Etre jeune dans les années 60 publié le 22/07/2007  - mis à jour le 22/06/2012

Terminale BEP

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La place des femmes dans la société des années 60

Être jeune dans les années 60, c’est aussi accepter la mixité de la société et surtout reconnaître qu’il faut laisser une place aux femmes non plus seulement au foyer mais aussi dans le monde économique et politique.
Les démocraties occidentales n’ont que très tardivement donné le droit de vote aux femmes. Si les suffragettes canadiennes au début du siècle ont mené un combat moins difficile qu’aux USA, c’est la reconnaissance de leurs actions menées durant la première guerre mondiale qui leur confère le droit de vote au niveau fédéral le 24 Mai 1918. L’état canadien suivait là les décisions des manitobains qui eux dès 1916 avaient accordé ce droit aux femmes tout comme celui d’occuper un poste électif au sein du gouvernement de la province. C’est dès 1919, que le canada accorda à ses concitoyennes la possibilité d’accéder à un poste à la chambre des communes.
Cependant, les québécois qui avaient donné le droit de vote aux femmes propriétaires à partir de 1809, leur ont supprimé dès l’instant où dans le texte législatif le terme de « mâle » est apparu. Il leur faudra plus d’un siècle pour à nouveau en jouir puisqu’au niveau provincial les femmes de plus de 21 ans n’accèderont au droit de vote que le 25 Avril 1940 grâce à l’action acharnée de Thérèse Casgrain (Rappelons qu’elles votent au niveau fédéral depuis 20 ans déjà !).

En France, à l’instar du mouvement des suffragettes européennes le 5 Juillet 1914, Louise Saumoneau et son groupe de femmes socialistes organisent une grande manifestation pour demander le droit de vote. En 1916 Maurice Barrès présentera la loi du « vote des morts » permettant aux mères et aux veuves de soldats de voter. Elles seront les premières électrices françaises. En 1932, la féministe Jeanne Valbot perturbe une séance de travail au sénat en lançant des tracts. Devant le peu de retentissement de son action, elle s’enchainera l’année suivante lors d’une séance. Il faudra donc attendre la France Libre du général De Gaulle pour donner aux femmes le droit de vote, les remerciant ainsi pour leurs actes de résistance.
Elles voteront donc pour la première fois aux élections municipales du 20 Avril 1945. Aussitôt, La France leur reconnaitra le droit d’être éligible puisque l’assemblée constituante de 1945 comporte 10 femmes. En 2007, quatre femmes se sont présentées au premier tour des élections présidentielles françaises, certaines d’entre elles exerçaient déjà des fonctions politiques soit comme responsable de parti ou comme présidente de région.
Côté Canadien, le 4 Aout 2005 une femme, Mickaelle Jean a été nommée 27ème gouverneur général du Canada représentant officiellement la reine Elisabeth II d’Angleterre. La situation a donc largement évolué pour les femmes en politique. Il semble cependant qu’aujourd’hui selon les partis et le poste auquel on veuille accéder le combat soit encore parfois rude. C’est avoir des parents qui ont vécu la guerre, les privations et qui ont du mal à intégrer ce nouveau type de société venue des USA que l’on nomme : société de consommation.

Enfin, être jeune dans les années 60, c’est avoir été élevé dans la tradition des hussards noirs de la République avec un respect sans faille face à l’autorité dominante et au travail. Le travail dans les années 60 est en pleine expansion. Les trente glorieuses sont à leur apogée et la société du tout emploi est en marche. Pour ces jeunes, le travail donne une indépendance financière que jamais personne n’avait eu dans un pays où ils sont libres d’investir dans ce que bon leur semble et de s’installer dans ces nouveaux appartements modernes que l’État crée par centaines chaque jour.
Cette jeunesse a un pouvoir d’achat qui lui permet de consommer abondamment : c’est le temps des Yé-Yé, du Rockn’Roll, du cinéma et des premiers voyages grâce au développement de l’automobile. C’est aussi l’époque de la modernisation économique : les usines produisent à n’en plus finir sur des chaînes ou les O.S, les O.P et les O.Q se remplacent 24h/24.
Seulement voilà côté professionnel, la vieille génération a du mal à donner des responsabilités à ce jeune et attend qu’il mûrisse et ait fait ses preuves pour le juger digne de confiance et lui offrir un bel espoir de carrière au sein de l’entreprise.

Côté québécois, la jeunesse est propulsée dans tous les changements économiques et sociaux engendrés par la révolution tranquille : modernisation, rattrapage et développement économiques sont les maîtres mots de la période. C’est la fin des années de noirceurs et la politique mise en place donne un air de gagnant à l’ensemble de la population.
Le slogan du parti du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) porte en ce sens : « On est capable ! ». Non seulement les Canadiens français cessent de douter d’eux-mêmes, mais ils veulent surpasser en créativité les canadiens anglophones. De plus et très rapidement, ce terme de Canadien français disparaît au profit de québécois encrant encore plus la personnalité de la province dans un avenir qui semble lui sourire.
Être un jeune québécois dans les années 60, c’est voir disparaître le poids de la morale des congrégations et s’ouvrir à un mouvement de liberté culturelle et sexuelle en lien très étroit avec le mouvement hippies venus de chez le grand voisin nord américain. La laïcisation de la société permet la mise en place rapide de ces nouvelles donnes socioculturelles que la jeunesse diffuse et s’approprie rapidement.