Corriger à la voix ? (TraAM) publié le 04/07/2019  - mis à jour le 15/07/2019

Expérience de corrections à la voix et réflexions pour une activité de relecture active de la copie par l'élève

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Présentation du projet

Des rétroactions audio1 pour une correction plus active...

Une étude américaine de 2007 démontrait déjà que l’utilisation d’un commentaire audio pour corriger une copie avait une certaine forme d’efficacité.

Son résumé nous révèle que pour les étudiants concernés, les commentaires sonores :

  • sont perçus comme plus efficaces qu’un commentaire écrit dans la nuance du propos
  • le commentaire audio est associé à un sentiment plus grand d’implication dans les interactions pédagogiques
  • sont associés à une plus grande rétention du contenu du message
  • sont associés à l’idée que le correcteur se soucie davantage de l’élève.

Enfin, l’analyse des documents a révélé que les étudiants étaient trois fois plus susceptibles de mettre en oeuvre des conseils pour lesquels des commentaires audio étaient fournis que ce n’était le cas pour un contenu seulement textuel.

La voix apparaît donc comme un levier efficace pour impliquer les élèves dans un travail formatif de retour sur leurs productions.

Voici par exemple un extrait dans lequel la teneur de l’erreur est expliquée à un élève de sixième et les attendus explicités ; il est ensuite engagé à consulter son cahier pour y trouver la réponse attendue et la corriger.

Expliquer l’erreur et engager à la corriger

… pour être plus explicite, pour valoriser les réussites…

La ponctuation peut parfois être mal interprétée par les élèves : un point d’exclamation sur une copie exprime-t-il la colère, l’apitoiement, la surprise ? L’élève n’a pas forcément tous les éléments pour l’interpréter correctement.

 L’oral lève cette ambiguïté car il permet d’expliciter la réaction du correcteur et l’enregistrement, par la densité d’informations qu’il peut contenir, est le lieu idéal de la réexplication et de l’analyse de la réponse.

La voix apparaît aussi intéressante pour signifier de manière sensible les réussites, plus que l’on ne pourrait le faire à l’écrit : formulées avec la voix même de l’enseignant, ces constats de réussite peuvent être reçus par l’élève et améliorer la construction de l’estime qu’il a de lui-même.

Signifier les réussites de manière « sensible »

 Grâce au commentaire oral, le message est donc enrichi, plus précis et plus explicite.

… pour personnaliser l’analyse

Il est également possible de commenter plus globalement le travail de l’élève et de l’inviter à réfléchir sur les raisons qui font que l’exercice n’est pas réussi en fournissant une appréciation.

Voici un exemple de la fin d’une correction orale d’une évaluation sur la poésie en classe de 6e.

L’évaluation est composée de neuf questions sur un texte poétique ; elles font appel à la compréhension du sens du texte, à la connaissance du vocabulaire spécifique au genre et à la maîtrise de la figure de la comparaison (construction, utilisation, compréhension).

L’appréciation permet de faire le bilan de ce qui a été corrigé, de faire un constat par rapport au travail de l’élève et propose des pistes de travail.

 On demande à l’élève de reporter ces pistes sur l’en-tête de sa copie en les reformulant afin de s’assurer qu’il les a bien comprises.

Ce type de correction orale est tout à fait transposable à d’autres évaluations, d’autres matières et d’autres niveaux (voir à la fin de l’article).

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(1) Voir cet article très complet sur la plus-value apportée par quelques outils numériques à la correction de copies.