Retour sur la rencontre avec Simon Rayssac à la Maison des écritures publié le 11/12/2021

Simon Rayssac a étudié aux beaux arts de Bordeaux, principalement la sculpture, et l’installation. Cette formation aux beaux-arts a constitué pour lui ce qu’il appelle une grande "boîte à outil" pour sa pratique future, qui lui a permis de structurer sa pensée. Pourtant, par la suite, c’est la peinture qu’il commence à pratiquer sans avoir réellement eu de formation en la matière. Simon Rayssac aime peindre, et c’est en cela qu’il est peintre. Il ne voit pas la peinture comme autre chose que ce qu’elle est, et se résout à ne pas dépasser le motif, car c’est là le travail d’un peintre.
On retrouve d’ailleurs la nécessité de créer dans sa peinture, qu’il appréhende en quelque sorte comme une sorte de "pulsion".

Le format est d’une grande importance pour lui : grâce à lui, il se plaît à multiplier les sujets, à les "lisser" entre eux. Au même titre que l’artiste Louise Aleksiejew qui le précédait durant le séminaire, "il faut que ça loge". En effet, le format souvent choisi par l’artiste soit 46x55 cm, pourrait nous apparaître comme une contrainte. Mais en réalité, Simon Rayssac n’a pas pour but de cadrer, de délimiter son geste pictural mais plutôt de se servir du format comme d’un levier, d’une chose qui le pousse à créer.

Il a également écrit "Tout l’Univers en 46x55 cm", avec 4 remarques entremêlées, une série de courts poèmes donnant encore plus de vie à ses toiles, ainsi qu’un épilogue par Catherine Pomparat. Ceci, accompagné de certaines de ses peintures en petits formats lui rappelant "les fameuses petites cartes Poulain".

Il élabore, peut-être malgré lui, un protocole économique dans son travail : les petits formats lui permettent de réaliser des séries. Simon Rayssac est simple, et c’est en cela qu’il est un bon peintre. Un fond, une forme, un geste, c’est là qu’est son art selon lui. Il produit une peinture qui fait du bien, qui procure la joie, et non pas qui consume et prend toute l’énergie de l’artiste, car Simon Rayssac n’est pas un artiste appréciant le labeur. Ses peintures sont rapides, réalisées le plus souvent en une journée. Il peint le matin, ou alors en journée, cela dépend : mais dès lors qu’il décide que son travail prend fin, alors il sort de l’atelier. Et lorsqu’il ouvre la porte de celui-ci le lendemain, c’est comme si la Terre recommençait à tourner.

Un article sur Simon Rayssac sur le site Boumbang

Texte de Enora Louail et Anaïs Minien