Compétences numériques des jeunes : former en fonction des besoins publié le 03/01/2022

Travaux collectifs au lycée
Maurice Genevoix

Les "digital natives", qui sont nés à l’époque d’internet, savent utiliser le numérique mais les observations fines montrent que cette expertise se limite aux nécessités de leurs pratiques (utilisation de réseaux sociaux, jeux, entre autres…), et ne se transfère pas d’elle-même aux pratiques utiles à l’école (organisation de fichiers, manipulation des principaux formats de fichier...). Des temps de formation et une pratique régulière sont donc nécessaires. Ils sont d’autant plus importants que les élèves sont de milieu modeste.

Prévoir des temps de formation explicites

Selon Jean-François Cerisier, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université de Poitiers, c’est nécessaire pour ouvrir largement les perspectives d’utilisation et pour réduire les inégalités face au numérique dûes aux déterminants individuels et sociaux.
 Voir son article dans the Conversation France du 22 août 2021

Ces séances peuvent être précédées ou suivies de moments d’entrainement sur la plateforme Pix.

 Exemple de séquence de formation en collège technologie/documentation (site de l’académie d’Aix Marseille)

Laisser leur place aux compétences acquises hors de l’école

Les études montrent que les habiletés des élèves sont très variables, et donc potentiellement complémentaires.

Or Bruno Devauchelle fait remarquer dans son billet du 15 septembre 2021 que nous poussons souvent les jeunes à mettre à l’écart de ce qu’ils et elles savent au profit de ce que l’on apprend à l’école.

Pour prendre en compte la diversité des besoins des élèves et favoriser leurs apprentissages, la chercheuse Lydia Plowman et ses collègues (Plowman, Stevenson, Stephen, McPake, 2012, p. 31) encouragent les équipes éducatives à se saisir de la diversité des pratiques, des expériences et des compétences (opérationnelles, sociales et culturelles) numériques ordinaires des enfants, pour créer un lien entre les environnements scolaires et ordinaires.

Exemple de pratique laissant la place aux compétences numériques apprises hors de l’école :
 la préparation en équipes d’un rapport de stage de 3ème (vidéo Agence des Usages)

Utiliser régulièrement un environnement numérique pour réduire les écarts

Selon leur milieu social les élèves ne disposent pas de la même manière du matériel numérique et leur utilisation de ce matériel diffère. L’usage d’Internet est plutôt récréatif pour les enfants des ménages les moins aisées qui utilisent les outils numériques essentiellement pour envoyer des messages, se connecter sur les réseaux sociaux, jouer ou regarder des vidéos. Il est plus utilitariste pour ceux des ménages les plus aisées.
Or dans un cadre scolaire, le numérique est plutôt utilisé pour effectuer des recherches, créer des documents écrits ou des présentations orales, ou encore pour programmer en informatique.
On observe une corrélation positive entre la manipulation régulière d’outils informatiques par les élèves et leur score en littératie numérique1.

 Exemple de pratique régulière guidée de traitement d’information en classe (histoire-géographie, classe de 4ème)
 Exemple de travaux dirigés en lycée sur une plateforme d’apprentissage (Moodle, SES, classe de 1ère) incluant des temps de formation info-documentaire

Aider, rendre possible

Des exemples d’organisations offrant un environnement dans lequel aides et "coups de pouce" sont facilement accessibles aux élèves qui en ont besoin :
 Entraide entre élèves : exemples de travaux en petits groupes au collège
 Pratique accompagnée par le professeur : séquence créative en éducation musicale, lycée. Vidéo Agence des Usages
 Le tétra’aide, pour faire savoir à l’enseignant et au reste de la classe quand on a besoin d’aide. Site de l’association pidapi

Poster Carole Baugey,
sous la direction de Sylvain Connac