Être RUPN en 2023 publié le 22/09/2023  - mis à jour le 11/10/2023

En 2022/2023 452 personnes ont occupé la mission de RUPN dans les établissements du second degré de l’académie. La mission est parfois répartie dans l’établissement sur 2 personnes aux profils complémentaires.

Elles ont été invitées à faire le bilan de l’année scolaire, passant en revue leurs missions.

197, soit 43 % des personnes interrogées, se sont prêtées à l’exercice.

Diffuser des informations utiles sur le numérique dans l’éducation

La majorité des diffusions sont faites par mails, parfois personnalisés.

Les casiers numériques, ainsi que l’affichage en salle des professeurs, sont également utilisés.
Pour connaître les besoins, certain.es RUPN sondent les collègues régulièrement (voir exemples).
Des newsletters ou autres revues d’information sont soit rédigées (par exemple chaque mois), soit relayées : lettres diffusées par les équipes départementales ou par le SRANE. Mais ces documents semblent peu lus par les collègues.
Les personnes qui ont créé un blog, un dossier sur le réseau contenant des tutoriels, une rubrique spécifique sur le site ou un mur virtuel de veille constatent aussi qu’ils sont peu consultés : plusieurs RUPN observent que leurs collègues manquent d’intérêt pour le sujet et/ou se sentent désabusés et/ou débordés par le flux d’information.

Echanges
autour d’une tablette

L’oral reste donc un bon vecteur : parler des nouveautés et informer sur l’évolution des pratiques lors du conseil pédagogique, quitte à compléter cette communication par un envoi de mail ou autre rappel écrit, en fonction des intérêts.
La convivialité est aussi une valeur sûre : des cafés numériques sont proposés dans plusieurs établissements.
Enfin la diffusion « au fil des besoins » est régulièrement mentionnée (présence en salle des personnels, fils de discussion sur Pronote ou dans l’ENT).

 Voir les méthodes utilisées et les observations

S’informer sur l’actualité du numérique éducatif

Extrait du fil
d’Alexis Kaufmann

La majorité des répondants s’informent

  • via les sites institutionnels et lettres d’information, notamment les lettres Edunum.
  • grâce aux personnes ressource, notamment du SRANE, les IAN et autres collègues de leur entourage.
  • via les réseaux sociaux, où s’expriment des enseignant.es spécialisé.es dans le numérique et l’innovation pédagogique. Parmi les réseaux utilisés Twitter était en tête en 2022/2023, légèrement devant Facebook.

    abonnements salons de discussion
    Tchap

  • Les fils Tchap sont désormais mentionnés comme source d’information.

Seulement 23% des répondants ont le sentiment qu’ils ou elles ont manqué d’informations. Les manques concernaient l’avenir ou le contenu de l’ENT en préparation (collèges), comment sont prises les décisions, où trouver les tutoriels pour utiliser certains outils.

Organiser des échanges professionnels autour du numérique

51% ont organisé des échanges, chiffre en baisse par rapport à l’enquête de 2021. Ces moments restent rares, à cause du manque de temps et de la difficulté à trouver des créneaux horaires adéquats (nombreuses réunions...). Là aussi est mentionné le manque d’envie des collègues.
Ces partages ont lieu :

  • de manière informelle (débats sur l’Intelligence artificielle par exemple),
  • en réunion de pré rentrée,
  • en comité de pilotage du numérique (discussions sur l’acquisition de nouveaux équipements),
  • au cours de formations d’initiative locale (voir exemple).

Ils peuvent aussi être soutenus par des documents collaboratifs, et stimulés par le fait d’ouvrir sa classe.

Mettre en place des mini-ateliers de formation

Infographie : Une mallette
de 15 tablettes pour 30 élèves...
On s’organise !!

Seules 46% des personnes ont mis en place des ateliers de formation, ce qui représente aussi une baisse par rapport à 2021. Plusieurs indiquent qu’elles le faisaient précédemment mais n’en ont pas proposé cette année.
Les obstacles mentionnés sont

  • le manque d’appétence des collègues pour l’usage du numérique en pédagogie (évoqué plus souvent que les années précédentes)
  • la saturation de la bande passante
  • le manque de temps
  • la multiplicité des applications et des plateformes (difficile de pouvoir tout accompagner, sentiment d’être perdus par certains enseignants).

Ces ateliers ont lieu le plus souvent « à la demande » (les offres ne suscitant pas toujours d’inscription). Les temps les plus utilisés sont la pause méridienne, le début et la fin de l’année scolaire.

