La fondation de la ville de Québec publié le 29/07/2007  - mis à jour le 25/06/2012

La fondation française d’une ville coloniale en Amérique du Nord : Québec

Après de vaines tentatives de colonisation menées par Roberval à Québec en 1542, par Chauvin à Tadoussac ou de la Roque à l’île de Sable à la fin du XVIème siècle, c’est un armateur et homme d’affaires français, Du Gua de Monts, un Saintongeais, et son second Samuel Champlain originaire de Brouage qui fondent le premier établissement permanent de la France en Amérique du Nord, à Québec, en 1608.
Ce choix est le résultat d’une période de tâtonnements pour trouver le meilleur site d’établissement à la colonie. En effet de 1603 à 1608, Champlain explore l’ensemble des côtes atlantiques et de la vallée du Saint-Laurent. C’est à partir de l’ensemble de ses observations que Champlain va réussir à convaincre de Monts que Québec est l’endroit idéal aussi bien pour un établissement que pour la traite des fourrures.
L’historien Marcel Trudel a résumé les raisons que fait valoir Champlain : «  On serait mieux à l’abri de la concurrence européenne et le pays serait plus facile à défendre ; On profiterait de la ligue des indigènes, alliés à d’autres nations qui vivent sur les bords d’une mer intérieure ; la traite promettait d’y être plus fructueuse qu’en Acadie, et c’est le Saint-Laurent qui offrait la plus grande possibilité de conduire en Asie ».
A cela il faut ajouter la facilité d’accès, une situation de carrefour commercial, sans oublier les qualités du sol et du climat tempéré qui permettaient d’envisager de nourrir la population.
Cependant en 1607, le monopole de la traite de Monts lui est retiré. Mais celui-ci ne se décourage pas et proteste auprès du roi Henri IV. Ce dernier, le 7 janvier 1608, lui renouvelle à la condition qu’il se fixe à l’intérieur du continent.
Champlain s’installe donc à Québec, parti de Honfleur sur le Don-de-Dieu, il arrive à Tadoussac et c’est à bord d’une barque qu’il entreprend la remontée du fleuve vers Québec où il arrive le 3 juillet 1608. Désormais, on travaille à l’implantation et Champlain cherche l’endroit idéal pour construire un petit fort. Il va choisir une place près de l’eau et au pied d’une falaise. Très vite on abat les arbres sur ce terrain et les hommes s’affairent à préparer le terrain.
Pendant cet été consacré à l’installation, Champlain va devoir déjouer un complot pour l’assassiner et s’emparer des provisions et diverses marchandises apportées pour leur établissement. Mi-septembre une partie de l’expédition rejoint la France et l’autre dirigée par Champlain achève la construction de l’habitation : trois corps de logis de six mètres de longueur sur cinq de largeur et composés de deux étages. A cela s’ajoute un magasin de douze mètres de longueur sur six de large avec une belle cave. A l’extérieur, il fait installer une galerie au second étage, un fossé et plusieurs pointes d’éperons où l’on installe des canons pour fermer et défendre l’habitation. Désormais, la petite trentaine d’hommes présents peut se préparer à affronter l’hiver. Malgré toutes les précautions plus de la moitié de cet effectif va mourir, soit du scorbut ou de la dysenterie.

Durant de nombreuses années, Québec ne sera qu’un petit poste de traite ou vivent quelques dizaines d’individus. De plus, les marchands français manifestent très vite leur mécontentement suite à l’établissement d’un poste permanent avec monopole. Le 6 octobre 1609, le Conseil d’Etat, à la demande des marchands, rend la traite libre.
Malgré tout, c’est un évènement majeur, puisqu’il s’agit du premier aboutissement terrestre dans ce lent processus qui mène à l’implantation d’une colonie.
De simple comptoir, Québec va accéder au rang de ville, appelée à devenir la capitale de la Nouvelle-France et où vont être établie la plupart des grandes décisions de la colonie en liaison avec la métropole fin XVIIème et tout au long du XVIIIème siècle.

Inventaire des lieux de mémoire

La ville va se développer à partir de son port en eau profonde le plus avancé à l’intérieur des terres et devient également le pivot du système de défense en Amérique du Nord. Elle va regrouper les principales fonctions administratives autour de la résidence du gouverneur, le château Saint-Louis qui domine le promontoire.
C’est dans cette ville haute que se concentrent les activités de service. Quant à la ville basse, elle se consacre plus aux activités d’échange puisqu’elle est située au carrefour des activités agricoles, industrielles et commerciales.
A ces fonctions s’ajoute enfin, celles de l’Eglise avec les Jésuites présents dès 1637 avec le premier collège pour garçons en Amérique et des évêques tel François de Laval fondateur du séminaire de Québec en 1663 qui organisa les premières paroisses en Nouvelle-France.

Bibliographie

 CHARBONNEAU andré, DESLOGES yvon et LAFRANCE marc, Québec, ville fortifiée, du XVIIème au XIXème siècle, Québec,
éditeur : Ed. du Pélican, 1982.

 HARE john, LAFRANCE marc et RUDEL david-thierry, Histoire de la ville de Québec,1601-1871, Montréal,
éditeur : Boréal, 1987.

 FOURNIER Rodolphe, 1973 Lieux et monuments historiques du sud de Montréal.

 GAUVREAU D, Québec.Une ville et sa population au temps de la Nouvelle-France,
éditeur : Sillery, Presse de l’Université du Québec,1991.

 VIDAL Laurent et D’ORGEIX E, Les villes françaises du Nouveau Monde. Des premiers fondateurs aux ingénieurs du roi (XVIème - XVIIIème siècle), Paris,
éditeur : Somogy éditions d’art 1999

 Inventaire des bâtiments historiques du canada.1993 Catalogue, bâtiments, jardins, canaux, structures de génie, vaisseaux et forts militaires ayant des recommandations positives de la CLMHC de 1919 à 1992, Vol. 2

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Auteur

 Jocelyn Sala

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