L’île, une histoire de tous les jours publié le 08/12/2013

Compte-rendu de lecture

Une lecture de L’île, une histoire de tous les jours

Références
 Titre de l’ouvrage : L’île. Une histoire de tous les jours
 Auteur(s) : Armin Greder
 Éditeur : La Compagnie Créative

Brève présentation
Un naufragé échoue sur le rivage d’une île.
Les habitants se retrouvent dans une situation inédite et s’interrogent sur la conduite à avoir. Ils choisissent de le renvoyer d’où il vient. Seul un pêcheur exprime des réserves et, finalement, ils décident de l’héberger dans une étable éloignée du village qu’ils ferment à clé, l’isolant ainsi de la communauté.
L’étranger parvient à s’échapper et arrive un jour au village. C’est l’émeute. La peur est prégnante. Des débats s’engagent entre les villageois qui l’ont attrapé. C’est encore le pêcheur qui tente de calmer ses congénères en proposant d’employer l’étranger. Chacun cherche et trouve une excuse pour ne pas accepter cet intrus.
Petit à petit, la rumeur grandit : l’étranger est un danger, une menace pour tous - la mère, le maître d’école, le gendarme. Les journaux s’emparent de ce fait divers. Chacun prend pour vérité ce que la rumeur a généré : la haine de l’étranger.
La peur grandit et les villageois décident de passer à l’action. Ils s’emparent à nouveau de l’étranger, le conduisent à son radeau qu’ils renvoient à la mer. Ils se vengent aussi du pêcheur en incendiant son bateau. Enfin, ils construisent une muraille autour de leur village et décident de tuer tous les oiseaux qui passent pour se protéger d’autres intrusions.

Avec les élèves...

Liens avec les programmes
EXPLOITATION EN CLASSE DE 3°
Axes d’étude en liaison avec les Programmes :
 La violence des sentiments
 L’homme et la société
 Les formes du récit au XXI° siècle : un récit portant un regard sur le monde
 Étude de l’image : l’image comme argumentation
 Histoire des arts : « Arts, États et pouvoirs » et l’Expressionnisme – correspondances entre œuvres littéraires et œuvres plastiques ( ici : le lien entre le visuel et le verbal)
 Les paroles rapportées : le texte joue sur l’emploi alterné et judicieux entre discours direct et discours indirect libre, celui-ci peut être étudié dans la problématique de la différence entre discours et récit, fortement porteuse de sens dans ce texte. A quel moment l’auteur rapporte-t-il des propos implicitement xénophobes ? Et quand le narrateur, en parallèle, par cette technique, condamne-t-il la xénophobie « ordinaire » ?
 Écrire en changeant de point de vue

Pistes pédagogiques
Pistes pour un déroulement de séquence
 Hypothèses de lecture à partir de la 1° de couverture en particulier le contraste de connotations entre le titre et l’image analysée.
 Hypothèses de lecture à partir de la 4° de couverture (lexique : xénophobie /protectionnisme/expressionnisme)
 Découverte de l’œuvre par son aspect plastique exclusivement. Images sans texte. : reconstruire un récit. Que nous dit l’image ?
 Vérification de lecture : lecture de l’album avec le texte. Les divergences avec les récits produits par les images « une histoire de tous les jours » ? Les procédés de mise à distance d’un contexte précis. (sous-titre/lieux/temps/personnages).
 Les paroles rapportées, leur emploi et l’enjeu de leur emploi, en particulier le discours indirect libre.
 La violence des sentiments. Étude comparative de l’illustration des pages 11-12 et du Cri de Münch. Qu’est-ce que l’expressionnisme ? Quels mots du français associer à ces représentations ?
 Écrire en changeant de point de vue : et l’étranger, comment vit-il cette histoire ?
 La contextualisation d’une histoire dans l’Histoire contemporaine
 Synthèse : La visée argumentative du texte et ses procédés.

Prolongements possibles :
 "Le Gueux" de Maupassant.
 Mise en scène du texte.
 Le portrait

Armelle Roche