Le film d'élève en terminale - Enseignement de spécialité publié le 13/07/2010

La réalisation du film du baccalauréat

Chaque élève, individuellement ou par groupe, doit, durant l’année de terminale, réaliser un court-métrage de dix minutes maximum.
Ce film sert de support pour l’interrogation orale au baccalauréat, il n’est donc pas jugé en tant que tel, mais l’élève doit pouvoir décrire son processus créatif, de l’idée jusqu’à sa finalisation.

Tout le monde est dans la place (durée 09:34) (MPEG4 de 23.8 Mo)

Jenny Abouav

Le point de vue de l’enseignant

Le travail de Jenny Abouav (élève de terminale au L.I.S.A. 2008-2009) présenté ici, est remarquable et correspond vraiment à ce qu’on peut attendre de la réalisation d’un film de terminale. Jenny a suivi tout le cursus "cinéma audiovisuel" de la seconde à la terminale. Elle a aussi suivi l’enseignement facultatif, et en première, elle a réalisé un petit film à la manière de Dziga Vertov, source évidente de son film. En outre, avant de partir en tournage, elle a souhaité voir des films de Raymond Depardon et d’Alain Cavalier puis elle a présenté son projet : "Le portrait d’une place d’Angoulême". Elle a pris le temps de régler des problèmes techniques avec son enseignant, étant seule et ne pouvant pas percher pour prendre le son, elle a dû adapter un système pour accrocher un micro canon à sa caméra. L’année durant, elle a montré ses rushes et écouté les conseils pour améliorer ses prises de vues. Enfin, au moment du montage, elle a accepté de revoir son projet initial pour écourter le film afin qu’il ne dépasse pas les 10 minutes.

Le point de vue de Jenny

"Tout le monde est dans la place", film du L.I.S.A. 2009

Il m’a semblé intéressant, pour mon film de bac, de réaliser un documentaire. Voulant être documentariste, je me suis lancée dans cette première expérience.
J’ai choisi de réaliser ce documentaire sur la place Victor Hugo à Angoulême
et de faire le portrait de cette place afin de pointer du doigt ce micro-village. Un marché couvert au centre, entouré de commerçants, rythme une partie du quotidien de ce lieu. Une grande richesse se dégage de ce lieu atypique. Le but de mon film, c’est que le spectateur ressente la poésie de ce lieu.
J’ai donc choisi de travailler avec des gros plans visuels et sonores afin que le spectateur, connaissant ou non la place, puisse s’immerger dans un espace. Montrer au spectateur, à travers ma vision, le charme si singulier qui émane des scènes de lieu.
Durant le tournage, j’ai vraiment ressenti un contact fort entre les habitants de ce quartier et moi. En effet, avant le tournage, je suis allée voir tous les commerçants et maraîchers de la place afin de leur expliquer mon projet et de leur demander l’autorisation de les filmer sur leur lieu de travail et dans leurs boutiques. Mais j’avais une grande appréhension sur la réaction de la clientèle face à cette caméra qui filme leurs habitudes. Durant le tournage, l’acceptation de la caméra s’est faite naturelle jusqu’à ce qu’elle soit oubliée par les habitants.
Le tournage a duré environ trois mois, sans régularité. Chaque jour de tournage ne durait pas plus de trois heures. Je me suis rapidement retrouvée avec quatre heures de rushes et me suis rendu compte que mon idée de départ était trop ambitieuse et se rapprochait plus d’un film d’une vingtaine de minutes et non d’un film de dix minutes imposées pour cette épreuve.
Le montage a été une épreuve un peu douloureuse. En effet, j’ai mis du temps avant de rentrer dans le film et transformer ces quatre heures de rushes en un film de 10 minutes. Mais une fois lancée, je me suis retrouvée face à un réel plaisir d’agencer toutes les scènes vécues et ne choisir que celles qui servent réellement le film.
Je suis assez contente du rendu final car j’ai réussi à respecter les contraintes que je m’étais imposées. En ce sens, je pense que mon film est un portrait juste de ce lieu. Cependant, je n’ai pas réussi à capter toute l’ambiance de cette place. J’ai réellement été dépassée par la richesse de ce lieu. Et il me semblerait intéressant de refaire un autre documentaire sur ce lieu mais en adoptant un autre point de vue que la vie commerçante.
Cette expérience a vraiment été enrichissante et constructive sur le plan humain de l’échange. Cela ne fait que me convaincre dans mon choix professionnel à savoir devenir documentariste.

Ce film a été diffusé lors du festival "Escales documentaires" en Novembre 2009.