"Dispositifs" publié le 07/01/2013

Exposition à l'école d'Arts Plastiques de Châtellerault

Cette année, l’exposition thématique de l’école d’Arts Plastiques de Châtellerault "Dispositifs", regroupe des artistes dont les recherches plastiques placent le spectateur dans le doute.
Bernard Pras, Cat caddy (détail), 2007

Bernard Pras, Cat Caddy (détail), 2007

Artifices, anamorphoses, trompe-l’oeil ultra réalistes, déformations optiques, jeu d’ombres et de lumières, changement d’échelle et autres images cachées : à toutes les époques, les artistes se sont amusés à tromper nos sens et à défier notre raison. Ils créent des œuvres à la frontière entre la réalité et l’art, la magie et la science, parfois bien énigmatiques, changeantes, toujours surprenantes ! L’ exposition propose un parcours à travers ces jeux visuels, ces curiosités artistiques.

Exposition du 18 janvier au 04 avril 2013


visible du lundi au vendredi de 10h à 12h
et de 14h à 18h

Visite commentée sur rendez-vous au 05 49 93 03 12
Contact : Ecole d’Arts Plastiques
12,rue de la Taupanne
86100 Châtellerault
ecole.arts_plastiques@capc-chatellerault.fr


Artistes exposés :

Lilian Bourgeat, Jean-Olivier Hucleux, l’atelier Loriot et Mélia, Bernard Pras, Philippe Ramette, Georges Rousse et Felice Varini...

Lilan Bourgeat

Lilian Bourgeat , «Rocking chairs», 2009 Aluminium – 190 x 104 x 154 cm chacun Courtesy de l'artiste et de la galerie Une

Lilian Bourgeat , « Rocking chairs », 2009
Aluminium –
190 x 104 x 154 cm chacun
Courtesy de l’artiste et de la galerie Une

Lilian Bourgeat (né en 1970, vit et travaille à Dijon)
réalise des installations composées d’éléments surdimensionnés issus du quotidien. Ainsi dépossédés de leur caractère usuel et familier, acquérant une nouvelle autonomie et bousculant les rapports d’échelle, ces objets surréalistes géants constituent une expérience singulière et déstabilisante pour le public sollicité à intervenir.

« Ce n’est pas du monumental, ce n’est pas un Claes Oldenburg, il ne s’agit pas d’agrandir pour agrandir. Je cherche plutôt à chaque fois à créer une situation, ou un événement en perturbant légèrement le cours normal des choses. »

Philippe Ramette

Philippe Ramette, Contemplation irrationnelle, 2003 © Philippe Ramette, Galerie Xippas

Philippe Ramette, Contemplation irrationnelle, 2003
© Philippe Ramette, Galerie Xippas

Philippe Ramette (né en 1961) aime défier les lois de la gravité et de la logique. Cet artiste sculpteur, photographe et dessinateur est l’auteur d’installations surréalistes qui le mettent en scène dans des postures improbables et illogiques.
Ses installations captent la sculpture mise en scène dans un mélange de tragédie et de comédie qui fonctionnent comme une énigme à résoudre.
L’artiste réalise des performances acrobatiques sans trucage ni retouche numérique dans le but de montrer le côté absurde de l’existence et de réaliser des exploits ordinairement impossibles à l’homme. Ses expérimentations usent d’un savant dispositif de harnais et d’attelles qu’il met, de temps à autre, en lumière. Ses prothèses-sculptures permettent de s’élever physiquement et corriger la manière de considérer le monde et sa représentation.


Georges Rousse

Georges Rousse «La Maison Descartes, Châtellerault», 1993. Photographie. Coll.Artothèque de Châtellerault.

Georges Rousse « La Maison Descartes, Châtellerault »,
1993. Photographie. Coll.Artothèque de Châtellerault.

Artiste né en 1947 à Paris. Depuis le noël de ses 9 ans où il reçut en cadeau le mythique Brownie Flash de Kodak, l’appareil photo n’a plus quitté Georges Rousse.
Alors qu’il est étudiant en médecine à Nice, il décide d’apprendre chez un professionnel les techniques de prise de vue et de tirage puis de créer son propre studio de photographie d’architecture. Mais bientôt sa passion le pousse à se consacrer entièrement à une pratique artistique de ce médium sur la trace des grands maîtres américains : Steichen, Stieglitz ou Ansel Adams.
C’est avec la découverte du Land Art et du Carré noir sur fond blanc de Malevitch que Georges Rousse choisit d’intervenir dans le champ photographique, établissant une relation inédite de la peinture à l’Espace. Il investit alors des lieux abandonnés qu’il affectionne depuis toujours pour les transformer en espace pictural et y construire une oeuvre éphémère, unique, que seule la photographie restitue.

« L’anamorphose n’est ni plus ni moins qu’un outil, comme le pinceau quand je dessine une forme ou l’architecture quand je construis ou casse un mur. Elle n’est rien d’autre qu’un simple outil visuel. Comme mon appareil photo. Il y a donc, pour moi, conjonction dans le fait d’utiliser l’anamorphose et la photographie."

1

Jean-Olivier Hucleux

Jean Olivier Hucleux, extrait de Work & Process, 2011

Jean-Olivier Hucleux, Image extrait de
« Works & Process (DVD)-
Jean Olivier Hucleux »
a.p.r.e.s éditions- Works & Process (DVD) , 2011

L’oeuvre de Jean Olivier Hucleux (1923-2012) a été révélée au monde l’art le 30 juin 1972 à Cassel, lors de l’inauguration de la grande exposition « Enquête sur la réalité - Imageries d’aujourd’hui. d5, la documenta 5 ».

