Utiliser les fonctions cognitives pour faire réussir les élèves publié le 15/04/2021

Amener les élèves (en difficulté ou non) à comprendre leur mode de fonctionnement

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Analyse pédagogique

Extrait de l’entretien d’explicitation d’Anaïs Doan coordiantrice ULIS au collège jean Jaures de Gencay :

"Au delà d’anticiper les stratégies à mobiliser, l’élève présentant des troubles des fonctions cognitives mesure l’effort engendré par la situation d’apprentissage : il comprend que l’altération d’au moins une de ses fonctions engendre une nécessité de compensation demandant d’intenses efforts qui peuvent entraîner une vulnérabilité accentuée face aux apprentissages, en comparaison avec ses camarades."

Face à l’hétérogénéité grandissante dans nos classes, le passage par la verbalisation et l’explicitation peut permettre de raccrocher bon nombre de nos élèves (manque de confiance, manque de compréhension, passage à l’écrit posant problème).

Pour qui utiliser cet outil ? Pour les élèves en difficulté face à un énoncé, un document, des verbes d’action.
Souvent il s’agit d’élèves penseurs en image.

  1. Chaque élève devrait découvrir sa logique interne en choisissant les cartes des fonctions cognitives (voir fichier joint) ou en entretien d’explicitation1
    • logique verbale (ceux qui se parlent à eux-mêmes avec des mots ; les images, les sons sont secondaires)
    • logique non verbale : ce sont les penseurs en images (ceux qui ne passent pas par des mots mais par des images, des sons, des odeurs, des postures corporelles…).
  2. Puis le professeur autorise l’élève à mettre en fonctionnement cette logique en classe. (différenciation des supports, des traces écrites)
  3. L’élève s’en sert : c’est la mise en route. (les productions élèves : un élève en démarche de production s’engage pleinement dans la tâche et s’approprie les concepts et les savoirs)

En amont d’une activité ou en aval en cas de réussite ou d’échec : passer par la verbalisation, c’est-à-dire réaliser un travail de traduction de la pensée en mots, est nécessaire pour les élèves en difficulté.

Qu’est-ce qu’on me demande de faire ? Comment je m’y prends ? Comment je sais que j’ai réussi ?

Vous trouverez un exemple de modélisation réalisée par des élèves de cinquième (ils ont verbalisé, le professeur a complété les notes).
La pensée par l’image n’est pas limitée par des mots (synonyme d’obstacles pour certains élèves). Le passage par la modélisation 3D permet, grâce à la mobilisation de nos cinq sens, de mettre en jeu notre expérience et notre imaginaire au service de notre interprétation et compréhension d’un mot, d’une notion, d’un concept.
Faire se confronter les modèles est un mélange de points de vue, différentes façons de représenter la même chose.

Ce travail de groupe a permis de mobiliser la mémoire, le langage, la praxie, l’attention et la mise à jour (reconstruction des idées fausses).

Un exemple de fiche outil est également disponible pour les élèves plus à l’aise à l’écrit. Ce travail a mobilisé l’attention (retour sur plusieurs activités réalisées en classe), la planification, la mise à jour.

Sources ou biblio

Je remercie mes collègues de L’ULIS de m’avoir fournis la plupart des documents joints : Elodie Beguier coordinatrice ULIS du Collège Ferdinand Clovis PIN de Poitiers et Anaïs Doan du collège Jean Jaurès de Gencay.
Ci-dessous des ressources utiles :

  • BOIMARE, S (2016) "Ces enfants empêchés de penser" 2e éd.Dunod
  • DEHAENE, S (2018) Apprendre : Les talents du cerveau, le défi des machines" Odile Jacob
  • Oliver SACKS « L’œil de l’esprit »
  • Temple GRANDIN « Penser en images »
  • Chantal Wyseur « Et si la réponse se trouvait au plafond »
  • Ronald DAVIS « Le don de dyslexie »

(1) Entretien d’explicitation : questionner pour rechercher une description des actions et pas une explication.
Quand tu fais …. comment tu fais ?.

Document joint