La classe inversée en S.V.T publié le 28/10/2017

Mise en œuvre de la classe inversée en S.V.T, exemples en classe de TS (Géologie) et en classe de 2nd (Fonctionnement de l'organisme et santé)

Le terme classe inversée dite aussi pédagogie inversée est une traduction des expressions anglo-saxones : flipped classroom, inverted classroom ou inverted setting. La classe inversée n’est pas une technique ni une méthode particulière mais une philosophie et un état d’esprit qui veut que l’apprenant soit davantage responsable de ses apprentissages et que l’enseignant joue un rôle d’accompagnateur.

L’inversion dont il est question concerne surtout ce qui se passe traditionnellement en classe et hors de la classe ; en effet traditionnellement l’élève reçoit un cours en classe et la partie apprentissage, devoirs se font en dehors de la classe. Le dispositif de classe inversée axe les activités hors de la classe sur l’appropriation autonome des contenus médiatisés, disponibles et accessibles en tout temps pour l’élève ; les activités en classe se caractérisent par une pédagogie active axée sur l’application et l’approfondissement.
Dans ce sens la classe inversée évacue la partie transmissive qui se fait hors de la classe ce qui laisse le temps en présentiel pour des activités de réflexion, des interrogations des élèves sur le sujet et/ ou des éléments non compris, un approfondissement,...

Pistes et conseils pour optimiser le travail en classe inversée :

Pour mettre en œuvre une classe inversée il faut se focaliser sur deux composantes : l’aspect pédagogique et l’aspect configuration.

Les aspects pédagogiques de la classe inverse :

Ces aspects ciblent surtout des objectifs liés aux apprentissages et des objectifs liés aux ressources qu’on souhaite mettre en place.

Pour les objectifs d’apprentissage : il est souhaitable de réfléchir en amont sur les contenus et les modalités de leur appropriation en lien avec la séquence de classe inversée ; pour cela il faut être vigilant dans la conception de la classe inversée aux composantes suivantes :

  • cibler avec précision les contenus qu’on souhaite travailler en classe inversée (notions à acquérir) et les contenus à travailler en présentiel ainsi que comment faire le lien (glissement) de l’un vers l’autre.
  • définir la production attendue suite au travail hors la classe (production écrite, réponse à un Q.C.M en ligne ou en présentiel,...) et éventuellement son évaluation (formative dans ce cas),... cette composante doit servir surtout à renforcer le travail d’appropriation des contenus (augmenter le temps d’exposition d’un élève à un savoir), elle servira aussi à inciter les moins courageux à s’investir.

Pour les objectifs liés aux ressources : il s’agit de déterminer les ressources mises, à distance, à la disposition des élèves et la méthode d’appropriation de ses ressources.

Pour cela il est impératif que ces supports soient médiatisés : vidéo (de durée raisonnable, 5 mn maximum), animation, diaporama, etc. Des ressources complémentaires et variées afin d’offrir aux apprenants différentes méthodes d’appropriation ; les ressources basées uniquement sur du texte rentrent dans le cadre d’une classe inversée mais restent trop limitées.
Le travail en amont de l’enseignant est de bien cibler ces ressources : il ne suffit pas de dire "ils doivent être autonomes" en leur indiquant une liste de sites à consulter ! Le travail de l’enseignant consiste à faire des choix dans les ressources à proposer afin de faciliter le chemin vers l’appropriation des contenus par les élèves ; il faut aussi s’assurer du moyen d’appropriation de ces ressources par l’élève (ressources mises en ligne sur l’ENT de l’établissement, transmis par boite mail, mis sur clé USB des élèves,...).

Les différentes configurations de la classe inversée :

La classe inversée est une classe hybride qui peut être déclinée sous différentes variantes, voici deux exemples de configurations très courantes mais chacun est libre d’inventer d’autres configurations selon ses besoins, ses contraintes, sa créativité,...

  • Les configurations centrées sur un enseignement inversé :
    ces configurations orientées sur l’appropriation des contenus par les élèves en amont, en dehors de la classe, pour dégager du temps aux mises au point et à l’application en présentiel sous forme de travaux pratiques ou d’exercices d’applications. C’est la pédagogie inversée la plus courante dans le milieu supérieur mais trouve son sens aussi dans le secondaire à faible touche ; cette configuration mise en place au niveau lycée permet de former les élèves aux méthodes de travail du supérieur.
  • Les configurations centrées sur les apprentissages :
    une partie des contenus est traitée hors la classe puis réinvestie en présentiel lors d’un travail d’investigation ou une tâche complexe. Les supports et ressources mis à la disposition des élèves hors la classe permettront de mieux investir le travail en classe.

Le point commun entre les deux configurations c’est qu’elles permettent d’augmenter, chez l’élève, le temps d’exposition à un savoir.

Les limites de la classe inversée :

La majorité des sites qui traitent de la classe inversée, le font avec enthousiasme et présentent cette pédagogie comme un outil formidable mais des pièges et des limites existent ; pour cette partie je conseille de lire l’article publié en Juin 2017 par Alain Beitone et Margaux Osenda :

 La pédagogie inversée : une pédagogie archaïque, par Alain Beitone et Margaux Osenda

Les auteurs sont très critiques vis à vis de la classe inversée, sans la rejeter, ils mettent le doigt sur des aspects importants dont il faut être conscient.


Exemples de classe inversée au lycée

Ce sont deux exemples testées sur deux niveaux de classe, une classe de terminale S et une classe de seconde.

Bibliographie

  • La pédagogie inversée ; enseigner autrement dans le supérieur avec la classe inversée
    La pédagogie inversée ; Broché – 23 septembre 2016
    de Ariane Dumont (Auteur), Denis Berthiaume (Auteur)
    livre avec beaucoup de conseils, même si c’est pensé pour le supérieur avec des adaptations il peut donner des éléments de bases pour la construction d’une classe inversée.
  • Dossier : Classes inversées. Cahiers pédagogiques N°537, Mai 2017.P.11.

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