Goncourt 2017 : plongée dans les abîmes du nazisme à "L'ordre du jour" d'Éric Vuillard publié le 06/11/2017 - mis à jour le 07/11/2017
Voilà un brûlot de plus qui dénonce la collusion des pontes de l’industrie allemande avec le régime hitlérien.
Mais, une fois n’est pas coutume, c’est l’écrivain français Éric Vuillard qui porte l’estocade.
Le point de départ du livre est une photo qui représente les 24 grands patrons de l’industrie allemande réunis le 20 février 1933 par Hitler dans le palais du président du Reichstag.
Ce sont les fleurons de l’industrie allemande et, en Allemagne, à l’époque, ils font la pluie et le beau temps.
Ce jour-là, ils vont tous céder aux sirènes du pouvoir : tous mettront sans hésitation la main à la poche et offriront au Führer des sommes astronomiques pour financer l’effort de guerre.
L’écrivain enfonce à plusieurs reprises le clou : il condamne avec fermeté leur lâcheté et leur compromission. Cette réunion secrète constitue à la fois la scène d’ouverture et le tableau final de ce petit livre si plaisant à bien des égards.
On ne saurait que trop donner raison à Bernard Pivot qui écrit à propos du livre dans le Journal du Dimanche (édition du 7 mai 2017) :
A défaut de le lire, le professeur d’allemand qui serait tenté d’aborder le thème de l’économie allemande en cycle terminal pour illustrer la notion "Lieux et formes du pouvoir" pourrait lire à la classe une sélection d’extraits (cf fichiers joints).
La littérature contemporaine fera alors écho au cours. Nul doute que les élèves feront le lien entre ce qu’ils auront découvert en classe à travers l’étude de documents variés sur les grandes firmes allemandes et les extraits lus.
Extrait n°1 tiré du récit d’Eric Vuillard (Actes Sud, 2017)
Extrait n°3 du récit d’Eric Vuillard (Actes Sud, 2017)
Extrait n°2 du récit d’Eric Vuillard (Actes Sud, 2017)