Les québécois installés en France au XXe siècle. publié le 25/07/2007  - mis à jour le 21/06/2012

Lycée professionnel - 1ere Bac Pro

La plupart des travaux s’intéressent depuis des décennies à l’immigration québécoise mais l’émigration n’est pas un sujet très étudié. Alors le Québec, était-ce terre d’accueil uniquement à l’époque moderne ? Est-elle aujourd’hui devenue une terre de départ ?

Les chiffres concernant les Québécois venant s’installer en France sont souvent noyés dans les statistiques du Canada et la plupart semblent assez anciens. La base de données des migrations anciennes donne des chiffres de 1982, 1990 et 1999 où l’on peut remarquer que le nombre d’émigrants canadiens en France ne cesse d’augmenter sur ces dix ans (8800 en 1999). Mais il ne s’agit pas de que migrants nés canadiens. Les canadiens de naissance sont examinés un peu plus loin et on s’aperçoit que le chiffre est beaucoup plus faible que le premier, environ 900 personnes depuis 2002. Sur le nombre d’immigrants total venus en France entre 2002 et 2004, le pourcentage de Canadiens est passé de 1.1% à 0.7%.

1- Il serait intéressant de pouvoir faire faire une lecture de ces deux diagrammes par les élèves, en posant des questions simples sur le nombre d’immigrants canadiens et sur la comparaison des deux diagrammes.

2- Le Québec compte aujourd’hui 7 651 500 personnes selon les derniers chiffres établis par le gouvernement du Québec.
Publié dans l’ouvrage « Le Québec, chiffres en main », en 2007.
La fiche n°10 donne le nombre d’émigrants du Québec entre 1996 et 2005 :

Nombre d’émigrants du Québec entre 1996 et 2005
199620042005
Population totale 7 246 900 X 7 597 800
Emigrants 8871 6811 6858

Le travail de chaque élève concernant le pourcentage d’émigrants québécois par rapport à la population totale permettrait aux élèves de voir que ce chiffre est très faible (0.12% en 1996/ 0.09% en 2005), qu’il ne cesse de baisser sur une petite décennie et que le Québec est plus une terre d’accueil que de départ.

3- En comparant l’article de journal ci-dessous et l’interview d’une étudiante québécoise (Emilie Adam- Vezina) que vous trouverez plus bas, les élèves peuvent dégager les aspects particuliers de cette migration très restreinte.

Interview 1 (PDF de 19.7 ko)

Interview d’Emilie Adam- Vezina, étudiante en doctorat d’Anthropologie,
réalisée le 6 jullet 2007 par mail

À la conquête de la France

01/09/2005 - Quelques milliers d’informaticiens québécois ont fait le saut outre-atlantique. (…)
Jean-François Barbe

PARIS - Que diriez-vous d’avoir sept ou huit semaines de vacances par année ? Ou de passer la fin de semaine en Espagne sans décalage horaire ?
Telle est la vie que mène depuis trois ans Mathieu Milot qui a choisi d’aller travailler en France, et plus particulièrement à Paris, en tant qu’informaticien. « Le samedi matin, je peux décider d’un coup de tête d’aller faire une visite en Italie, ce qui ne m’empêche pas de revenir frais et dispos au travail le lundi matin. Depuis que je suis à Paris, j’ai été plusieurs fois en Italie, en Grande-Bretagne et en Espagne. Et je compte découvrir bientôt l’Europe de l’Est », dit le jeune homme de 27 ans.
Selon une source bien informée, la France compterait quelque 2 500 Québécois spécialisés en technologies de l’information (TI). La plupart disposent de contrats de travail à durée limitée, renouvelables d’année en année. Que retirent-ils de cette expérience par rapport au développement de leur carrière ? Pourquoi ont-ils choisi d’aller travailler en France ? Que faut-il faire pour y œuvrer ? Nous sommes allés voir sur place pour vous.


Compétences et économies

Règle générale, les Québécois travaillant en TI ont bonne réputation dans l’Hexagone, en raison de leur savoir-faire en programmation, de leur approche interpersonnelle de type nord-américaine et de leur connaissance de l’anglais, dans un pays où le pourcentage de bilingues et a fortiori de trilingues est beaucoup moins élevé que chez nous ou que chez leurs voisins Belges ou Hollandais.

