Socialiser les outils publié le 31/08/2015  - mis à jour le 16/07/2023

Les chemins d’accès à la connaissance se sont diversifiés. Nous apprenons désormais de manière hybride, en alternant l’usage de ressources et d’activités en ligne - que nous allons parfois choisir nous-mêmes - et des activités en présence du pédagogue. Les professeurs doivent trouver leur place dans les nouvelles manières d’apprendre.
Marcel Lebrun1 propose une méthode pédagogique. Une méthode n’est pas une recette, précise-t-il, c’est un chemin.

Pour lui la formation est un processus interactif et intentionnel qui consiste à mettre à disposition du futur formé des occasions d’apprendre.
Les occasions mises en place par l’enseignant peuvent être variées (présentations théoriques, organisation de projets et d’activités, recommandations de ressources, évaluation formative, animation et modération d’interactions entre apprenants...). Nous devons notamment apprendre à "socialiser les outils".

La pédagogie inversée. De quelle hybridation parlons-nous pour l’éducation de demain ?

Résumé du propos :

Le monde se complexifie. Les technologies peuvent contribuer au développement pédagogique permettant de prendre en compte cette complexité. L’usage des nouveaux outils disponibles fait évoluer nos manières d’enseigner et d’apprendre, mais notre vision de ce que sont « enseigner » et « apprendre » doit changer pour en accueillir les bénéfices éventuels. L’apprentissage est une démarche personnelle, qui mobilise de l’énergie (laquelle demande à être soutenue), et qui évolue dans le temps.
L’humain a tendance à penser linéairement, mais « nous ne sommes pas des particules élémentaires » dit Marcel Lebrun : le professeur ne doit plus rêver d’un champ magnétique dans lequel vont s’aligner les cerveaux des élèves.
Il propose une approche systémique de la question, en faisant référence notamment aux réflexions de Michel Serres et de Bernard Stiegler.

Déplacer une partie du contenu d’enseignement pour le faire appréhender en dehors des temps de présence peut être considéré comme le niveau 1 de la classe inversée.
Le niveau 2 consiste à alterner contextualisation et décontextualisation, selon le cycle de Kolb :

  • faire vivre une expérience collective (impliquant par exemple des recherches documentaires en équipes et la présentation du résultat de ces recherches),
  • analyser cette expérience,
  • permettre la conceptualisation en fournissant alors un contenu théorique (qui pourra être complété par les étudiants eux-mêmes, car ils peuvent utiliser d’autres sources d’information)
  • faire transférer le modèle obtenu via d’autres expérimentations actives (présentation d’une synthèse par exemple).
    Tout au long du processus des compétences sont développées, avec l’aide de l’enseignant.

Marcel Lebrun détaille, pour illustrer sa méthode, un scénario vécu d’enseignement hybride, alternant présence et distance (mais sans ajouter pour autant du temps de travail à la durée de formation prévue). Parmi les activités proposées il met en place de la co-évaluation entre apprenants, qui développe notamment la pensée critique et les habiletés sociales. Le pédagogue dans ce processus donne du sens à cette co-évaluation (il s’agit de faire progresser l’autre par des appréciations), l’organise, l’anime, la modère, la valide.

Voir sa conférence à l’université de Lille en 2014 (2H21).

Des documents partagés suite à la conférence sont consultables sur le site Slideshare :
 Classes translatées - inversées - renversées. De quelles hybridations parlons-nous pour « l’école » de demain ?

(1) Marcel Lebrun est docteur en sciences physique. Après avoir construit des outils numériques pour faciliter les apprentissages (tels que Claroline), il est devenu professeur en technologies de l’Education et conseiller pédagogique à l’université de Louvain

Document joint

De quelles hybridations parlons-nous pour l’éducation de demain ? La conférence du 18 mars 2015 (1H34) - Atelier Canopé de Poitiers