« Les Grecs : de sacrés profanes » 3/3 publié le 24/02/2011

La civilisation grecque

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2. Les disciplines

Activité Arts Plastiques + Éducation Physique + Langues (Anglais,espagnol, allemand...)
Présentation des disciplines par enseignants d’éducation physique et d’Arts Plastiques.
Certains apprenants peuvent effectuer ces gestes (jouer l’athlète) sous contrôle de l’enseignant d’éducation physique. Les autres peuvent dessiner les athlètes et les photographier, guidés par l’enseignant d’arts plastiques.
Organiser ensuite une exposition. Ecrire les légendes en français et dans les langues étrangères étudiées.(courir, sauter, lancer…)

Les disciplines les plus pratiquées sont celles qui figurent au programme des concours sportifs, essentiellement les sports gymniques : course à pied, saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot, lutte, boxe et pancrace. Les sports hippiques (courses attelées et montées, sur plat) apparaissent relativement tôt dans les concours : la course montée est introduite aux Jeux olympiques en 680 av. J.-C. et à Delphes en 586 av. J.-C. Cependant, ils sont l’apanage des plus fortunés, généralement des aristocrates.
Bien que la plupart des Grecs sachent nager — « il ne sait ni lire ni nager » est une expression traditionnelle pour désigner un idiot —, les sports nautiques sont assez peu développés. On ne connaît d’épreuve de natation (ou de plongeon, le terme grec κόλυμϐος / kólumbos n’est pas clair) qu’aux jeux du temple de Dionysos Melanaigis à Hermione. Les régates sont moins rares ; on trouve des épreuves d’aviron aux Panathénées, à Corcyre et à Nicopolis, au moins à partir d’Auguste.

  • 2.1. La course.
    Les Grecs ne connaissent que la course sur piste plate et rectiligne.
    La course la plus prestigieuse couvre un stade (στάδιον / stádion) dont la longueur varie entre sanctuaires. Celui d’Olympie mesure 192 mètres, celui de Delphes 178 mètres. C’est la course la plus courte du sport grec. (Le 100 mètres n’existe pas). Elle est l’épreuve reine des Jeux olympiques : le vainqueur donne son nom à l’olympiade. Selon Pausanias, les concurrents sont parfois si nombreux qu’il est nécessaire de procéder à deux courses éliminatoires.
    Le δίαυλος / díaulos est une course longue de deux stades, également au programme des Jeux olympiques. Il existe aussi une course plus rare de quatre stades (ἵππιος / híppios).
    Le δολιχός / dolikhós, une course de fond, se retrouve dans toutes les compétitions. À Olympie, elle est longue de 24 stades, soit 4.200 à 4.500 mètres ; ailleurs existent les formats de 7, 12 ou 20 stades. Enfin, la course en armes (ὁπλίτης δρόμος / hoplítês drómos) figure au programme d’à peu près tous les jeux. Sa longueur est la même que le diaulos, c’est-à-dire deux stades. Les concurrents portent un casque, des cnémides et un bouclier au bras gauche ; le port des cnémides disparaît après 450 av. J.-C.
    _ Au début de chaque course, l’un des juges (le starter), donne aux coureurs l’ordre de prendre position : πόδα παρὰ πόδα (littéralement « pied par pied », c’est-à-dire « à vos marques ! »). La ligne de départ est en pierre légèrement surélevée et creusée de deux sillons pour caler la pointe des pieds. Les athlètes ont les jambes légèrement fléchies, les bras tendus au-dessus du dispositif de départ, une sorte de barrière en corde. Le starter crie ensuite ἔτοιμοι (« prêt ! »), puis ἅπιτε (« partez ! ») et abaisse la barrière. Les faux départs sont sanctionnés.
    Les athlètes occupent un couloir sur deux pour le diaulos. Arrivés au bout de la piste, ils contournent un poteau individuel (καμπτήρ) / kamptêret reviennent à leur point de départ. Les couloirs sont tracés au sol par de la « terre blanche ». Pour le dolikhos, les coureurs font demi-tour autour d’un poteau unique. Aucune disposition n’est prise en faveur de ceux à qui le sort attribue un couloir plus éloigné de la borne, qui se retrouvent donc désavantagés. Les croche-pieds et les collisions intentionnelles sont interdits, mais ne sont apparemment pas rares.
  • 2.2. Le Lancer du Disque.
    Le lancer du disque ancien ressemble à la discipline actuelle ; il fait partie des cinq épreuves du pentathlon. À l’origine, le δίσκος / dískos désigne, de manière très générale, un objet que l’on jette au loin. Rapidement, l’accessoire improvisé se transforme en disque spécialement taillé pour la compétition sportive, dont on trouve sans doute déjà trace chez Homère.
    À l’époque classique, les disques, en bronze, n’ont pas de poids standard et varient de 1 kg environ jusqu’à 4 kg. Le plus lourd conservé pèse 5,7 kg, mais il s’agit peut-être d’un disque votif, sans rapport avec ceux effectivement utilisés en compétition. On sait également que les enfants lançaient des disques plus légers. En revanche, tous les athlètes utilisent des disques identiques lors d’une compétition.
  • 2.3. Le Saut en Longueur.
    Le saut en longueur (en grec ancien ἄλμα / hálma) est le seul type de saut connu des Grecs. Il fait partie des cinq épreuves du pentathlon.Il présente deux différences avec la discipline actuelle. D’abord, le saut se fait au son de l’aulos, ou flûte double ; le musicien est le vainqueur de l’épreuve de flûte aux Jeux delphiques. Ensuite, l’athlète utilise des sortes de poids en pierre ou en métal, qui ressemblent beaucoup aux haltères modernes. Chaque sauteur possède les siens ; leur poids varie de un à cinq kilogrammes. Ils ont pour objectif d’accroître la longueur du saut et de garantir une bonne réception.
    Le saut se fait avec élan, mais la distance d’élan est moins longue qu’à l’époque moderne. Un poids dans chaque main, le sauteur commence à courir ; le balancement des bras est accru par les haltères. Arrivé au βάτηρ / bátêr, équivalent de la planche de plasticine moderne, il saute tout en envoyant les poids devant lui. Quand il amorce sa descente, il les fait passer derrière lui, avant de les laisser tomber quand il se réceptionne sur le skamma. Le tout exige une bonne coordination, ce qui explique la présence du joueur de flûte. Pour être jugé valable, la réception doit se faire debout, les pieds plus ou moins joints, ce qui exclut les chutes et les glissades.
  • 2.4. Le lancer de Javelot. (ἄκων / ákôn).
    La peinture sur vase est pratiquement le seul témoignage sur ce sport, qui semble avoir été la moins populaire des disciplines du pentathlon.
    Pendant la phase d’élan, l’athlète effectue une course rectiligne jusqu’à la balbis, sur laquelle il ne doit pas mordre ; le plus souvent, le javelot est placé sur le côté, à hauteur de l’oreille. Sur un vase, toutefois, on voit le lanceur tenir son javelot le bras tendu vers le bas, à deux mains, un peu comme un sauteur à la perche tient sa perche. À la différence du javelot moderne, le lanceur utilise un propulseur à lacet (ἀγκύλη / ankulê ou amentum en latin). Long de 30 à 40 centimètres, le lacet est enroulé près du centre de gravité du javelot et passé par une boucle à l’index, ou à l’index et au majeur de l’athlète. Le dispositif permet d’une part d’accroître la portée du javelot en augmentant l’effet de levier, d’autre part de stabiliser la trajectoire par effet gyroscopique.