Etude des régions à faible occupation humaine au Québec publié le 06/08/2007  - mis à jour le 22/06/2012

Village du Nord-québécois

Au Québec, le Nord est omniprésent, et il n’est pas "un monde lointain situé à gauche du soleil levant », affirme Louis-Edmond Hamelin, homme de terrain tout autant qu’intellectuel, après 50 années de recherches dans la zone circumpolaire.
Selon ce géographe de réputation internationale, la perception du Québec est trop souvent réduite à la seule vallée du Saint-Laurent, tandis que 70% de son territoire se situe en zone nordique.
Mais lorsqu’on parle de régions à faible occupation humaine au Québec, on pense immédiatement à ces vastes espaces du Nord. En effet, 88% de la population québécoise vit au sud du 48° parallèle et près de 60% dans la seule région de Montréal.
Les sept régions situées les plus au nord sont celles qui ont la plus faible densité de population avec des effectifs réduits et le plus souvent un solde migratoire négatif. (Voir document annexe ou site des statistiques du Québec pour en savoir plus)
La densité de population de la province du Québec est de 5,8 habitants/km2, ce qui est extrêmement faible en comparaison de celle des pays d’Europe où elle est bien supérieure à 100 hab/km2, comme pour un grand nombre de pays du continent américain.
Par contre, si l’on analyse cette densité de population du Québec par région, on constate des contrastes saisissants entre celles du sud proches du Saint-Laurent qui présentent de fortes densités de population et les régions du nord qui sont véritablement "vides".
Si l’on observe le cas de Montréal, la densité est en effet de 3761 hab/km2, ce qui est équivalent à la densité des quartiers les plus peuplés des grandes métropoles d’Asie comme Hong-Kong.

A l’opposé les régions répulsives du nord ont parfois des densités de population inférieures à un habitant/km2. Ce sont des régions où les contraintes naturelles sont fortes : des contraintes dues essentiellement au climat et parfois à une combinaison avec celles du relief. Les hommes n’ont jamais pu vivre nombreux et ont dû trouver des adaptations à ces conditions difficiles. Les activités traditionnelles comme la chasse et surtout la pêche ont permis à de petites communautés autochtones de se maintenir au cœur de ces déserts humains.

Barrage Manic 5.

_ Puis, la découverte de richesses naturelles (les gisements de fer sur la côte Nord ou le cuivre en Gaspésie) ou bien le développement des complexes hydro-électriques vont entraîner l’irruption de la société industrielle et permettre le développement d’îlots dynamiques sur le plan démographique ou économique.
Aujourd’hui cette recherche des ressources est toujours d’actualité

Ancienne mine située à Déception !

et on va toujours plus au nord comme en atteste l’exploitation du champs minier de Raglan. Ici c’est pour exploiter le nickel, matière première convoitée par toutes les grandes puissances industrielles et dont le cours a explosé ces dernières semaines (ce sont 700 travailleurs en provenance des régions du sud qui se relaient tous les quinze jours, dans un secteur où la température est proche des -50° et où le blizzard souffle abondamment).

Ce dynamisme sera parfois de courte durée et surtout il peut conduire à des dérives et des déséquilibres écologiques pour les écosystèmes sans oublier les bouleversements pour les sociétés traditionnelles.
Pour presque toutes ces régions de faible occupation humaine, l’enclavement et par conséquent le manque d’accès à certains services (ex : les services de santé, d’éducation...) explique les soldes migratoires négatifs et l’occupation temporaire.

Bibliographie

 Dorion henri, Laframboise Yves, Lahoud Pierre, Le Québec , 50 sites incontournables
Éditeur : les éditions de L’Homme, 2007

 Hamelin Louis-Edmond, Potevin Michele, L’Avenir du Nord québecois _ Éditeur : PUQ, 1987

 Tellier, luc-Normand, le Québec, État nordique, Montréal,
Éditeur : Quinze, 1977

 Présentation de la mine de Raglan

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Auteur

 Jocelyn Sala

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