Enseignement de l'anglais en SEGPA et continuité pédagogique publié le 12/05/2020

Témoignages et exemples de travaux d'enseignantes d'anglais exerçant en SEGPA

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Témoignage de Mme Jennifer Le Quilliec, enseignante d’anglais au collège Georges Clémenceau à Cerizay intervenant en 6ème, 5ème, 4ème et 6ème SEGPA

« La continuité pédagogique représente un défi pour toutes les classes et d’autant plus avec des élèves relevant de la SEGPA, car ce sont des élèves qui ont besoin d’être rassurés, accompagnés et guidés dans leurs apprentissages, or le confinement « entrave » quelque peu ce besoin en raison de la distance…

  • 1. Rassurer mes élèves de SEGPA, a donc été ma première priorité. En classe, cela passe habituellement par les rituels et la répétition. Les deux premières semaines du confinement, ont été consacrées à des révisions pour répéter ce qui avait été vu juste avant. Nous avions travaillé l’alphabet depuis plusieurs séances et le fait de continuer sur ce thème était rassurant, je leur ai proposé un menu de plusieurs activités au choix (déjà faites en classe et des nouvelles), des vidéos, des chansons et des jeux à faire en famille (pendu en anglais ou concours d’orthographe). J’appelle cela un menu car chaque élève choisit ce qu’il veut / peut faire en fonction de ses capacités et du contexte dans lequel il travaille : les plus faibles pouvant refaire les activités / exercices déjà faits et corrigés en classe et les plus à l’aise pouvant aller plus loin et s’initier à de nouvelles activités.
    A l’issue de ces deux semaines, tout le monde (élèves, professeurs et parents) semblait un peu plus à l’aise et rassuré avec le travail à distance et les outils numériques mis à disposition. Pour ma part, j’ai fait le choix de ne pas multiplier les outils pour ne pas les perturber. Je suis restée sur ce qu’ils connaissent déjà et utilisent régulièrement (pronote, I cart) et des fichiers simples à ouvrir avec des activités proposées. Les fichiers audios sont déposés sur Pronote également afin de limiter les manipulations vers divers sites internet.
  • 2. Le confinement étant appelé à durer, j’ai décidé de commencer une nouvelle séquence à distance mais très guidée en les accompagnant pas à pas avec des consignes les plus claires et précises possibles en français pour que le travail leur semble toujours rassurant et surtout faisable !
    La nouvelle séquence concernait la météo (thème généralement vu en primaire). Toujours pour rassurer, j’ai envoyé aux élèves le plan de séquence habituel avec les objectifs et les trois tâches proposées (apprendre un poème, découvrir les Iles Britanniques et présenter un bulletin météo).

Mise en œuvre des activités proposées chaque semaine :

Tout d’abord je les ai informés que je ne leur donnerai du travail qu’une fois par semaine, chaque vendredi, afin qu’ils disposent d’une semaine complète pour faire leur fiche. Le but : limiter le stress en leur laissant assez de temps pour rendre leur travail puisque l’échéance est assez longue et donc plus flexible pour gérer le travail en même temps dans les autres matières. Cela ne les contraint pas non plus à devoir se connecter tous les jours ou presque pour voir quand le travail « tombe ».

Ensuite la fiche d’activité est toujours présentée de la même manière et adaptée aux dyslexiques (mise en forme, police, taille, repères visuels mais pas trop …), les activités sont variées et de difficulté croissante. Lorsque la fiche est un peu plus longue avec plusieurs activités, les dernières sont optionnelles. Chacun choisit et est encouragé à aller le plus loin possible en fonction de ses capacités. Les consignes sont en français pour assurer un maximum de compréhension de la part de l’élève mais aussi d’un proche amené à l’aider. Celles-ci commencent par une image représentant l’action attendue (lire, écrire, écouter), un doigt qui pointe la consigne puis le verbe à l’impératif en rouge, gras et surligné.

Je favorise souvent les activités les invitant à relier des mots à des images pour assurer un maximum de compréhension tout en limitant l’écriture (difficile pour eux). Toutefois, l’expression écrite est proposée ponctuellement, pour les rassurer en recopiant et en réutilisant les structures vues juste avant.

Les images et autres pictogrammes sont indispensables : ils facilitent l’accès au sens et rendent les documents plus vivants et attrayants pour les élèves. Les couleurs permettent aussi de mieux organiser les activités en rangeant les mots. Par exemple, tous les pays écrits en rouge, tous les adjectifs en vert …

Le recours à l’exemple est intéressant car c’est une explicitation de la consigne. C’est une illustration de ce qui est attendu car elle permet aussi au professeur de montrer (à distance) à ses élèves comment présenter et organiser les réponses de son exercice (méthodologie). En effet, le recours aux couleurs et fluos est utile pour les consignes mais les élèves ont aussi tout à gagner en reproduisant des codes couleurs dans leurs réponses, cela les guide et les aide à mieux construire et organiser leur pensée et leurs phrases et à mieux se repérer et s’orienter dans la phrase, le texte, le document.

Pour aller plus loin et rendre les activités encore plus accessibles aux élèves de SEGPA, il serait intéressant d’enregistrer les consignes avec un dictaphone afin de varier les supports de réception et donc de compréhension. En effet même s’il y a des pictogrammes, les consignes sont toutes écrites, ce qui peut constituer un obstacle pour un élève souffrant de troubles dyslexiques et se retrouvant peut-être face à sa fiche d’activité tout seul chez lui… J’avoue ne pas avoir été jusque-là par manque de temps car je tiens aussi à fournir ce type de fiche à tous mes autres niveaux du général dans lesquels les élèves à besoins éducatifs particuliers sont aussi présents et ont aussi besoin de ces adaptations.

Les retours de travaux hebdomadaires montrent que les élèves parviennent à travailler à distance et à aller souvent jusqu’au bout des fiches, ce qui est assez positif et encourageant. »

Ressources :

  • Livre servant de guide pour enseigner l’anglais aux DYS.
    L’Anglais pour les dyslexiques - Tome 2 (PDF de 4.1 Mo)

    Pour parents, professeurs et accompagnants des élèves dyslexiques - Auteur : Odile Golliet.

  • Travaux de Natacha Gousserey-Bénard (enseignante d’anglais et formatrice dans l’académie de Poitiers)

Vous trouverez des exemples de plans de travail proposés par Mme Le-Quilliec en annexe.

Documents joints

Anglais 6ème - Semaine 4.

Anglais 6ème - Semaine 3.

Anglais 6ème - Semaine 5.

Anglais 6ème - Semaine 6.

Anglais SEGPA 4ème - Auteur : Carole Puaud.

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