1) Jeunes : le jeu de la contre-vérité. Philosophie magazine n°167, 03/2023, p.17.