Le numérique pour animer la classe publié le 22/04/2024

Rédiger un exorde à l'aide de supports numériques

Contexte et objectif de la séance

Cette séance constitue le prolongement d’un cours dédié à l’analyse de la scène de lapidation dans le film d’animation Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé Mévellec.
Elle se déroule en ½ groupe durant l’heure hebdomadaire dédiée à l’apprentissage de l’éloquence. Les élèves sont en effet préparés à un concours dont le sujet est : L’égalité, chimère ou réalité ?
Aussi les ressources proposées abordent-elles les thématiques de la peine de mort et de l’égalité afin de permettre une cohérence entre le cours de français et l’heure dédiée à l’apprentissage de l’éloquence.

L’objectif principal est de remédier aux difficultés des élèves pour débuter leur discours pour le concours d’éloquence qu’ils doivent présenter, en leur demandant d’analyser comment l’exorde est mis en mots et en voix. Les grands orateurs sont en effet souvent de grands auditeurs qui se délectent des modèles qui les ont précédés, pour comprendre comment construire leurs discours et capter l’attention.
Il s’agit aussi dans une moindre mesure de leur proposer de poursuivre la réflexion autour de la peine de mort, thème qui a suscité bien des réactions lors de l’analyse de l’exécution d’une femme dans l’œuvre étudiée.

Plus-value du numérique dans cette séance

Le numérique dans cette séance permet d’optimiser les 55 minutes de cours, de varier les supports et de maintenir l’intérêt des apprenants. L’enseignante gagne un temps précieux puisqu’elle n’a pas à écrire au tableau le titre de la séance et ses objectifs. En outre, tous ses supports numériques sont accessibles en un clic sur le fond d’écran interactif. Elle est pleinement disponible pour ses élèves.

Modalités de mise en œuvre

Déroulement de la séance

Un fond d’écran interactif, préparé en amont, présente les objectifs de la séance et contient les liens vers les ressources vidéos qui seront exploitées. Il contient également une vignette qui explique le parti pris de la mise en œuvre choisie.

Le mur Digiscreen

Le fond d’écran interactif projeté au tableau lors de la séance.

Les vingt premières minutes du cours sont consacrées à la confrontation de deux exordes : le célèbre discours de Robert Badinter à l’Assemblée nationale pour l’abolition de la peine de mort et le plaidoyer d’une lauréate, lors de la finale du concours national "Plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort", organisé par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Éducation nationale au Quai d’Orsay le 31 mai 2013.

Les élèves sont guidés par un questionnaire qu’ils doivent compléter au fur et mesure des projections. Après correction de ce dernier, une synthèse, sous forme de texte à trous, qui définit l’exorde et qui recense les différentes manières de débuter un discours, est complétée.
Puis les élèves sont invités, les vingt minutes suivantes, à rédiger l’exorde correspondant à leur sujet à partir de trois consignes au choix. Il était important en effet pour l’enseignante, et ce, afin de ne pas bloquer l’écriture, de ménager aux élèves un espace de liberté. Ce choix se voulait permettre également une plus grande variété des productions.

L'analyse des exordes.

Pour les aider, une table « ressources » a été préparée. Elle contient les aides nécessaires à la rédaction : champ lexical, mots de la même famille et synonymes du terme « égalité », QR code renvoyant à des articles qui abordent les différentes inégalités en France et dans le monde et tablettes pour pouvoir les scanner et accéder aux ressources numériques sélectionnées, citations variées sur le thème de l’égalité choisies par l’enseignante parce que ne présentant pas de difficultés de compréhension et parce qu’émanant de personnalités connues.

La table ressources

La table "ressources" propose des tablettes, des QR codes renvoyant à une sélection d’articles, des fiches avec des citations sur l’égalité, le champ lexical, les mots de la même famille et les synonymes du terme égalité.

Le temps écoulé, des volontaires sont invités à présenter au reste du groupe le fruit de leur travail dans la partie aménagée pour l’oralisation des productions. Chaque prestation est suivie d’une rapide analyse initiée par les pairs et complétée par l’enseignante. Il s’agit de repérer quelle consigne l’élève a choisie et ce qui, dans sa mise en corps et en voix, met en valeur le propos ou le dessert.

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Un élève met en corps et en voix sa production. Ajouté par : Aurore Delubriac

A la fin de la séance, l’enseignante invite les élèves à retravailler leur exorde afin qu’il gagne en qualité. Puis elle leur demande d’étendre la méthode de travail initiée pour travailler l’exorde, à la rédaction de la péroraison, afin de les engager à gagner en autonomie. Il leur appartiendra donc de confronter différentes péroraisons afin de faire émerger différentes manières de clore un discours et de s’en emparer.

Compétences travaillées

  • Compétences disciplinaires :
    • Comprendre et s’exprimer à l’oral
      • comprendre et interpréter des messages et des discours oraux complexes
      • s’exprimer de façon maîtrisée en s’adressant à un auditoire
      • exploiter les ressources expressives et créatives de la parole
    • Écrire
      • adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces
  • Compétences du CRCN mises en œuvre par les élèves :
    • Information et données
      • Traiter des données
  • Compétences du CRCN-Edu mises en œuvre par l’enseignant :
    • Ressources numériques
      • Sélectionner des ressources
      • Concevoir des ressources
    • Enseignement - Apprentissage
      • Concevoir
      • Mettre en œuvre
    • Diversité et autonomie des apprenants
      • Inclure et rendre accessible
      • Engager les apprenants

Bilan critique de la séance

Cette séance était rythmée et proposait des temps variés, ce qui a maintenu l’attention et l’engagement des élèves. Certains ont eu des difficultés à venir à bout de leur exorde ayant pris un temps conséquent pour prendre connaissance de toutes les ressources proposées et ayant peiné à arrêter leur choix sur une des trois consignes données. Sans doute aurait-il fallu les laisser picorer dans la liste établie les moyens qu’ils souhaitaient explorer. Ils ont néanmoins apprécié être déchargés du temps de recherche qu’ils peinent généralement à honorer.

Les élèves ont été en outre agréablement surpris de ce qu’ils pouvaient produire en un temps contraint lorsqu’ils n’avaient à se concentrer que sur l’acte d’écriture. Il faut bien préciser que cette activité n’était qu’un déclencheur d’écriture. Chaque production nécessite d’être retravaillée et améliorée. Et c’est à cela que les élèves se sont employés par la suite.

L’écriture a bel et bien été libérée et dédramatisée puisque les élèves ont été rassurés par le fait que se baser et se nourrir d’un matériau existant n’était pas proscrit. Cette séance a donc eu le mérite de relancer la motivation des élèves qui ont consenti plus volontiers à poursuivre la rédaction de leur texte.

La perspective suivante peut être envisagée pour permettre à davantage d’élèves d’oraliser leur écrit le jour de la séance. En effet, présenter un concours d’éloquence, ce n’est pas qu’écrire un texte mais c’est le mettre en voix et en corps. Aussi ce moment est-il important et doit être régulièrement travaillé pour permettre aux élèves de l’apprivoiser. Il s’agirait donc de laisser apprécier à l’élève son travail à la maison en le filmant, et non plus en classe à chaud. Il suffirait pour cela de stocker sur Nuage la prestation enregistrée. Grâce à Nextcloud qui permet une synchronisation en temps réel, un lien de partage pourrait être directement envoyé à l’élève via Pronote pour qu’il relève dans sa prestation les réussites et les axes d’amélioration.