Sept ans plus tard, Pontus Hulten, directeur du Musée National d’Art Moderne, invite Hucleux à exposer son oeuvre dans « Copie conforme ? » au centre Georges Pompidou, à côté de Chuck Close et de John De Andrea. Son portrait dressé par Hulten, aborde le caractère inachevé de l’oeuvre

« A la réflexion, c’est du seul examen approfondi du tableau que se dégage la vision métaphysique d’une réalité totalement transfigurée... De son propre aveu, Hucleux voudrait ne jamais s’arrêter. Continuer encore, prolonger cette pénétration froide, visionnaire de l’image. Vivre à l’infini l’expérience continue du jour et de la nuit, d’ombre en lumière. La vivre jusqu’à ne plus savoir, être le peintre qui vit la conscience non-atteinte du après, de l’au-delà ».


S’il y a reproduction de l’image, c’est pour passer le cap de la représentation, pour évacuer la multiplicité des apparences, l’anecdote, et ôter ce qui est opaque. Le travail d’Hucleux consiste à aller « vers ce qui ne sera jamais un résultat ni un tableau, mais de la peinture, l’intensité retrouvée d’une présence ».

Loriot et Mélia

Loriot et Mélia, «Parts d'ombre», 2011. Fontenay-Le-Comte, Parcours contemporain

Loriot et Mélia, « Parts d’ombre », 2011.
Fontenay-Le-Comte, Parcours contemporain

Artistes français nés en 1947, François Loriot et Chantal Mélia métamorphosent les objets du quotidien : avec de savants jeux de lumière, ils font apparaître des images et des scènes fantastiques. Leur petit monde visuel nous entraîne dans un univers de poésie là où il n’y a que rebuts et choses banales ramassées çà et là.
Ils travaillent ensemble depuis plus de 20 ans et inventent un nouveau langage plastique à base de lumières transformées par divers procédés. Il s’agit en fait d’un véritable « théâtre d’objets » qui puise ses racines aussi bien dans la photographie que dans le cinéma. On pense à Méliès l’enchanteur.

« Nous avons une production commune depuis 1992. Un soir, une nuit, le hasard a voulu que l´on repère -ensemble- sur le mur, une très extraordinaire tache de lumière. Subjugués par le mystère de cette tache, nous sommes restés un long moment à la décrypter. L´énigme fut résolue lorsque l´on vit le chat s´étirer : il s´était endormi en cachant une partie du miroir posé sur le lit encombré d´objets divers. Le chat sauta, l´image disparut, le miracle était fini ! »

François Loriot et Chantal Mélia (ESPACE Sculpture No.
46).


Felice Varini

Felice Varini, «6 triangles pour Descartes», 2006. Ecole d'Arts Plastiques de Châtellerault.

Felice Varini, « 6 triangles pour Descartes », 2006.
Ecole d’Arts Plastiques de Châtellerault.

L’artiste suisse Felice Varini naît en 1952 à Locarno. Depuis les années 80 Felice Varini élabore un travail de peinture qui se déploie dans l’espace architectural. A partir des données spatiales qu’il relève, il définit le point de vue – lieu initiant une approche de la peinture et de l’espace - autour duquel son intervention se matérialisera.
La forme peinte trouve sa cohérence quand le spectateur se tient en ce point. Lorsqu’il s’en écarte et se déplace, elle rencontre l’espace. C’est dans l’ensemble des points de vue que réside le travail.
Felice Varini agit dans des espaces architecturaux du monde entier pour les investir avec sa peinture. Il parcourt ces lieux en relevant leur architecture, leurs matériaux, leur histoire et leur fonction. Dans tous ses projets, l’artiste part d’une situation réelle dans laquelle va s’inscrire sa peinture.
2

Bernard Pras

Bernard Pras, Cat caddy, 2007

Bernard Pras, Cat caddy 2007
Impression numérique, edition ACAPA.
Coll.Artothè-
que de Châtellerault.

Né en 1952, Bernard PRAS est diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse.
Après 20 ans de peinture, il conçoit en 1997 une nouvelle forme d’expression, à mi-chemin entre la peinture, la sculpture et l’installation. A partir d’un croquis préparatoire, il collecte des objets totalement hétéroclites, choisis selon leur couleur, leur forme, mais aussi en rapport avec le sujet traité. Vient alors la longue étape de l’assemblage des objets, pouvant lui prendre plusieurs semaines, avec un aller-retour incessant entre l’installation en cours et le viseur de son appareil photographique. Peu à peu l’oeuvre se crée, et l’image en sera figée. Ses tirages photographiques (Cibachrome sous Diasec) sont depuis présentés dans le monde entier, rencontrant toujours un très vif succès.

(1) L’Anamorphose
Le principe de l’anamorphose est défini comme un mode de figuration éclatée dans l’espace. Les éléments peints (figures, sculptures immatérielles, etc.) ne peuvent être visuellement rétablis que si on les regarde d’un certain point de vue, celui-là même où l’artiste place l’œil de son appareil photo.

(2) En 2006 Félice Varini a réalisé « triangles pour Descartes » pour l’Ecole d’Arts Plastiques de Châtellerault, un hommage au Philosophe et à ses travaux sur l’optique.