La dictée à l'adulte publié le 05/03/2019
C’est un dispositif pédagogique qui devrait s’installer dans la durée dès la maternelle. Il est bien présent dans ces classes mais tend à se raréfier au fur et à mesure que l’on pense l’enfant capable d’écrire seul.
Organisation du dispositif
L’adulte va devenir celui qui se charge de l’aspect matériel très contraignant de l’écriture :
L’enfant investit énormément d’attention dans l’acte graphique, plus il est jeune ou inexpérimenté plus cette attention est importante
Les règles orthographiques qui régissent les mots entre eux sont très difficiles à maîtriser parfaitement et gênent la fluidité de l’écriture et parfois même la bloquent.
C’est donc l’enseignant qui va écrire ce que l’enfant va dire.
Cependant, il ne sera ni un magnétophone à plume ni un transcripteur de l’oral à l’écrit, il s’agira d’une négociation permanent entre l’enfant et l’adulte sur :
- Le sens de ce qu’on écrit
- La mise en page du texte
- La ponctuation nécessaire
Ce travail doit amener l’enfant à prendre conscience de la spécificité du texte écrit par rapport au texte oral
L’adulte est en étayage et se retire petit à petit de façon à ce que les enfants deviennent entièrement propriétaires de leurs productions. Anne- Marie Chartier donne l’image de la bouée qui soutient celui qui apprend à nager et qui va se dégonfler lentement jusqu’à ce que l’enfant soit capable de nager seul.
La dictée à l’adulte va permettre aux enfants de travailler à leur vrai niveau de compétence puisqu’ils ne sont plus contraints par les difficultés. Ils peuvent se concentrer avant tout sur le fond, la forme étant en partie traitée par l’adulte.
Pour une bonne mise ne place du dispositif il sera nécessaire pour l’enfant d’appendre à ralentir le débit de paroles et de mettre en mémoire le texte.
On tient le texte autrement que pour raconter une histoire : l’aller-retour entre l’oral et l’écrit ne se fait pas à la même vitesse cela oblige l’enfant à se remémorer.
L’enfant voit également l’écriture du texte dont il est l’auteur et constate au cour de l’exercice la différence de vitesse d’exécution entre sa parole (sa pensée) et la vitesse d’écriture. L’une étant toujours en avance sur l’autre, il est nécessaire de pouvoir revenir en arrière fréquemment.
Dans l’écrit l’enfant doit tenir le fil du texte qui n’est pas constitué dans le conversationnel et sa pensée va tellement plus vite qu’il a justement tendance à perdre le fil. Il faut donc proposer un modus operandi qui va lui permettre de mettre sa parole et sa pensée au service de la production écrite.