Ecran numérique interactif

Les thèmes principaux concernaient la prise en main d’outils (Ecrans Numériques Interactifs, tablettes...) et de plateformes (Apps éducation, la digitale, Moodle, ENT, Pronote, Pix orga...).

Les ateliers concernant des pratiques pédagogiques sont peu proposés (16% des personnes interrogées), cédant la place à l’appropriation de ressources devenues plus nombreuses. Ils ont concerné la collaboration et l’évaluation par QCM, mais aussi la pratique d’ateliers tournants, de l’enseignement hybride, l’usage d’IA génératives et du thème « neurosciences et numérique ».

Accompagner les collègues dans le cadre de leurs projets

le 18H

Plus de la moitié des répondants sont associés à des projets, souvent de manière ponctuelle.
Les plus souvent mentionnés sont les projets d’échanges tels que Erasmus + , les projets médias tels que webradio et webtv, les sorties et voyages scolaires, les liaisons inter-degrés.
Dans une moindre mesure : pHare, l’information sur les réseaux sociaux, et des projets disciplinaires.

Participer au pilotage du numérique

reponse_7_graphique

66% des répondants ont participé à ce pilotage.
Les interventions ont surtout concerné

  • l’aide au choix des outils et services,
  • un plan de développement ou de restructuration
  • des enquêtes en direction des enseignants.

Le volet numérique du projet d’établissement est peu mentionné.

Chez les 16% qui n’ont pas participé au pilotage, l’explication la plus fréquente est l’absence de pilotage du numérique dans l’établissement, parfois par manque de temps. Quelquefois est évoqué un pilotage auquel les RUPN (et les assistants techniques) ne sont pas conviés.
Sauf exception les relations avec les partenaires sont bonnes, notamment avec la collectivité territoriale, le SRANE et le dispositif d’assistance académique. Les réponses sont cependant parfois trop lentes à venir (plateforme d’assistance Amérana), et les relations parfois estimées trop rares avec les collectivités.

De nombreux RUPN administrent Pix Orga, l’ENT et le GAR. Certains administrent Pronote, Educonnect, l’ASSR, le site de l’établissement.

Leurs suggestions au rectorat pour améliorer l’usage du numérique éducatif

  • une meilleure rapidité dans le traitement des tickets d’assistance
  • œuvrer pour une meilleure gestion des dotations matérielles
  • plus d’informations aux personnels de direction sur les nouveautés concernant le numérique éducatif et les attendus portés par le SRANE (protection des données, et rappeler que la gestion administrative et la communication des établissements sont plutôt du ressort des équipes administratives...)
  • plus de formations pour tous les collègues (notamment sur l’apport des neurosciences) ... mais pas sur du temps personnel
  • former également les administratifs
  • encourager les IPR à passer par les plateformes de l’Éducation nationale
  • plus de dédoublements de classe possibles (meilleure Dotation Globale Horaire), pour faciliter l’usage du numérique en classe.

Connaissances des appareils mobiles

Tablettes : 77% des RUPN qui ont répondu savent les utiliser, 68% savent ce qu’elles peuvent apporter en classe, mais seulement 41% en utilisent.
Utilisations mentionnées : quiz, envoyer des photos de production d’élèves sur le vidéo projecteur, recherches, consultation de documents, tenue de scores...
37% utilisent une classe mobile de tablettes, notamment pour le "parcours avenir".

lycéenne en classe d’anglais

Smartphones : plus de la moitié savent ce qu’ils peuvent apporter en classe, mais seulement 44% en utilisent dans un contexte pédagogique, par exemple lors de sorties (photos/prises de son) ou quand le réseau wifi sature.
Rappelons que son usage par les élèves n’est autorisé qu’à titre exceptionnel en collège, selon des règles précises indiquées sur Eduscol.

Usages du numérique pour l’évaluation

La plupart des RUPN qui ont répondu disent mettre à profit le numérique pour l’évaluation. Les pratiques les plus mentionnées sont celles des QCM (notamment Pronote), des tests de la Quizinière qui apportent des rétroactions, l’usage d’outils propriétaires permettant des quiz en classe, des pratiques d’évaluation formative avec Moodle.

Usages du numérique pour la différenciation

Cette compétence est moins répandue que la capacité à évaluer avec le numérique (seulement 29% des répondants). L’obstacle mentionné est la taille des groupes et la nécessité de trouver une organisation.
La demande de se former à ce sujet ou de pouvoir compléter ses connaissances est forte (40% des répondants) .

