Dix sites pour découvrir l'Histoire de la ville de La Rochelle. publié le 07/08/2007  - mis à jour le 05/04/2012

Lycée professionnel

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Étape 2 : Hôpital Aufredy rue Pernelle

En 1196, un riche marchand nomme Aufredy met toute sa fortune dans une expédition périlleuse. Il décide d’envoyer ses bateaux vers l’Afrique. C’est un homme important (possédant un hôtel particulier), reconnu dans la cité et tous sont émerveillés par ce courage. Mais le temps passe et les navires qui devaient revenir au bout de trois ou quatre mois ne sont pas à l’horizon. Le pécule qu’Aufredy avait conservé pour vivre en attendant le retour des bateaux s’amenuise et le voilà bientôt dans l’indigence. Tous ceux qui le voyaient quelques temps plus tôt comme un héros le renient, évoquant une avidité sans faille. Aufredy et sa femme Pernelle sont ruinés et tombent dans la mendicité.
C’est au pied des églises qu’on les retrouve faisant la manche et vivant d’expédients. Et puis par un beau matin de l’an de grâce 1203, une rumeur enfle… On cherche le couple à travers toute la ville. Des navires seraient en vue du port et il semblerait que ce soit les leurs. Après des recherches difficiles on les retrouve dans un coin perdu de la ville et l’espoir renaît. En effet les navires d’Aufredy sont de retour couverts non pas d’or et d’argent mais des plus rares épices et des bois les plus précieux remettant à flot et encore plus la fortune de la famille.

Si vous êtes aujourd’hui devant ce bâtiment, c’est que seules les religieuses en place avaient accepté d’aider la famille et qu’Aufredy avait promis que si la fortune lui revenait, il construirait à cet endroit même, un hôpital pour les indigents de la ville. Non seulement il y construisit cette bâtisse qu’il dédia aux soins des plus démunis mais il cessa le négoce et se convertit dans le soin aux malades aidé en cela de son épouse. Voilà comment le premier hôpital de charité a été crée à La Rochelle sous la bienfaisance de dame Pernelle.

Étape 3 : Place de Verdun

La cathédrale Saint Louis

Cette place appelée aujourd’hui place d’arme ou place de Verdun en souvenir des rassemblements de troupes réalisés à cet endroit, lors de la première guerre mondiale, était au moyen âge, le siège du Château Vauclair, édifice militaire bâti par les anglais et permettant d’administrer la ville.
En 1356, le prince Jean II le Bon est fait prisonnier par les anglais lors de la Bataille de Poitiers (Guerre de cent ans). La couronne de France incapable de payer la rançon du roi signe en 1360, le traité de Brétigny par lequel à la place de monnaie sonnante et trébuchante, elle donne certains de ses fiefs à l’Angleterre. La Rochelle devient anglaise.
Mais voilà, le responsable de la place est un homme rustre sans culture et qui ne perçoit pas la richesse marchande de la place. Rapidement il se met à dos les habitants et ceux-ci rêvent de s’extraire du joug de cet homme. Sachant qu’il ne sait pas lire, en 1372, le maire lui prépare un piège. Ainsi, il se présente devant le château avec un faux document émanant de la couronne d’Angleterre. Le chef de la garnison reconnaît l’emblème de son suzerain et demande à savoir ce qui est dit dans la missive. Le maire s’empresse alors d’expliquer que dorénavant la corvée du nettoyage des armes sera faite par la population. Tous les hommes doivent déposer leurs armes devant le château pour que la population les entretienne. Aussitôt dit, aussitôt fait et les Rochelais s’emparent du château. Fiers d’apprendre la nouvelle, le roi de France salue l’intervention de la population et se réjouit de voir la ville redevenir française. Mais le conseil des échevins ne l’entend pas ainsi. Ces derniers expliquent au roi qu’ils n’ont pas été libérés par les Français et que pour le moment ils ne sont qu’une ville libre. Si le royaume de France veut à nouveau posséder la ville le roi doit reconnaître tous les anciens privilèges de la ville et lui accorder en plus celui de battre monnaie. Le roi ne peut se permettre d’avoir une ville libre et si prospère aux portes de son royaume. Il est donc dans l’obligation d’accepter le chantage des rochelais. Avec ce droit de battre monnaie la ville va à nouveau s’enrichir, attirant de plus en plus de marchands.

C’est donc ainsi que la ville va s’épanouir aux XVII et XVIIIème siècles profitant de cet héritage médiéval. Le XVème la trouvera tout à fait encline à la Réforme et la cité en plus d’être riche et libre de privilèges sera à présent huguenote et donc de plus en plus en rivalité avec la couronne de France.

Étape 4 : L’Hôtel Fleuriau

Musée du Nouveau Monde

Nous sommes ici devant l’hôtel particulier du Sieur Aimé-Benjamin Fleuriau (actuellement musée du Nouveau Monde où des collections sur les Antilles et la Nouvelle France sont présentées). Membre d’une famille protestante, il est le symbole de la réussite du négoce avec les Antilles. C’est durant tout le XVIIème et jusqu’à la Révolution que la famille Fleuriau est le symbole du commerce triangulaire.
Ils sont à tous les postes avec des cousins dans les îles lorsqu’eux-même sont en Europe, avec des membres de la famille gérant des plantations de canne à sucre où des centaines d’esclaves travaillent. De la préparation du voyage, à l’exploitation de la plantation, jusqu’au commerce à travers le monde, les Fleuriau dominent l’activité marchande rochelo-antillaise.
Mais le commerce outre atlantique de la ville ne s’arrête pas là, et le commerce des fourrures avec le Canada rend une partie de la population prospère. C’est le cas de la famille Bernon, elle aussi protestante et qui domine sur la même période le commerce vers la Nouvelle France. Le vin et le sel de la côte sont expédiés vers le continent Nord-Américain, et en retour des peaux et fourrures nous reviennent.
Ce négoce, moins connu que celui des îles à sucre a cependant fait la richesse de nombreuses familles.
(A noter la visite du musée d’Orbigny-Bernon avec ses superbes faïences, et celle du musée des beaux arts, rue Gargoulleau)