Le rang et le Township :du peuplement colonial au patrimoine publié le 31/07/2007 - mis à jour le 05/04/2012
Il est possible d’étudier le rang comme cadre de vie de la Nouvelle-France avec une indéniable dimension patrimoniale puisqu’il reste un élément structurant du paysage du Canada français. On peut aussi aborder ce cadre foncier en le mettant en perspective avec le Township, la perspective est alors quelque peu différente : il s’agit de focaliser sur les rivalités historiques, territoriales et d’aborder les deux types de société différents induits par ces modèles. Dans tous les cas, un travail sur un paysage ou sur une carte s’impose pour faire émerger les cadres géographiques : les territoires.
Le rang : le cadre de vie de la Nouvelle-France
On pourra sur une carte ou sur un paysage mettre en évidence le cadre de vie qui est imposé par le régime seigneurial. A l’intérieur des seigneuries, il est indispensable de montrer le rythme du peuplement. Les habitants du premier rang sont à l’évidence privilégiés par leur accès au fleuve ou à la rivière.
Il est possible de reprendre le fonctionnement du régime seigneurial avec les droits et devoirs que ce mode de tenure impose. En cela le Township britannique est radicalement différent, le projet de société également.
La dimension contemporaine est essentielle. Tout voyageur au Canada observera les rangs s’il arrive en avion. Le parcellaire est suffisamment éloquent. C’est sur ce parcellaire qu’il faudra se pencher en s’appuyant sur des photos et images. Le rang reste présent également dans la toponymie : on pourra donc choisir cette piste pour montrer la prégnance de ce mode foncier.

Vue aérienne d’un rang
agricole de la
plint-Laurent
1988, MRC de Joliette,
Saint-Ambroise (Lanaudière)
Photo de Michel Neveu,
Don de Département
de géographie, fourni
par Collège de
Maisonneuve, 3,5 x 2,5 cm
Robert Rhéaume ;
@ Québec en images, CCDMD
La comparaison d’une carte ou d’un plan du XVIIIe siècle et d’une carte contemporaine peut permettre de montrer la permanence de ce mode foncier. On soulignera également les limites du peuplement français par la présence des townships.
Rang et Township : deux marqueurs identitaires
Les réflexions précédentes restent bien sûr pertinentes. En choisissant de mettre en perspective le rang et le Township, il s’agit de privilégier la dimension culturelle. Derrière le cadre de vie, ce sont deux modèles de société qui sont proposés. Il est donc indispensable de montrer les droits et les devoirs qu’impliquent ces différents modes de tenure.
Un repérage cartographique permet de montrer les limites de l’occupation française réelle et de l’occupation britannique à partir de la fin du XVIIIe siècle.
La dimension patrimoniale reste importante : le township est tout aussi caractéristique que le rang. Il organise également les paysages. La dimension patronymique est plus difficile dans le cas du township, mais on pourra focaliser sur l’origine linguistique des localités. Les patronymes d’origine anglaise correspondent le plus souvent au mode d’occupation britannique, le township, malgré des exceptions assez nombreuses liées aux migrations de populations aux XIX et XXe siècles.