L'évangélisation des Amérindiens au canada français. publié le 01/09/2007  - mis à jour le 26/03/2010

L’évangélisation des Amérindiens au Canada français :

La religion joua un rôle très important dans l’organisation de la société et du territoire en Nouvelle-France. En 1534, Jacques cartier plantait une croix à Gaspé pour prendre possession de ce pays au nom du roi de France.

Cartier plante la première croix à Gaspé (Doc libre de droits)


Des années 1620 aux années 1680, le programme colonisateur français comprend un important volet de "civilisation" des autochtones. Les dits "Sauvages", peints volontiers comme sans loi, sans roi, sans police, sans science ni religion, sont destinés à être francisés et intégrés au sein de la société coloniale. Champlain, au début des années 1630, et Colbert dans les années 1660-1670, de concert avec les ordres religieux (Jésuites, Récollets, Ursulines, Sulpiciens, membres des Missions étrangères du Séminaire de Québec), animent cette politique d’assimilation et de soumission.
A partir des différentes implantations successives en Nouvelle-France au cours des 17ème et 18ème siècles ces missionnaires vont aller de plus en plus loin pour convertir les Amérindiens. Mais, l’Eglise ne connut que des succès mitigés, elle se heurta aux aspects mercantiles de cette rencontre des cultures (commerce de l’eau-de-vie , des fourrures..), aux craintes suscitées par la propagation des épidémies ou bien encore à la mentalité indienne.

Le livre de Gabriel Sagard, le grand voyage du pays des Hurons. Cl.H.Neveu-Dérotrie,Nantes,F 5061 S33


Au 17ème siècle, malgré le zèle des missionnaires et notamment des jésuites dans leurs pérégrinations auprès des nations nomades, les conversions sont très rares. Et, ceux qui acceptent de recevoir le baptême le font à l’article de la mort et les autres oublient certaines règles fondamentales dès que leur course à travers les bois les éloigne pendant un temps de l’enseignement des missionnaires. Ils acquiescent à tout, mais n’en font qu’à leur tête et combinent assez facilement l’enseignement de l’Eglise avec leurs croyances traditionnelles. Le programme d’évangélisation va donc subir diverses modifications. On va privilégier l’éducation des enfants et la sédentarisation. Les réussites ne furent guère plus nombreuses. Les enfants étaient indisciplinés et loin de leurs parents et de la nature, ceux qui ne moururent pas au bout de quelques mois désertèrent.

Par la suite, l’évangélisation se poursuit dans deux directions :

1/ Les missionnaires continuèrent à se rendre chez les Indiens les plus éloignés pour y répandre la connaissance de leur Dieu. L’abnégation dont ils faisaient preuve, leurs connaissances techniques, leurs relations avec les responsables civils de la colonie et leur autorité sur les Français de passage leur conféraient beaucoup de prestige. Ils furent de précieux intermédiaires, mais leur apostolat pris du temps à se traduire en conversion et en pratiques catholiques.

2/ Parallèlement, les missionnaires créent des réserves, les réductions ou « missions » comme celles de Sillery ou de l’Ancienne Lorette près de Québec, ou celle de Sainte-Marie au pays des Hurons où l’on réunit pour des séjours prolongés des groupes d’Indiens à qui l’on inculque les principes de la religion catholique et les modes de vie français. Elles devinrent progressivement des enclaves où les traditions amérindiennes coupées de leurs racines s’amenuisent. On pourra lire à ce sujet l’ouvrage de Marc Jetten intitulé "Enclaves amérindiennes : les "réductions du Canada (1637-1701) publié par les éditions Septentrion [1994, 149 pages]

Certains jésuites, pragmatiques, dissocient progressivement la conversion de la francisation, pour mieux transmettre leur message. Ils identifient les passerelles pouvant exister entre le catholicisme et les croyances indiennes et valorisent la facette "magique" de leur propre religion (bénédictions, culte des saints), ce qui renforce aux yeux des autochtones leur statut de chamane.

Dans tous les cas jamais l’entreprise d’évangélisation n’aboutira à un métissage intense ou à une assimilation.

Bibliographie :

Site bilingue de la bibliothèque nationale de France

Portfolio

Impression

  Imprimer
  L'article au format pdf

Auteur

 Jocelyn Sala

Partager

     

Dans la même rubrique

 Comment convertir des Amérindiens au catholicisme ?
 L'évangélisation des Amérindiens au canada français.