CHAAP au Collège Michelle Pallet d'Angoulême niveau 4ème/ Atelier d'animation en partenariat avec l’ÉESI publié le 25/05/2018

Dans le cadre de la Classe à Horaires Aménagés Arts Plastiques, les élèves de la 4ème Oural ont participé à un atelier d’animation copiloté par trois étudiants plasticiens de l’École Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême. Ce workshop a d’abord été préparé par une double visite au FRAC, lors de l’exposition Sauf ?, exposition de travaux et d’œuvres de diplômés de l’école supérieure, et à l’ÉESI elle-même. Il s’agissait alors de rencontrer pour la première fois les trois plasticiens, Jérémy, Julia, Marine. Il s’agissait également de visiter des lieux, des locaux situés aux bord de la Charente, au cœur du pôle Magelis, de découvrir des formations, des activités, une ambiance de travail spécifique. Cette première visite a finalement été l’occasion d’une initiation à différentes techniques d’animation, animation de dessins sur table lumineuse, d’objets et marionnettes par pixilation ou stop motion utilisant banc-titres et logiciels comme Dragonframe. Ce sont ces outils et les méthodes qui s’y associent que les élèves ont exploité tout au long du workshop qui s’est déroulé en classe d’arts plastiques, au collège, en trois moments de deux créneaux. Une dernière visite des étudiants nous a permis d’organiser une restitution des vidéos réalisées.

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Objectifs généraux

Adossée au Parcours d’Éducation Artistique et Culturel, la CHAAP vise ici trois objectifs : permettre la fréquentation de lieux culturels et d’institutions artistiques. Créer des moments de rencontre avec des acteurs de ce milieu, ici des médiateurs, des étudiants, des plasticiens. Articuler fréquentation et rencontres autour de collaborations, de pratiques propices à l’acquisition de compétences techniques, méthodologiques, langagières, propices enfin à la connaissance d’un écosystème complet et très riche sur notre territoire.

Des étudiants

La proposition de participer à cet atelier a été faite aux étudiants par leur professeur, Christian Arnau, qui est également directeur pédagogique de l’école. C’est donc sur les bases du volontariat que c’est constitué le groupe. Pour ces plasticiens la vidéo, l’animation, et l’ensemble des médiums de l’image animée, sont tour à tour objets d’étude, outils, moyens, supports d’expression, et médiums à questionner. Leur expertise est donc multiple et c’est en techniciens, en spécialistes, en plasticiens, ou en spectateurs savants qu’ils sont intervenus auprès des collégiens, articulant avec naturel les différents aspects de la création artistique.


Un workshop

Nous avons retenu ici la logique du workshop, d’un atelier à hauteur d’élève, privilégiant l’initiative du collégien, la réalité de ses envies et de sa maturité, plutôt que l’imposition d’un plan plus strict et préétabli. Après une première initiation technique ce sont les élèves qui se sont constitués en groupes, qui se sont distribués les tâches, qui se sont partagés les différents outils apportés depuis l’ÉESI jusqu’au collège. C’est également eux qui, après une première incitation en forme d’échange traitant de l’expression de l’émotion par l’image, ont décidé de la direction de leur projet. Cette logique a eu la vertu de fédérer rapidement et de dynamiser un groupe déjà très volontaire. Apportant souplesse et naturel, elle nous a permis de constater progressivement l’état d’avancement des travaux, de revenir régulièrement sur certains aspects techniques ou conceptuels, pour enrichir la réflexion ou la préciser, pour encourager ou conseiller. Ces apports sont venus à chaque fois répondre aux besoins ressentis, aux questionnements, aux difficultés.

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Une parole horizontale

Reposant sur une logique d’atelier, et jouant sur une dynamique induite par la réalisation d’un objet qu’il fallait mener à terme en un temps très court, notre collaboration a fait de l’espace de la classe le lieu d’une parole horizontale et plurielle dépassant une hiérarchisation habituelle plus formelle ; entre pairs au sein des groupes et entre les groupes, entre collégiens et étudiants, ceux-ci étant conseils et garants d’un bon déroulement, mais déchargés de la part « autoritaire » du rôle de professeur. Finalement, c’est la parole du professeur ici décentré qui échangeant avec les étudiants, n’intervenant plus que sur certains moments de ponctuation magistrale, c’est elle-même mise plus naturellement à hauteur d’élève de 4ème.

Des langages

Au travers de ces échanges, de cette parole horizontale, ce sont différents types de langages que nous avons mis en œuvre et travaillé. D’abord, il nous a fallu collaborer, échanger, communiquer, nous entendre pour réaliser un projet collectif. C’est ensuite un langage d’ordre technique maniant un lexique spécifique à la vidéo et à l’animation, très codé, qu’il a fallu intégrer rapidement (banc-titre, montage, boucle, pixilation...). Et c’est finalement le langage lyrique de l’expression de soi, de ses sentiments, qui sera travaillé lors d’exercices d’écriture en classe de français, venant redoubler et préciser notre première approche. L’écriture de textes, récits, poèmes, jeux de mots, constituera une base pour la sonorisation de la séquence.

Une première conclusion

Le choix d’un atelier jouant entre la logique de projet et celle du work in progress, notre projet n’appelant pas de terme, étant sans finalité définitive, et ne nécessitant que le bon fonctionnement technique, c’est révélé ici très vertueux. La prise directe, le fait de mettre immédiatement dans le faire aura eu la qualité de dynamiser, de désinhiber ; couplée à la facilité d’utilisation des outils retenus, et à la qualité de l’encadrement proposé par les étudiants, elle a encouragé les collégiens à faire preuve d’initiative, à être des acteurs autonomes. Facile à mettre en œuvre, rapidement efficiente, la réalisation d’animations est devenue un jeu gratifiant, porteur, et exigeant, mais également un biais vers le langage, la découverte et la rencontre.

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