Le Malade Imaginaire, du texte à la scène publié le 29/06/2011

Analyser les partis pris d'une démarche créative

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Préambule pédagogique

Pourquoi ce travail ?

Un enjeu de l’enseignement du théâtre est d’amener les élèves à apprécier, à dégager puis à formuler les partis pris d’une démarche créatrice, et ce non seulement sur les spectacles vus, mais aussi sur les démarches où ils sont engagés ou qu’ils imaginent.
Car, si modeste et contraint soit-il, nous allons supposer que, dans le cadre de cet enseignement, intervenants, professeur et élèves construisent et conduisent un projet à la fois pédagogique et artistique. Le théâtre est un art, et c’est justement pour ne pas instrumentaliser son enseignement qu’il faut y autoriser et y donner à apprécier l’intention artistique, dans un domaine où le renoncement peut être aussi dommageable que l’outrecuidance.
Cependant, on sait combien il est délicat d’induire chez chacun, élèves et adultes, une démarche réflexive, qui garde un point de vue de sujet, sans aller dans la psychologie, et sache aussi se décentrer pour voir et apprécier l’ensemble, ayant à lutter contre deux tendances au moins, celle de s’immerger dans le factuel, ce qui peut être le défaut de certains carnets de bord, ou de confondre intentions et effets, discours du metteur en scène et discours de la mise en scène, ce qui arrive parfois, mêmes à des professionnels.

C’est pourquoi nous avons demandé ici à des élèves de première1 , en aval du carnet de bord proprement dit, de mener cet effort d’analyse : à partir d’un questionnaire indicatif, il s’agissait pour eux de formuler des « partis pris de mise en scène » - en tout cas des choix, la cohérence des choix - à partir d’un travail de plateau sur le Malade Imaginaire de Molière, travail qui certes n’est pas une mise en scène de l’œuvre : projet très partiel, mené sur un temps assez court, avec un groupe important de jeunes élèves à peine initiés au théâtre, il s’agit bien d’un projet pédagogique, mais conçu et encadré par un metteur en scène, qui, en accord avec le professeur, a eu le souci de défier la créativité de chacun, comme de dessiner une direction artistique d’ensemble.

Quel cadre ?

Le projet a été mené avec une classe d’option de spécialité de première sur environ deux mois, avec deux temps forts : un stage de quatre jours avec Laurence Andréini et la présentation du travail au public un mois plus tard.
Un parti pris choral a présidé à la distribution : en gros toute la classe en jeu presque tout le temps.
Le montage dramaturgique, centré sur le rapport malade médecin, s’est concentré sur quelques scènes : la première scène de l’acte I ; les scènes 4 à 8 de l’acte III ; et l’intermède final presque in extenso2. A la mise en scène de tisser une cohérence...

Nous présenterons dans les pages de cet article :

  • Les « notes d’intention » du metteur en scène données comme des stimuli en amont du stage, avec l’affiche de la présentation.
  • Le guide de questionnement donné après la présentation au public
  • Deux travaux d’élèves, assez différents, auxquels ont été parfois apportés quelques compléments, qui peuvent être représentatifs de la démarche d’analyse et de formulation dans laquelle ils s’engagent.
  • Un bref bilan qui revient sur l’enjeu dramaturgique de l’adaptation .
Le guide de questionnement (Word de 31 ko)

Le Malade imaginaire _ LISA 2011

(1) En terminale ce questionnement doit être beaucoup plus autonome.

(2) Dans une version retraduite par le professeur.