Colonisation et administration françaises en amérique du Nord publié le 04/07/2007 - mis à jour le 21/06/2012
L’administration coloniale et le régime seigneurial sont deux thèmes prégnants dans l’historiographie canadienne. Il s’agit de deux institutions essentielles de la Nouvelle-France qui ont favorisé la colonisation, le peuplement et la mise en valeur du territoire, et contribué à préserver l’intégrité canadienne française. Toutes les deux trouvent également leur origine en France. On retrouve des éléments hérités de la féodalité mais corrigés par la monarchie bientôt qualifiée d’absolutiste.
L’administration de la colonie est reprise en main à partir de Colbert, ce qui assure à la monarchie un contrôle direct de la colonie et met un terme à l’administration indirecte par le biais des compagnies commerciales (type Compagnie des Cent Associés). Désormais les principes d’organisation sont ceux de la métropole, ils demeurent par conséquent marqué par l’absence de séparation entre les différents pouvoirs (notamment exécutif et judiciaire), et par l’enchevêtrement des compétences entre les divers officiers et juridictions. A la tête de la colonie le pouvoir est partagé entre un gouverneur, plutôt chargé des affaires militaires, et un intendant (au Canada) ou un commissaire ordonnateur (sur l’Île Royale) plutôt chargé de l’administration civile.
La mise en place d’un régime seigneurial permet à la fois de donner un cadre à l’appropriation du territoire et à sa mise en valeur, de trouver parmi les seigneurs des agents recruteurs, des relais de la colonisation. L’objectif de la monarchie était surtout de transplanter outre-atlantique une société française harmonieuse, forgée dans un moule absolutiste. En Acadie le régime seigneurial ne survit pas aux périodes d’occupation écossaise ou anglaise et des rivalités entre explorateurs et commerçants français. Au Canada on comptait près de 250 seigneuries en 1760. Les roturiers longtemps en marge de la propriété seigneuriale acquirent un nombre croissant de seigneuries en raison du prestige sociale et dans quelques cas aux revenus seigneuriaux que leur possession conférait. La seigneurie représentait l’unité de base autour de laquelle la vie économique et sociale devait s’organiser avec des valeurs conformes à l’idéal d’une société terrienne d’Ancien Régime.
Place dans les programmes / 2nd
Finalité
Étude du caractère absolu de la monarchie (dans la perspective d’une crise de cette monarchie)
Objectifs
Étude d’une société d’Ancien Régime et de ses dynamiques (montée de la bourgeoisie),
observer la puissance française et des limites à travers un exemple colonial
connaître le peuplement et l’administration d’une colonie
comprendre les structures d’une société d’Ancien Régime
appréhender le régime seigneurial français au XVIIIe siècle : une structure non plus politique mais uniquement économique et sociale
Article à paraître dans le prochain numéro de la revue "French colonial history", par Céline Melisson