Appel à projets « Photographier et filmer les conflits à l’époque contemporaine » publié le 18/10/2023
Illustrer, informer, détourner.
L’appel à projets pédagogiques proposé par la DMCA s’inscrit dans le cadre du cycle mémoriel du 80ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale et du 70ème anniversaire de la fin de l’engagement du bataillon français de l’ONU dans la guerre de Corée. Toutefois, il ne se limite pas aux photographies ou reportages filmés qui illustrent ces deux conflits.
Contexte
Des premiers daguerréotypes de Roger Fenton documentant la guerre de Crimée aux multiples captations qui, sur les réseaux sociaux, accompagnent les conflits les plus récents, la guerre a toujours été photographiée, puis filmée. Ces illustrations façonnent nos représentations des conflits contemporains et, pour certaines, les résument même, tant est fort leur pouvoir évocateur. On pense évidemment au républicain espagnol de Robert Capa, à la petite fille brûlée au napalm de Nick Ut, voire aux soldats américains d’Iwo Jima immortalisés par Joe Rosenthal. Ces images permettent, dans leur foisonnement et leur diversité, de dresser un panorama complet des conflits contemporains et d’illustrer les guerres des deux derniers siècles.
Maintes fois reproduites et convoquées, imprimées et projetées, les photographies illustrent, témoignent, renseignent, mais participent aussi d’une autre forme de guerre, celle de l’information. L’image fait alors fonction de preuve, elle devient pièce à conviction et, jetant une lumière parfois crue sur la réalité d’un conflit, peut en modifier l’acceptation par l’opinion publique. On peut ici évoquer l’impact des images ramenées et diffusées, lors de la guerre du Vietnam, par les reporters américains, le scandale suscité par les photos de la prison d’Abou Ghraib lors de la deuxième guerre du Golfe, l’émotion provoquée par la documentation des massacres de Boutcha en Ukraine.
Illustration, témoignage et pièce à conviction, l’image informe, oriente, fixe la mémoire, désigne des coupables… Mais la guerre de l’information peut aussi être une guerre de désinformation, possibilité que les outils techniques démultiplient à l’heure des réseaux sociaux et des moyens offerts à tout un chacun de mettre en ligne des contenus non vérifiés. Les photos d’amateurs, les vidéos « prises sur le terrain » ouvrent ainsi la voie à de nombreuses manipulations qui, sans être nouvelles, on pense par exemple aux faux charnier de Timisoara en 1989, ne sont pas sans conséquences ni dangers.
Objectifs
Le thème retenu se prête ainsi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant par exemple l’histoire-géographie aux arts plastiques, voire à la philosophie et au français quand ces images s’accompagnent d’un texte plus ou moins élaboré, qui en propose une interprétation ou en oriente le sens.
Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains, lui confère par ailleurs une dimension internationale permettant d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.
Les Héritiers de mémoire
Appels à projets pédagogiques sur les Chemins de Mémoire
Tout au long de l’année scolaire 2023-2024, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.
Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA qui auront lieu d’octobre 2023 à juin 2024, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.
Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".
La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2023, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.
Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2023, mars et mai 2024.