La couleur de la vérité : "Rot oder Blau" de Manfred Theisen publié le 27/04/2021

Réseaux sociaux, fake news, manipulations

Pour bien distinguer les deux camps, les élèves déambulent au quotidien dans l’auberge de jeunesse en arborant fièrement des brassards aux couleurs de leur parti (rouge ou bleu). La campagne électorale bascule cependant très vite vers un autre univers, celui des réseaux sociaux. La guerre de l’image fait rage. Les vidéos circulent à grande vitesse pour faire du tort à l’adversaire. Ce qui, au départ, a été pensé comme un projet éducatif se transforme en un jeu dangereux, sans limite, où les individualités sont exacerbées.
Max l’influenceur s’impose immédiatement comme le meneur des bleus. Non seulement il terrorise tous ses camarades mais il n’hésite pas non plus à faire pression sur les uns et les autres pour gagner des voix et discréditer le camp adverse. Les réseaux sociaux sont son arme de propagande. "Jetzt frage ich euch : Was haltet ihr von solch einem Politikspiel der Lehrer ? Ist das nur lehrermäßig bescheuert ? Oder eine gute Idee, um uns Vollpacken endlich mal mit Demokratie zu impfen ? Haut eure Meinung dazu in die Comments. Wie schon gesagt, euer Lieblingsstuber Max." (page 85)
Jakob a une personnalité plus nuancée. D’abord sous la coupe de Max, il s’émancipe petit à petit et essaie de ramener son camarade à la raison. "Das ist ein Spiel. Ein Spiel. Verstehst du, Max ? Hier gibt es nichts zu gewinnen." Mais Max est d’un naturel à ne rien lâcher : "Aber es gibt eine Menge zu verlieren. Und ich verliere nicht gerne." (page 205) Sûr de lui, il a des idées bien arrêtées : "Die Leute wählen kein Programm, die wählen Sieger. Denk mal daran, was deine Schulkameraden alle wollen. Sie wollen Unterhaltung, ein bisschen chatten, nicht mehr. Sie wollen über andere lachen, die wollen Spaß. Und den kriegen sie. Mehr ist nicht nötig." (page 225)
Parmi la cohorte de personnages féminins, Viktoria, la candidate des rouges, est la plus réfléchie et la plus posée. Son discours de candidature (page 282) reflète ses prises de position tranchées : "Wir wollen in Politik über unsere Themen reden, nicht über die Themen der alten Leute. Wir wollen über die Zukunft reden, denn wir sind die Zukunft." (page 283)