Exemples évoqués par les personnes qui ont cette compétence :

  • Les plans de travail
  • La mise à disposition dans Moodle de ressources d’approfondissement ou d’aide à la compréhension,
  • l’usage de Labomep, dictatio.io, la Quiziniere, Plume, Afterclasse et Lalilo,
  • l’individualisation des documents distribués
  • l’utilisation d’applications disciplinaires sur ordinateurs qui permettent à chaque élève d’avancer à son rythme avec des difficultés graduées,
  • la création de parcours via Moodle ou scenari,

Connaissances concernant l’accessibilité numérique

Accès universel illustré par
Marie Lebaussé-Gautron
d’après Graig Froehle

19,29 % des RUPN ayant répondu peuvent conseiller leurs collègues à ce sujet. Mais la majorité n’ont pas de connaissances à ce propos, et beaucoup apprécieraient d’être formés.
Sont mentionnés balabolka, dictatio.io, LireCouleur.
 la production de documents « facilitant la lecture pour tous ».

Développement des compétences numériques

67 % utilisent Pix pour développer leurs compétences, mais seulement 18,7% disent utiliser Pix + Edu.
75 % aident les élèves à développer leurs compétences numériques, notamment leur apprennent à utiliser les outils et méthodes dont ils sont besoin en classe, mais un répondant signale que ce n’est pas forcément facile à faire sur le temps de cours.
Ils sont moins nombreux à aider leurs collègues à développer leurs compétences (54 %), sans doute pour les raisons évoquées dans la 1ère partie de l’enquête (collègues manquant de temps et/ou d’appétence pour le sujet).

Connaissance et usages des ressources institutionnelles

Les services numériques partagés
des agents de l’Education nationale

 Le faible usage d’Edubase perdure, cette banque de scénarios n’est connue que de 35% des répondants, et utilisé que par 10%.
 Apps Education par contre est déjà très connu et utilisé (69%), malgré la jeunesse de ce bouquet de services.
 Tout le monde connait Pix et 79% des répondants l’ont pratiqué, mais le document d’accompagnement du CRCN n’a servi qu’à 23 % des personnes.
 Lumni enseignement est connu par 42% des répondants et utilisé par 35%.

Ressources pour se former

Le menu du parcours

48% des personnes ont utilisé m@gistère pour se former.
41% utilisent d’autres moyens de formation, en particulier :

  • les Mooc de FUN,
  • les webinaires notamment du SRANE et de Canopé,
  • les tutoriels sur des plateforme vidéo,
  • les fils Twitter.

Plusieurs expriment leur insatisfaction ou peu d’attente par rapport aux formations à distance, qui apportent moins que les formations en présence.

Suggestions pour la formation continue des RUPN

Les demandes sont très variées, dans l’ordre décroissant de fréquence :

  • souhait d’être aidés dans la prise en main des nouveaux outils, par exemple sous forme de webinaires,
  • la formation technico-administrative (ENT, GAR...) et des protocoles de déblocages, qui faciliteraient la résolution de problèmes,
  • présentation de l’intérêt de certaines applications (par exemple les applications tablettes),
  • des entrées disciplinaires,
  • une aide pour y voir plus clair, notamment pour les débutants (memento des opérations régulières, centralisation des ressources, repères pour mieux situer le lien entre les différentes plateformes)
  • interventions d’universitaires
  • retours sur des tests de séquences pédagogiques permettant le développement des compétences numériques.

Après le bilan, l’action

 Le programme de réunions, de classes virtuelles et de stages prévu pour l’année 2023/2024 pour les RUPN s’efforce de prendre en compte les demandes exprimées : des webinaires et ateliers avec manipulation sont proposés sur différents thèmes aux volontaires, en dehors des réunions de mutualisation.
 Des murs virtuels et cartes mentales rassemblant la présentation des ressources numériques pédagogiques et de séquences pédagogiques seront ajoutés dans l’espace MooDcol dédié aux RUPN.
 Une réflexion va être menée avec les inspecteurs et inspectrices, ainsi qu’avec les personnes chargées de la formation du personnel administratif.
 Un "film annuel du numérique éducatif" va être diffusé aux établissements pour guider les différentes actions à prévoir dans l’année.

Merci à toutes les personnes qui ont contribué à cette enquête.