Compte rendu du Festival d'histoire de l’art de Fontainebleau, 2017 publié le 04/09/2017

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Samedi 3 juin

Atelier Le corps, le vêtement, les modes

Cet atelier conduit par Corinne Glaymann, IA-IPR d’Histoire des Arts à Paris, et Damien Delille, maître de conférence en Histoire de l’art et de la mode à Lyon II, s’était donné deux finalités :

  • Offrir des éléments de réflexion et de connaissance sur l’histoire de la mode
  • Proposer des pistes et des outils pédagogiques pour construire avec les élèves une réflexion dans le cadre des programmes avec corpus de documents.

La place de la mode et du vêtement dans les programmes scolaires  :

En cycle 4 elle peut trouver sa place dans les EPI, le PEAC en lien avec quelques unes des thématiques du programme d’histoire des arts.
Au lycée l’Histoire des arts entretient de nombreux liens avec le costume.
L’enseignement professionnel forme à la mode, aux vêtements et aux accessoires du CAP au BTS.

A partir de questions simples :

  • Pourquoi s’habille-t-on ?
  • Comment s’habille-t-on ?
  • Quels sont les rapports entre le corps, le vêtement et la mode ?

Les deux intervenants ont offert une perspective historique de leur sujet avec deux exemples de sujets corpus. Il a été rappelé qu’il existe 5 façons de s’habiller  : se draper, enfiler, le cousu fermé, le cousu ouvert, le fourreau. Le drapé évoque l’Antiquité, l’autorité impériale, la richesse. A la Renaissance il est réinvesti d’une dimension féminine forte et nouvelle, avec des effets de gaze, de fluidité, comme chez Botticelli. Ce drapé demeure encore dans l’art de l’enroulement vestimentaire en Asie.
Avec la disparition de drapé antique en Occident, il faut attendre Christine de Pisan et le Livre de la Reine pour voir émerger une réflexion sur l’habit féminin. Un travail est mené sur les coupes, les textiles, le coût, la distinction sexuelle et symbolique. Progressivement une plus grande diversité voit le jour, notamment dans l’habit masculin. Le règne de Louis XIV est un temps de changements importants. L’habit contribue à une narration de soi dans un espace symbolique fort, la cour. L’habit définit l’identité.
Il y a du côté féminin plus de continuité avec la robe, le vertugadin, la crinoline et les accessoires. Le corps féminin se cache. Les manches gigot, le corset, la poitrine bandée masquent le corps féminin autant qu’ils le contrôlent. Il faut attendre le XIXème siècle pour voir émerger le couturier créateur tel que nous le connaissons. C’est Worth, couturier d’Eugénie de Montijo qui lance la haute couture et pose les bases du créateur de mode avec sa griffe. Depuis, ce phénomène n’a cessé de se développer.
Au cours du XXème siècle, la question de la mode et donc de la modernité se pose. Si la modernité se veut émancipatrice, la mode est souvent aliénante et normative. Pour autant, l’habit féminin s’affranchit de nombreuses contraintes, depuis l’abandon du corset jusqu’au monokini. Depuis 1945, la jeunesse joue un rôle essentiel dans l’évolution de la mode. L’hybridation des vêtements à fort contenu symbolique (militaire, sportif, masculin, féminin), est une rupture forte qui s’oppose aux uniformes et au primat de l’élégance pour affirmer le rôle croissant de l’individu.
A cette présentation se sont ajoutés des échanges basés sur deux exemples de corpus réalisés par Corinne Glaymann et Damien Delille.
Le premier sujet porte sur le Corps naturel/culturel, vêtu/dévêtu.
Le second est relatif au Corps et les modes – Artifices et excès.