« Et, entre Québécois et Français, il y a de grandes affinités culturelles, en raison de la langue, bien sûr, mais aussi des façons de vivre. Les Français aiment la fête et ils aiment le plaisir », note Christophe Dessain, directeur commercial à Paris chez S.I.C. Biométrie France, une structure mise en place par S.I.C. Biométrie, une PME québécoise spécialisée dans la conception de solutions de sécurité basée sur la reconnaissance d’empreintes digitales.

En outre, notre proximité géographique avec le leader technologique mondial que sont les États-Unis joue en notre faveur. « Dans l’imaginaire français, l’Amérique du Nord a une connotation positive pour tout ce qui touche les technologies », constate Laurent Ausset-Delon, responsable parisien de l’ensemble des opérations de BiblioMondo France, une filiale d’IsacSoft spécialisée dans les logiciels de gestion de bibliothèques.

Une des plus grandes sociétés-conseils en France, Cap Gemini, est ainsi venue recruter à Montréal, en 1999, Marilène Garceau, alors qu’elle était chef de projet chez Bell Mobilité. Elle avait notamment participé à la création du premier site Web de cet opérateur en sans-fil. « Lors de l’entretien d’embauche, on m’a dit que l’existence de la Cité du Multimédia jouait en notre faveur, car elle appuie la crédibilité des Québécois en TI. En outre, nous sommes bilingues », signale celle qui est aujourd’hui chef de projet pour Cap Gemini, une multinationale française de l’industrie du conseil, qui utilise l’anglais comme langue de travail dans le cas où les projets dépassent les frontières du pays. (…)

En partie (…) parce que cela leur coûte moins cher, certaines organisations françaises recourent à des contractuels étrangers en TI. Avec ces derniers, elles font ainsi d’une pierre deux coups : elles augmentent leur flexibilité en matière de gestion des ressources humaines et elles ne paient pas de charges sociales, lesquelles représentent en France, grosso modo, la moitié du salaire annuel.

Or, même s’ils ne touchent pas un cent en bénéfices sociaux, ces contractuels y gagnent quand même au change. « Je suis beaucoup mieux payé que si j’étais resté à Montréal », estime Mathieu Milot.
En poste à Paris depuis trois ans, ce diplômé des HEC (option technologies de l’information) a notamment conçu et implanté des bases de données de type Oracle pour la Mairie de Paris, et ce, pour le compte d’Unilog, le CGI français. Il est aussi chef de projet et travaille actuellement pour le numéro deux mondial de la grande distribution, derrière Wall Mart, soit le groupe Carrefour. Son salaire brut est d’au moins, soutient-il, 30 % supérieur à ce qu’il serait pour un emploi similaire au Québec. Et c’est sans compter sur le fait qu’il dit gravir les échelons beaucoup plus vite à Paris que s’il était resté à Montréal. « Avant d’atteindre des postes de chefs de projet comme celui que j’occupe chez Carrefour, il m’aurait fallu attendre plusieurs années », croit-il.

« Les congés fériés et les vacances, on y prend goût », dit Marilène Garceau. En France, tous les employés ont droit à au moins quatre semaines de vacances par année, auxquelles s’ajoutent quelques autres semaines en vertu du rattrapage du temps supplémentaire. En effet, au-delà de 35 heures de travail hebdomadaires, chaque heure de temps supplémentaire peut être comptabilisée et reprise en temps de vacances. _ Nombreux sont ceux qui prennent de la sorte sept ou huit semaines de vacances annuelles. Et c’est sans compter les jours fériés. Et qui peut résister au fait d’être à quelques heures des principales villes d’Europe et même d’Afrique du Nord ?

Consulter l’article "À la conquête de la France" dans son intégralité

Interview 1 (PDF de 19.7 ko)

Interview d’Emilie Adam- Vezina, étudiante en doctorat d’Anthropologie,
réalisée le 6 jullet 2007 par mail

interview 2 (PDF de 13.2 ko)

Interview du 7 juillet 2007 d’un québécois venu en France pour le travail, Gérard, et travaillant dans l’informatique.

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Auteur

 Céline Mélisson

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